Les parents d’élèves en Allemagne vivent au rythme d’une inquiétude quotidienne. En effet, quelques semaines seulement après la rentrée des classes, des cas positifs de Coronavirus ont été détectés dans beaucoup d’espaces scolaires du pays. Très vite, les premières infections au Covid-19 dans les écoles ne se sont pas fait attendre.
A Berlin et dans le Land du Brandebourg où la rentrée des classes a eu le 10 août dernier, deux lycées ont été obligés de fermer entièrement où des élèves avaient été testés positifs ainsi qu’une enseignante qui avait contracté le virus. Dans plusieurs autres établissements, les élèves de certaines classes ont été renvoyés chez eux pour deux semaines.
Si ces fermetures complètes ou partielles sont encore sporadiques, la situation est particulièrement tendue en Rhénanie-Nord-Westphalie, le Land le plus peuplé d’Allemagne.
Quelques jours après la rentrée, quatre établissements ont renvoyé tous leurs élèves chez eux et dans une trentaine d’écoles, la fermeture a été partielle.
Au total, une trentaine d’enseignants et presque 400 élèves avaient contracté le virus. Résultat : au moins 351 enseignants et 5 914 élèves sont désormais forcés d’observer la quarantaine entre leurs quatre murs, rapporte le site le Point.
Voilà donc un scénario tant redouté par les parents allemands qui n’a pas tardé à devenir réalité dans plusieurs établissements scolaires des régions du pays où la rentrée a déjà eu lieu.
Pourtant, une stratégie parfaitement peaufinée a été mise en place depuis plus d’un mois pour une rentrée scolaire ‘‘safe’’.
En effet, le département de l’enseignement allemand a équipé toutes les écoles des produits d’hygiènes et de masques de qualité.
Contrairement à ce qui s’est passé avec notre MEN et on ne le dira pas assez, les parents allemands ont été informés bien à l’avance du mode d’enseignement prévu, à savoir le présentiel.
Bien à l’avance aussi, le pays a veillé à ce que les salles soient aérées, les tables espacées et des classes trop denses.
Des mesures sanitaires ont été même prises à l’avance en perspectives des rhumes hivernaux. Idem pour l’organisation des agendas, les programmes pédagogiques scolaires et parascolaires.
A tous cela s’ajoute une organisation administrative et une concertation entre les différents services…à l’Allemande bien entendu.
Une fois qu’un cas est détecté au sein d’un établissement, c’est au Gesundheitsamt, le service de Santé Publique de chaque région, qu’appartient la décision de fermer un établissement. La digitalisation, elle, s’occupe du reste.
Face à un catalogue de mesures aussi rassurantes les élèves, aussi bien que les parents, ont été motivés pour reprendre le chemin de l’école.
C’est dire que, contrairement au Maroc, l’Allemagne a tout prévu et apparemment comme il se doit pour s’éviter le pire, mais le ‘‘shut down’’ a été au rendez-vous.
En France, des mesures draconiennes sont mises en œuvre. Une organisation administrative revue en profondeur pour veiller à ce que la rentrée scolaire se passe dans des meilleures conditions.
Ce jeudi, dernier, les Français ont été informés de ce qu’a été décidé à ce sujet au terme d’une conférence de presse tenue par le Premier ministre, les ministres de la Santé et l’Enseignement.
En Espagne, le pays ne sait plus, semble-t-il, à quel saint se vouer avec la recrudescence des cas positifs.
Au Maroc, on informe peu et mal. On s’organise à la dernière minute. Et sans les moyens nécessaires, ni la technologie et les infrastructures adéquates, on veut défier la Covid-19, en particulier dans un contexte très inquiétant, soit 1000 cas/jour. C’est dire que le risque de faire des victimes parmi les élèves et les enseignants est grand !
On dira qu’un homme averti, en vaut deux !
Hassan Zaatit