Le Maroc adhère aux conventions internationales telles qu’elles sont universellement admises, tout en restant en conformité avec l’Islam, a souligné, mercredi à Rabat, le ministre de la Justice, Mohamed Aujjar.
« L’effort législatif vise à trouver les équilibres harmonieux pour démontrer notre capacité à recevoir les valeurs internationales et répondre aux standards internationaux tout en restant en conformité avec l’Islam », a affirmé M. Aujjar, invité d’une rencontre avec des ambassadeurs étrangers accrédités au Maroc autour de la réforme du système de la justice, à l’initiative de la Fondation diplomatique.
M. Aujjar a, à cet égard, indiqué que l’Islam pratiqué au Maroc est « très tolérant, très ouvert » et « a toujours accepté la diversité, le pluralisme, et a réussi à trouver la coexistence pacifique, pour toutes les religions », ajoutant que « même par les moments tumultueux que traverse notre région, avec le retour d’un certain conservatisme, fondamentalisme et les expressions d’une vision très dure de l’Islam, nous persistons à dire que l’Islam est une affaire d’interprétation et que l’école marocaine en matière d’interprétation de l’Islam est une école progressiste et avant-gardiste, qui a su démontrer la capacité de cette grande religion à partager les mêmes valeurs avec les autres civilisations », a-t-il assuré.
Il, par ailleurs, souligné l’importance de l’Institution monarchique, qui a permis d’assurer au Royaume une sécurité religieuse et une sérénité, notant que « malgré l’existence de partis conservateurs ou d’influence islamique, le Maroc n’a jamais renoncé à aucun de ses engagements internationaux ».
Le ministre a, en outre, mis en avant les grands axes judiciaires et les initiatives entamées au Royaume, qui consistent à moderniser l’arsenal juridique national, à accompagner les réformes par de nouvelles lois qui prennent en considération les avancées de la société marocaine et les aspirations des citoyens ainsi que les dispositions contenues dans la Constitution de 2011.
Évoquant sa participation à un séminaire régional sur la peine de mort en Afrique francophone, M. Aujjar a rappelé que le législateur marocain est engagé à réduire le nombre d’infractions passibles de la peine capitale, en harmonie avec la constitution de 2011 qui fait du droit à la vie, le droit premier de tout être humain.
Dans ce sens, il a souligné que le Maroc n’applique plus la peine capitale, depuis 1993, relevant que le projet du nouveau code pénal prévoit la réduction du nombre de crimes passibles de la peine de mort de 31 à 8, ce qui témoigne du fort engagement du Royaume en faveur de la protection des droits de l’Homme.
Le ministre s’est, en outre, attardé sur l’indépendance institutionnelle du pouvoir judiciaire et de l’indépendance du parquet général vis-à-vis du pouvoir exécutif, notant que cette période de transition permettra au Maroc d’avancer et d’évoluer par rapport à un système hérité du système français.
« Dans cette nouvelle architecture, de nombreuses questions ont été soulevées, notamment sur la capacité du Royaume à réussir cette transition qui lui permettrait d’avoir un système judiciaire juste et équitable, et qui puisse l’aider à mener ses actions de la manière la plus transparente et acceptable », a-t-il ajouté.
Lors de cette rencontre, ont été également abordés des sujets relatifs, notamment, aux investissements étrangers, aux moyens à même de mettre fin à la spoliation des biens immobiliers, à la formation des magistrats, à la médecine légale, au recours devant la Cour constitutionnelle pour tous les justiciables, marocains et étrangers et à la promotion de l’arbitrage international et commercial.
LNT avec Map