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Fouilles de décombres autour de l'hôpital al-Chifa, à Gaza, le 1er avril 2024
Le président américain Donald Trump a récemment fait une déclaration controversée en suggérant que les États-Unis devraient prendre le contrôle de la bande de Gaza, déplacer sa population et transformer la région en une destination touristique comparable à la « Côte d’Azur du Moyen-Orient ». Cette annonce a immédiatement suscité des réactions indignées de la part de la communauté internationale, des Nations-Unies et des pays arabes voisins.
Donald Trump, actuellement en fonction pour un second mandat à la présidence des États-Unis, a évoqué cette idée lors d’un rassemblement politique avec le président israélien Benyamin Netanyahou.
Selon lui, Gaza pourrait être reconvertie en un site balnéaire attractif une fois vidée de ses habitants palestiniens. Cette déclaration fait écho à ses précédentes décisions pro-israéliennes, notamment la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël en 2017.
De nombreux observateurs voient dans cette proposition une volonté d’appuyer la politique israélienne de contrôle sur la région, au détriment des droits des Palestiniens. Le Hamas a qualifié ces propos de « racistes » et « alignés sur l’extrême droite israélienne ». Les Nations-unies, quant à elles, ont rappelé que le transfert forcé de population est une violation du droit international.
Plusieurs pays occidentaux ont également exprimé leur désaveu vis-à-vis des propos de Donald Trump. Parmi ceux-ci, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont rapidement réagi en condamnant cette proposition. Le gouvernement britannique a exprimé son inquiétude face à une suggestion qui risquait d’aggraver la situation et de rendre plus difficile la recherche d’une solution juste et durable au conflit israélo-palestinien. Berlin, de son côté, a insisté sur la nécessité d’une solution politique et pacifique, dans laquelle les droits des Palestiniens seraient pleinement respectés.
Un rejet catégorique des pays arabes
L’Arabie saoudite, qui était pressentie comme un possible allié des États-Unis dans un plan de normalisation avec Israël, a catégoriquement rejeté toute idée de déplacement forcé des Gazaouis. Ryad a rappelé que toute initiative diplomatique dans la région doit inclure la création d’un État palestinien indépendant.
L’Égypte et la Jordanie, premiers pays arabes à signer un traité de paix avec Israël, ont également refusé de recevoir les Gazaouis, invoquant des risques sécuritaires et la crainte d’un bouleversement démographique. Le Caire craint notamment que l’arrivée massive de réfugiés ne crée une instabilité à sa frontière avec la bande de Gaza, tandis qu’Amman redoute une pression accrue sur ses infrastructures déjà saturées par les réfugiés palestiniens et syriens.
D’autres pays du Golfe, comme le Qatar et les Émirats arabes unis, ont également exprimé leur opposition à cette proposition, soulignant qu’une telle idée violait les droits des Palestiniens et n’était pas compatible avec la recherche de paix et de justice dans la région.
Sur le terrain, Gaza est aujourd’hui ravagée par des mois de bombardements intensifs. Son infrastructure est en ruine, et le sol est contaminé par des explosions à répétition. L’idée d’en faire une destination touristique apparaît donc totalement déconnectée de la réalité.
Pendant que la controverse enfle, la situation des Gazaouis demeure alarmante. Malgré un cessez-le-feu en discussion, l’aide humanitaire peine à entrer dans la bande de Gaza. Des milliers de civils vivent toujours dans des conditions précaires, avec un accès limité à l’eau, à la nourriture et aux soins médicaux. De nombreuses organisations humanitaires exhortent la communauté internationale à se concentrer sur l’aide aux populations plutôt que sur des projets jugés « absurdes ».
Face aux critiques, la Maison Blanche a nuancé les propos du dirigeant américain, affirmant que Trump « ne s’est pas engagé » pour l’heure à envoyer des soldats dans l’enclave palestinienne.
A. Loudni