Nexans, leader mondial dans la conception et la fabrication de systèmes de câbles, a tenu le 26 septembre 2024 à Rabat la 4ème édition de son « Climate Day ». Organisé en partenariat avec le ministère de l’Industrie et du Commerce, le Ministère de la Transition Énergétique et du Développement Durable, ainsi que le Cluster ENR, cet événement avait initialement été reporté en raison du séisme tragique d’Al-Haouz en 2023. Ce rendez-vous annuel, précédemment organisé à New York, Paris et Stockholm, a rassemblé des acteurs clés du secteur énergétique et des experts pour débattre des défis climatiques et proposer des solutions concrètes en faveur d’une électrification durable.
Lors de son discours pour le tout premier Climate Day de Nexans en Afrique, Christopher Guerin, CEO de Nexans, a souligné l’engagement de longue date de Nexans au Maroc et sur le continent africain. Il a évoqué les conséquences du séisme qui a frappé le Maroc l’année précédente et réaffirmé le soutien de Nexans aux familles touchées.
M. Guerin a mis en avant l’importance de la transition énergétique pour répondre aux défis climatiques, notamment l’accélération du passage aux énergies renouvelables et la modernisation des réseaux électriques. Nexans, pionnier de l’électrification depuis 130 ans, est déterminé à offrir une énergie décarbonée à l’Afrique et à éviter une fracture énergétique entre les pays. Le Maroc, avec son réseau électrique moderne et digitalisé, est cité en exemple.
En outre, M. Guerin a insisté sur la nécessité d’investir massivement dans les infrastructures électriques mondiales pour les rendre résilientes face aux risques climatiques, tout en prônant un modèle de sobriété énergétique qui combine performances économiques et environnementales.
Il a ajouté que l’électrification durable nécessite une approche globale, de la production à l’usage de l’énergie. Le Maroc représente, selon lui, « la plus belle vitrine » du groupe Nexans, en étant le seul pays où l’entreprise couvre tous les stades de l’électrification.
Enfin, le CEO de Nexans a tenu à souligner l’importance de la qualité de l’enseignement au Maroc, en particulier l’expertise des écoles marocaines qui forment des techniciens et ingénieurs hautement qualifiés, constituant un atout majeur pour le développement du secteur énergétique.
De son côté la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a souligné, l’importance cruciale de l’accélération des investissements durables pour soutenir la transition énergétique au Maroc et en Afrique. Selon Mme Benali, cette transition nécessite une mobilisation accrue des investissements verts, accompagnée du développement de modèles économiques résilients et durables, ainsi que de la simplification des procédures à l’échelle nationale et continentale.
Elle a rappelé que le Maroc a entamé sa transition énergétique en 2009, la considérant comme un pilier fondamental pour atteindre les objectifs de développement durable et de décarbonation, tant pour le Royaume que pour ses voisins. Leila Benali a également mis en avant le rôle stratégique du Maroc en tant que l’un des cinq pays connecteurs au monde et seul corridor viable entre l’Europe, l’Afrique et le bassin atlantique. Elle a insisté sur la nécessité de débloquer ce « réservoir de capacités productives » pour répondre aux ambitions énergétiques du pays.
La ministre a fixé un objectif ambitieux de 1.400 mégawatts d’énergie renouvelable à développer annuellement, comparé aux 160 mégawatts produits en moyenne chaque année entre 2009 et 2022. Pour cela, elle a souligné l’importance de renforcer les systèmes de stockage, d’améliorer le climat des affaires, de promouvoir l’innovation, et de développer le capital humain pour garantir une électrification durable et lutter efficacement contre le changement climatique.
Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, a également pris la parole, affirmant que l’énergie est « le vecteur indispensable du développement économique et social ». Il a souligné que l’industrialisation et la création d’emplois ne peuvent se réaliser sans une accélération de la transition énergétique, essentielle pour mener à bien les projets stratégiques du Royaume.
Mohamed Benchaâboun, directeur général du Fonds Mohammed VI pour l’Investissement, a pour sa part insisté sur l’importance cruciale du financement climatique pour faire face aux effets du changement climatique. Il a mis en avant la nécessité de partenariats publics-privés pour mobiliser des ressources financières tout en partageant les risques et en favorisant le transfert technologique.
Le Fonds Mohammed VI, doté d’un capital initial de 15 milliards de dirhams, joue un rôle clé dans le soutien aux infrastructures durables et à la transition énergétique, selon Benchaâboun. Il a souligné l’urgence d’accélérer la décarbonation, en misant sur les énergies renouvelables et l’électrification des transports.
Chakib Alj, président de la CGEM, a, quant à lui, rappelé que la transition énergétique représente une opportunité pour l’Afrique de devenir un leader mondial dans ce domaine. Il a également réitéré l’engagement de la CGEM à accompagner la décarbonation des entreprises marocaines et à renforcer les compétences locales à travers des partenariats durables avec d’autres pays africains.
La 4ème édition du Climate Day a été marquée par le lancement du projet d’électrification du village « Shems’y », un refuge pour les orphelins du séisme d’Al Haouz. L’événement a également célébré les six lauréats du Nexans Climate Challenge, un concours visant à récompenser les projets les plus innovants en matière de durabilité environnementale.
Asmaa Loudni