Crédits photo : Ahmed Boussarhane/LNT
Le monde de la créativité culturelle « made in Morocco » s’apprête à vivre une nouvelle aventure que le foot est en train de dessiner à l’horizon 2030 à l’occasion de la co-organisation de la Coupe du Monde au Maroc, en Espagne et au Portugal.
A Rabat, lors de la deuxième édition des Assises des industries culturelles et créatives, l’influence de cet événement sportif, le plus important au monde, a été omniprésente. La présidente de la Fédération des industries culturelles et créatives (FICC), Neïla Tazi, explique à ce sujet que ce rendez-vous de la Coupe du Monde 2030 représente un moment historique et une opportunité inégalée pour le monde de la créativité et l’industrie culturel. Et de souligner à cet égard l’importance de mettre en avant l’impératif de bâtir de nouvelles approches innovantes, qui mobilisent efficacement le potentiel des partenariats public-privé, ainsi que de favoriser les synergies, la collaboration et les échanges constructifs. Le but, a soutenu Mme Tazi, est de faire preuve d’une volonté commune sans relâche, « car notre pays possède tous les atouts pour devenir une force motrice dans les ICC mondiales, avec une population jeune importante et en croissance rapide, avec des talents admirables dans toutes les filières, et de nombreux succès nationaux et internationaux ». Dans le même sens, elle a bien voulu démontrer que ce momentum est rehaussé par l’intérêt grandissant pour les cultures arabes et africaines à l’échelle mondiale, qui représente aussi une diaspora attachée à son pays et à sa culture. Et de signaler que dans ce cadre « de grandes opportunités s’offrent à nous et à nos talents pour atteindre un public et un marché plus larges, et soutenir une production culturelle plus intense dans un Maroc qui a fait de sa diversité culturelle un principe constitutionnel, un fondement de cohésion sociale et un moteur d’ouverture sur le monde ».
Devant une panoplie d’acteurs officiels, économiques, financiers, artistiques et du monde la culture et la société civile, Neila Tazi a saisi l’occasion pour rappeler l’importance du PPP en matière de créativité et œuvres artistiques, particulièrement à l’horizon 2030. Pour elle, le PPP en la matière reste un atout gagnant pour la culture, tout en appelant à continuer à investir dans la jeunesse, ainsi que dans l’ensemble des acteurs clés du paysage culturel en général et de l’industrie des ICC en particulier.
Dans le même sens, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mehdi Bensaid, a appelé à plus de souplesse administrative en vue de libérer davantage la créativité artistique des jeunes, appelant, dans ce sens, à « réinvestir notre créativité, notre jeunesse et nos cultures chez soi ». Et de faire savoir que le Maroc, qui est doté d’un riche patrimoine culturel, matériel comme immatériel, défend la dimension patrimoniale de la culture, tant au niveau national qu’africain et international, en plus de l’autre dimension qui concerne les aspects de la création et de la créativité. Il a, en outre, rappelé que le Maroc valorise la créativité à travers ses artistes et ses créateurs, ses filières musicales et cinématographiques, ses éditeurs et ses écrivains, ajoutant que cette dimension de la culture se projette dans l’avenir, la jeunesse et l’ouverture sur le monde : « Il s’agit tout d’abord d’une jeunesse dynamique, de mieux en mieux formée et ouverte sur le monde, sur les langues étrangères, sur les modes et les tendances », a affirmé le ministre, notant que cette jeunesse est une chance à saisir, car elle est la clef de la créativité, des nouveaux usages et de la consommation des ICC. Pour lui, la jeunesse constitue une ressource inestimable, capable de dynamiser le secteur culturel, à travers sa créativité et son ouverture aux nouvelles technologies.
En attendant et de l’avis de beaucoup, la Coupe du Monde 2030 constitue une occasion certes de mettre en valeur le riche patrimoine culturel et historique marocain, voire africain, mais aussi et surtout un challenge pour tous ces développeurs et créateurs de contenus culturels et artistiques marocains d’être à jour, mais vraiment à jour. C’est dire à quel point les enjeux des deux compétitions de 2025 et 2030 sont de taille. Le moindre raté sur ce registre culturel et artistique risque d’être couteux.
H.Z