Flower of salt
Très prisée des gastronomes, la fleur de sel tunisienne s’invite dans la cuisine des chefs africains et sur toutes les bonnes tables du continent.
Sur la côte du golfe de Gabès, au Nord de la Tunisie, le marais salant de Sfax brille de mille feux sous l’intense soleil d’été. C’est ici que la fleur de sel se cristallise à la surface de l’eau des bassins d’évaporation, sous la forme d’une mince couche de cristaux blancs de quelques millimètres d’épaisseur.
Des conditions météorologiques précises sont nécessaires non seulement pour la formation, mais aussi pour la récolte de la fleur de sel, ce qui lui confère sa rareté et son caractère d’exception. Le vent, en se levant, peut facilement disperser les cristaux. C’est pour cette raison que les sauniers les récoltent à l’aube à l’aide d’épuisettes, une méthode artisanale qui a pour but d’éviter que la fleur de sel ne coule et ne se perde au fond des bassins.
Après avoir été égouttée et séchée, la fleur de sel offre une texture croquante et délicate. Riche en minéraux tels que le magnésium et le calcium et d’une saveur plus douce que le sel classique, ce sel marin rare et précieux se dissout très rapidement au contact des aliments. Ces caractéristiques rendent la fleur de sel idéale pour assaisonner un plat en fin de cuisson et pour en exprimer toutes les saveurs.
Un produit d’exception « made in Tunisia »
Déjà mise à l’honneur depuis quelques années sur les tables européennes, la fleur de sel séduit à son tour les chefs africains. Outre sa qualité exceptionnelle, c’est aussi son origine qui séduit les gastronomes, soucieux de valoriser davantage le riche patrimoine culinaire africain et les produits du continent.
Avec ses 1 300 kilomètres de côtes le long de la mer Méditerranée et son climat semi-aride, la Tunisie offre des conditions idéales depuis l’Antiquité pour la production de sel marin. Le salin de Sfax, dont la longue histoire remonte à l’époque des Carthaginois, est aujourd’hui exploité par Mare Alb, une société salicole qui produit exclusivement du sel marin dans des marais salants et commercialise la marque Le Flamant, bien connue des foyers tunisiens.
Depuis le début de l’année, Mare Alb a lancé sa propre fleur de sel. Le succès de ce nouveau produit ne s’est pas limité aux frontières du pays. Au cours de l’International Food Show Africa, le plus grand événement professionnel dédié à l’industrie agroalimentaire en Afrique, qui s’est tenu début juillet à Tunis, la fleur de sel s’est même imposée comme l’une des vedettes du salon.
Une production durable
Au-delà de sa renommée culinaire, la fleur de sel tunisienne veut faire valoir d’autres atouts pour séduire les gastronomes. Les marais salants de Sfax jouent un rôle écologique crucial. Ils contribuent à la préservation de la biodiversité et offrent un habitat à de nombreuses espèces animales, notamment l’emblématique flamant rose. La production de sel marin, qui repose essentiellement sur l’action du soleil et du vent, sans adjonction de produits chimiques, offre un exemple rare de compatibilité parfaite entre activités humaines et préservation de la nature.
De surcroît, le caractère virtuellement infini du sel marin, dont le stock se renouvelle en permanence dans les océans, confère à la fleur de sel un caractère durable en dépit de sa rareté. De quoi séduire une nouvelle génération de chefs, qui s’attache autant à la durabilité des produits qu’à leurs caractéristiques gustatives.
La fleur de sel, qui est aussi produite de manière naturelle selon des méthodes respectueuses de l’environnement et de la biodiversité locale, se présente non seulement comme un produit d’exception, mais également comme un exemple éloquent de la manière dont la gastronomie peut se marier harmonieusement avec les impératifs écologiques. L’engouement qu’elle suscite auprès des chefs africains témoigne de son excellence et de son potentiel à enrichir non seulement les saveurs de la cuisine africaine, mais aussi les pratiques culinaires durables à travers le continent.
LNT avec CP