La ville de Tanger a abrité en jeudi 14 novembre une importante rencontre autour de la question de l’investissement, plus particulièrement l’accès au financement de l’entreprise marocaine petite, moyenne ou grande.
Organisée par la Commission Fiscale, Sociale et d’Accompagnement de l’Entreprise de la CGEM-Tanger Tetouan Al Hoceima, en partenariat avec Tamwilcom et le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement, cette rencontre a été tenue sous la thématique ‘‘Les nouveaux mécanismes de financements publics et privés pour booster l’investissement « . Une occasion pour les participants de débattre des nouveaux mécanismes d’appui à l’investissement, levier essentiel pour la croissance des PME-PMI
Devant une palette d’acteurs économiques de la Région TTA, le président de la CGEM-TTA, Adil Rais, a souligné l’importance de cette rencontre et de la problématique de l’accès au financement et l’investissement : « Avec nous aujourd’hui, il y a Tamwilcom et le Fond Mohammed VI pour l’investissement, deux acteurs majeurs du financement des projets au Maroc et cette rencontre s’inscrit dans le cadre des activités de la CGEM en vue d’apporter des informations aux entreprises, et servir de relais entre les institutions et les opérateurs économiques ».
Et de poursuivre dans le même sens que la question du financement reste centrale pour les entreprises, pour l’emploi et pour l’avenir économique en général, notant que l’objectif principal de cette rencontre est que les opérateurs économiques puissent repartir avec une idée claire des moyens de financement et de garanties auxquels ils ont accès à travers Tamwilcom et le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement.
Pour sa part, M. Mohamed Ben Mokhtar, Président de la Commission Fiscale Sociale et d’Accompagnement de l’Entreprise de la CGEM-TTA, s’est interrogé sur le fondement, voire la raison d’être de ces deux institutions. Derrière ce questionnement, Ben Mokhtar a bien voulu relancer le débat sur la problématique des garanties : « En quoi en réalité ces fonds sont-ils différents des modèles classiques de financement des projets des entreprises ? Est-ce qu’avec ces deux fonds, on continue à demander assez de garanties pour les entreprises et les startups ? ».
Sur un autre registre, M. Ben Mokhtar a bien voulu revenir sur les enjeux, les attentes et les espoirs escomptés à travers la concrétisation du Pacte National pour l’Investissement, lancé par le Souverain lors de son discours annuel d’ouverture du Parlement du 14 octobre 2022, qui vise à créer 500.000 emplois d’ici fin 2026, pour des investissements à mobiliser de l’ordre de 550 MMDH. C’est dire, d’après lui, que l’enjeu de l’investissement via l’accès au financement est aujourd’hui plus que jamais de taille, d’où l’importance de la mobilisation de tous les intervenants dans les milieux financiers et bancaires.
Dans son intervention, le Directeur Réseau de Tamwilcom, M. Khalid Zerouali, a préféré commencer par présenter l’offre-produit du fonds axée sur les TPME qui couvre une large étendue des besoins des entreprises, notamment en termes d’investissement, d’exploitation et d’innovation.
Sa présentation a, dans ce sens, été axée sur les offres de Tamwilcom, avec un focus sur les nouveaux produits, dont l’offre de garantie “Damane Tasdir” dédiée aux entreprises de droit marocain ayant pour objet ou activité la production de biens et/ou de services, soumissionnaire ou titulaire, directement ou à travers ses filiales, de marchés de travaux, de fournitures ou de services à l’étranger.
D’après lui, cette offre cible l’ensemble des secteurs d’activité à l’exclusion de la promotion immobilière et la pêche hauturière, pour des besoins de financement liés au cycle d’exploitation, et couvre tout type de cautionnement octroyé par une banque marocaine au titre des marchés à l’étranger et dont le montant est supérieur à 1 MDH, avec une quotité allant jusqu’à 70% du crédit en principal.
Parmi les nouveaux produits de Tamwilcom figurent également les produits de cofinancement “Ilayki Invest”, spécifiquement conçu pour les entreprises marocaines où les femmes détiennent une majorité des parts du capital ou occupent des postes de direction, et qui offre un financement conjoint avec les banques avec une part allant jusqu’à 40% du coût du projet, ainsi que “MDM Tamwil”, destiné aux MRE et offrant un financement complémentaire au crédit bancaire avec une part allant de 1 à 5 MDH.
Représentant le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement, M. Younes Benabdesselam, a exposé les modes d’intervention du fonds, à savoir les investissements directs à travers la prise de participation dans le capital de société de projets d’infrastructure ou de projets stratégiques, les investissements indirects à travers la prise de participation dans le capital de fonds thématiques et sectoriels, et la dette subordonnée, via la mise en place d’instruments de financement en dette ou quasi-equity, dont “CapAccess” et “Cap Hospitality”.
Il s’est, dans ce sens, arrêté sur “CapAccess”, un produit de dette subordonnée à destination des entreprises marocaines dont l’objet est de financer, conjointement avec un crédit bancaire, les projets d’investissements des entreprises, dans un but d’inclusion financière.
“CapAccess” vient ainsi offrir une nouvelle source de financement jumelée à la dette bancaire, suivant un ratio de 2/3 de crédit senior bancaire et de 1/3 de crédit subordonné “CapAccess”, a-t-il expliqué, notant que le produit est assorti de conditions avantageuses à travers des modalités souples de mise en place, une tarification compétitive, une période de grâce et une durée allongées.
Il a également présenté le mécanisme “CapHospitality”, proposé à l’ensemble des établissements d’hébergement touristique classés (EHTC) qui n’ont pas effectué de rénovation sur les 5 dernières années, et à travers lequel l’État rembourse l’intégralité des intérêts normaux, au profit des EHTC ayant un projet de mise à niveau et/ou d’extension de capacité.
Par la même occasion, d’autres intervenants ont tenu à préciser qu’il est toujours aussi crucial de maintenir, sinon d’accélérer la dynamique des investissements à travers ces nouveaux modes de financement, en particulier dans un contexte où l’on ne cesse de faire référence à des modèles de financement innovants ou adaptés à des besoins spécifiques, dans des secteurs comme le développement durable, la startup, l’entrepreneuriat social ou encore vert, le crowdfunding, le capital-risque… pour apporter des réponses efficaces et efficientes à la question des financements adéquats pour une économie marocaine qui ne cesse de se développer.
H.Z