
L’adoption prévue par le Gouvernement de six décrets dédiés à l’Assurance Maladie Obligatoire, représente assurément une nouvelle avancée sur le front des réformes sociales.
Certes la portée de ces décrets n’est pas universelle puisqu’elle concerne des populations bien ciblées, mais elle représente une avancée réelle des droits acquis à une catégorie de citoyens qui jusque-là en était privée. Trop souvent d’ailleurs, ces citoyens issus des milieux ruraux ou populaires, étaient entre les mains de groupes opaques qui pratiquaient une charité et une solidarité sélectives au profit de leur propagande. L’adoption de ces décrets devrait contribuer fortement à mettre fin à cette situation.
Les catégories concernées font partie de la frange de l’activité libérale ou indépendante et impliquent donc une part de contribution volontaire des assujettis à cette obligation. Mais, on mesure le progrès que cela peut représenter lorsqu’il s’agit d’évaluer le montant en espèces sonnantes et trébuchantes à débourser pour avoir accès à des soins minimaux de qualité.
Et d’ailleurs, la pandémie est passée par là pour limiter considérablement les capacités financières de ces populations.
Cette réforme, selon les hautes instructions royales, part de la volonté de garantir un minimum accessible et de qualité à toutes les catégories de citoyens. Elle s’inscrit par ailleurs parfaitement dans le cadre de la lutte contre l’informel. Quand on rapporte le coût d’une hospitalisation à celui du montant d’une cotisation mensuelle, on se rend compte que les bénéficiaires en sortent largement gagnant.
Les modalités d’application de cette réforme et notamment l’érection d’une commission ministérielle mixte entre les Ministères des Finances et celui de la Santé, attestent amplement de la volonté de l’État et du Gouvernement d’accorder à ces décrets l’applicabilité nécessaire à renforcer leur pertinence et leur validité.
On attendra donc d’en mesurer les résultats des premières évaluations pour porter un jugement définitif mais il parait évident que ces décrets garantiront de nouvelles avancées sociales au bénéfice de tous, parce que la part des salariés déclarés dans le système formel est encore trop faible.
Fahd Yata