L’action de la Banque Mondiale en faveur du développement de l’éducation au Maroc s’est matérialisée à travers notamment l’octroi de plusieurs prêts, qui, depuis 2008, ont fait l’objet de programmes élaborés avec le gouvernement marocain, visant des points d’amélioration précis.
Le Premier prêt à l’appui des politiques de développement dans l’éducation, que la BM a financé à hauteur de 60 millions $, a été mis au point pour appuyer la mise en œuvre du programme gouvernemental d’urgence pour l’éducation 2009-2012. Celui-ci visait à améliorer l’efficacité des services et les résultats dans le secteur de l’éducation par une hausse du taux net de scolarisation dans le primaire et dans le secondaire ainsi que par une progression du taux d’achèvement du cursus entre la première année et la neuvième année de scolarité.
Au vu des résultats satisfaisants (par exemple, le taux global de scolarisation est passé de 48,2 %, au lancement du projet, à 53,9% à son achèvement), la Banque mondiale a approuvé en mai 2013 un financement de 100 millions $ pour un Deuxième prêt à l’appui des politiques de développement dans l’éducation, couvrant la période 2013 à 2016.
Ce plan comprenait cinq axes stratégiques principaux : l’accès à l’éducation et l’égalité des chances, la qualité de l’enseignement, les établissements scolaires, la gouvernance du secteur, ainsi que la gestion et le renforcement des capacités en matière de ressources humaines.
Plus récemment, pour la période 2019-2023, la BM a approuvé un prêt-programme avec une enveloppe de financement de 500 millions $, ciblant les leviers clé d’amélioration du fonctionnement, de la qualité et de la performance du système éducatif marocain. Les objectifs du Programme sont de fournir un appui au MEN afin de mettre en place un cadre favorable à un service d’enseignement pré-primaire de qualité, d’assurer que les enseignants sont formés et soutenus de manière adéquate pour améliorer les pratiques d’enseignement, et de renforcer les capacités managériales et la reddition de comptes le long de la chaîne de prestation de services éducatifs. Ces objectifs seront mesurés par 3 indicateurs : l’utilisation d’outils adéquats pour mesurer la qualité de l’éducation de la petite enfance ; l’amélioration des pratiques des enseignants en classe aux niveaux primaire et secondaire ; et l’augmentation du pourcentage de ressources allouées pour l’amélioration de la pédagogie et les projets de mise à niveau des écoles.
Pour renforcer ce programme, notamment en réponse aux conséquences de la crise covid sur l’éducation, un financement additionnel de 250 millions $ a été approuvé pour ce programme en mars 2023. Ce financement est destiné à soutenir les réformes de l’éducation, et comprend l’expansion de services d’éducation de qualité pour la petite enfance, un soutien en matière de pratiques d’enseignement dans le primaire et le secondaire, un renforcement des capacités de gestion, et de la responsabilisation pour de meilleurs résultats d’apprentissage.
«Ce programme bénéficiera à 100 000 enfants inscrits dans des unités préscolaires auxquelles sera attribué un label de qualité et développera les qualifications professionnelles des enseignants en utilisant des approches pédagogiques innovantes. À titre d’exemple, 10 000 éducateurs suivront un programme de formation préscolaire initiale, 10 000 autres une formation préscolaire continue, et 12 000 nouveaux étudiants seront inscrits en 1ère année du programme de Cycle spécialisé de licence en éducation (CLE) pour une durée de trois ans pour l’année académique 2023‑2024», explique Louise Mengue Mvono, Spécialiste senior en éducation et co‑responsable du programme à la BM.
Le financement additionnel introduit également un financement de projets d’investissement (IPF) dans le programme, permettant d’apporter un appui technique au ministère de l’Éducation nationale, et un aspect lié au développement durable, en soutenant la résilience et la gouvernance du système éducatif.
SB