Le gouverneur de la Banque centrale argentine Federico Sturzenegger (g) et le ministre argentin des Finances Nicolas Dujovne, le 7 juin 2018 à Buenos Aires, © AFP/Archives EITAN ABRAMOVICH
Le prêt du FMI de 50 milliards de dollars en faveur de l’Argentine a été formellement approuvé mercredi à l’issue d’une réunion du comité de direction du Fonds monétaire international, a annoncé l’institution dans un communiqué.
Le FMI et l’Argentine avaient annoncé le 7 juin avoir trouvé un accord de principe sur ce prêt en échange d’un engagement des autorités argentines à mettre en place des réformes pour limiter les dépenses de l’Etat. Celui-ci devait toutefois encore recevoir l’aval des membres de la direction du Fonds.
« La décision de la direction permet aux autorités d’obtenir une ligne de crédit immédiate de 15 milliards de dollars. La moitié de cette somme sera utilisée pour soutenir le budget » de l’Argentine, a précisé le FMI.
Le reste du soutien financier sera disponible ensuite et soumis aux examens trimestriels de l’économie argentine. Les autorités argentines ont souligné qu’elles n’avaient pas l’intention pour le moment de recourir au reste du prêt, a en outre précisé le FMI.
Le programme de soutien économique a pour but de renforcer l’économie du pays sur la base de quatre piliers: restaurer la confiance des marchés, protéger les plus vulnérables, renforcer la crédibilité de la banque centrale dans ses objectifs d’inflation, diminuer progressivement la pression de la balance des paiements, a détaillé le FMI.
La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a une nouvelle fois souligné mercredi que le programme de réformes avait été « élaboré, conçu » par les autorités argentines.
Elle a en outre qualifié de « lucides » les discussions qui se sont déroulées au cours du comité de direction.
« Nous apportons notre soutien avec une grande humilité et une grande attention portée à la situation de la population argentine », a-t-elle également commenté alors que le peuple argentin est globalement hostile à une intervention du FMI.
L’organisme international reste associé dans les mémoires avec la pire crise économique et sociale de l’histoire du pays, qui a culminé en 2001 avec un défaut de paiement national. Pour nombre d’Argentins, cette crise était due au programme du FMI pour le pays.
En janvier 2006, l’Argentine avait remboursé son dernier crédit auprès de l’institution de Washington pour 9,6 milliards de dollars.
Le président argentin de centre-droit, Mauricio Macri, avait, lui-même, sollicité l’aide du FMI et son ministre de l’Economie avait entamé le 8 mai des pourparlers avec le Fonds.
Depuis, l’Argentine a indiqué s’être fixé comme objectif une inflation de 17% pour 2019, 13% pour 2020 et 9% pour 2021.
L’objectif de déficit budgétaire, avant service de la dette, a été révisé à 2,7% du PIB en 2018, contre 3,2% prévu précédemment.
Le programme économique du président argentin doit soutenir les plus vulnérables dans la société argentine avec des engagements concrets, « en préservant le niveau actuel des dépenses sociales et en augmentant des programmes d’aide sociale », rappelle enfin le FMI.
Christine Lagarde a par ailleurs relevé les mesures destinées à accroître la participation des femmes sur le marché du travail.
Signe que ces signaux sont jugés positifs, le pays va revenir dans l’indice MSCI « marchés émergents » à partir de mi-2019 selon un communiqué de la société de services financiers basée à New York.
Les indices MSCI servent de guide aux investisseurs institutionnels pour constituer leur portefeuille d’actions, ce qui est donc synonyme d’investissements.
LNT avec Afp