Fraîchement désignée Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Agriculture, du Développement Rural et des Eaux et forêts, chargée de la Pêche maritime, Mme Zakia Driouich se veut rassurante. En marge de la 7ème édition du Salon Halieutis, elle a tenu à préciser que le secteur de la pêche maritime se porte bien, qu’il est sur la bonne voie.
Catégorique, Mme Driouich explique que des efforts ont été déployés sur différents plans afin de faire de ce secteur stratégique pour le Maroc, un levier de développement socio-économique, garant de la souveraineté alimentaire, créateur d’emploi et de richesse.
Et de poursuivre, chiffres à l’appui, que l’état des lieux d’aujourd’hui affiche de l’optimisme à l’horizon. Ainsi, au niveau de la production halieutique nationale, en 2024, la production halieutique nationale a atteint 1,42 million de tonnes, générant une valeur avoisinant 16,3 milliards de dirhams. Cette performance est attribuée à une gestion rigoureuse des stocks halieutiques, rendue possible grâce à l’élaboration et à la mise en œuvre de 30 plans d’aménagement des pêcheries, couvrant les principales zones de pêche. Ces plans visent à garantir une exploitation durable des ressources tout en maintenant des niveaux de production optimaux, dit-elle, notant que la pêche artisanale contribue à hauteur de 8% des captures totales, tandis que la pêche côtière et industrielle complète le reste. Ce modèle équilibré permet de préserver la biodiversité marine tout en assurant une production adaptée aux besoins des marchés locaux et internationaux.
Pour ce qui est de l’industrie de transformation des produits de la mer, elle a indiqué qu’avec 518 unités de valorisation à terre et 311 unités de congélation en mer, le Maroc s’impose comme un acteur majeur dans l’industrie de transformation des produits de la mer. Ces infrastructures modernes permettent de traiter environ 60 % des captures de la pêche côtière, en produisant une gamme variée de produits : conserves, semi-conserves, conditionnement de produits frais, congélation, salaison, huiles et farines de poisson. Ces produits, précise-t-elle, répondent à des standards de qualité élevés et sont destinés à 138 marchés internationaux, renforçant ainsi la position du Maroc en tant que leader régional. L’industrie de transformation génère également des emplois et contribue significativement à la valeur ajoutée du secteur halieutique.
Concernant les exportations des produits de la mer, en 2023, elles ont atteint un chiffre qualifié de record touchant 31 MMDH, représentant 37% des exportations agroalimentaires et consolidant la compétitivité des produits marocains sur le marché mondial. Les principaux produits exportés incluent notamment les conserves de sardines, les poissons, mollusques et crustacés congelés : « Ces performances résultent d’un savoir-faire unique combiné à des efforts continus pour améliorer la qualité et diversifier l’offre ».
Au niveau des investissements privés dans le secteur de la valorisation et la transformation à terre des produits de la mer ont connu une forte dynamique en 2023, atteignant plus de 930 MDH, soit une croissance de 26 % par rapport à 2022. Ces fonds ont été mobilisés pour moderniser les infrastructures, intégrer des technologies avancées dans les unités de transformation, et soutenir des projets innovants. Ces initiatives renforcent la compétitivité et soutiennent le développement durable du secteur.
Pour ce qui est des emplois directs, au niveau social, le secteur continue de jouer un rôle central dans la création d’emplois. En 2023, le secteur halieutique a généré plus de 260.000 emplois directs, dont 133.845 emplois directs en mer incluant 131.082 marins pêcheurs travaillant à bord des navires de pêche. Les emplois à terre dans les industries de transformation des produits de la mer et sont élevés à environ 125.583 emplois. En aquaculture marine, le secteur a créé 1.338 emplois. Ces chiffres reflètent l’impact socio-économique considérable du secteur, notamment dans les régions côtières. Par ailleurs, près de 650.000 emplois indirects soutiennent la vie de 3 à 4 millions d’habitants.
La pêche artisanale, pratiquée par 16.993 barques et ayant un caractère purement social, génère à elle seule environ 60 000 emplois directs en mer et a contribué, en 2023, à environ 24% de la valeur de la production halieutique nationale.
Revenant sur la stratégie Halieutis lancée en 2009, pour Mme Driouich, celle-ci constitue le cadre stratégique pour le développement du secteur halieutique marocain. Elle repose sur trois axes principaux : la durabilité des ressources, la performance des filières et la compétitivité sur les marchés internationaux. Grâce à cette stratégie, le Maroc a pu développer des outils de gouvernance modernes, comme les systèmes de surveillance des stocks halieutiques et les mécanismes de traçabilité des produits de la mer. De même, plusieurs acquis et réalisations économiques et sociales importants ont été accomplis, contribuant à insuffler une nouvelle dynamique au niveau de diverses activités.
C’est dire que d’après elle, pour ce qui concerne l’halieutique, point d’inquiétude à avoir. Néanmoins, elle insiste sur le fait que la mobilisation de tous les intervenants et des efforts sont toujours nécessaires pour aller de l’avant.
H.Z