Le rideau est tombé dimanche à l’espace culturel Dar Souiri à Essaouira, sur la 18è édition du Festival « Printemps Musical des Alizés », avec un concert de haute facture au cours duquel, le talentueux Thomas Leleu a bien voulu accompagner le public présent, pour une découverte du tuba (instrument de fond d’orchestre) dans tous ses états.
Accompagné d’un quintette à cordes composé de Christophe Quatremer et Nadim Garfi aux violons, de Wissem Ben Ammar (Alto), Raphael Chretien (violoncelle), et de Mathieu Martin (Contrebasse), cette star mondiale de tuba a, ainsi, rendu à cet instrument, toutes ses lettres de noblesses, sous une slave d’applaudissements des mordus de la musique classique, de chambre et de l’art lyrique parmi les Souiris et les hôtes de cette belle cité.
Pour se faire, ce soliste et tuba solo de l’Orchestre Philharmonique de l’Opéra de Marseille depuis ses 19 ans, n’a pas trouvé mieux pour gratifier ses fans que de les inviter à découvrir et à apprécier un florilège d’œuvres de Camille Saint-Saëns « Bacchanale de Samson et Dalila : Mon cœur s’ouvre à ta voix », de Léo Delibes « Pizzicati », d’Edward Elgar « Salut d’amour », d’Amicare Ponchielli avec « Danse des heures », et de Georges Bizet avec « Seguedillee extrait Carmen/ Danse Bohème extrait Carmen ».
Dans un deuxième temps de ce voyage musical, l’assistance a été conviée à renouer avec Astor Piazzolla « Tango Etüde n°3 Tuba Solo Oblivion Invierno Porteno », Stephan Grappeli « Les Valseuses », Heitor Villa Lobos « Tritoroza », Leonard Bernstein avec « West Side Story », avant de clore cette matinée musicale sous les rythmes captifs et magiques de Vittorio Monti et son œuvre « Czardas ».
L’un des moments forts de cette édition, a été les deux grands concerts offerts par l’Orchestre Philarmonique du Maroc, sous la baguette d’Olivier Holt, à la Place El Menzah de quoi agrémenter les soirées printanières de cette cité paisible. Des moments gravés à jamais dans la mémoire des festivaliers et au cours desquels, un incandescent hommage a été rendu aux grandes icônes de la musique classique, à travers un voyage hallucinant pour revisiter des œuvres emblématiques de Brahms, Schumann, Beethoven et bien d’autres.
Au menu figurait aussi une ballade au cœur de la médina d’Essaouira, via la musique classique, avec un autre Concert inédit, apostillé l’Orchestre Philarmonique du Maroc, tenu à la place de l’Horloge, dans une belle ambiance conviviale et chaleureuse, le temps de faire revivre ce romantisme d’autrefois, dans ce bel espace chargé d’histoire et de mémoire.
Et pour une large diffusion du festival auprès du grand public parmi les habitants de la cité des alizés, l’espace culturel de « Dar Souiri » a abrité, le temps de cette 18é édition, une série de concerts d’une qualité exceptionnelle pour le bonheur et le plaisir des festivaliers.
Simultanément, c’est à l’espace Bayt Al Dakira (Maison de la Mémoire) en cours d’achèvement, que les hôtes de la cité des Alizés ont eu droit à une double invitation, d’abord celle de venir nombreux découvrir ce Complexe, l’unique du genre au monde et qui constitue « l’ADN d’Essaouira », en alliant spiritualité, à travers la synagogue restaurée de Simon Attias, l’histoire et la mémoire à travers (Bayt Al Dakira) et la recherche et la rigueur scientifique à travers le Centre d’études et de recherches Haïm Zefrani sur les relations entre l’islam et le judaïsme.
Quant à la seconde invitation adressée à ce public très spécial, c’était de retrouver, le temps de cette nouvelle édition du Printemps Musical des Alizés, le Chœur Philarmonique du Maroc, sous la direction de Denis Comtet pour de belles aventures musicales.
Le choix minutieux de ces espaces emblématiques, témoigne clairement de cette volonté des organisateurs de permettre à la ville d’Essaouira d’accueillir ses hôtes dans la convivialité, l’émotion, et l’hospitalité les plus exemplaires, et de leur faire vivre, de manière palpable, les valeurs d’ouverture, d’échange, de partage et de coexistence qui ont toujours alimenté l’âme et l’esprit de cette cité antique.
Ce Festival est aussi un événement résolument tourné vers les jeunes, avec la programmation d’une Matinée « jeunes talents » du programme socioculturel « Mazaya », le temps de leur permettre de s’exprimer directement sur scène, devant un public envouté et charmé. Il s’agit in fine d’être rassuré que la relève a été bel et bien assurée.
C’est dire qu’avec la programmation minutieuse mais aussi exigeante et de qualité, de quelque 12 concerts parmi les plus exaltants, cette édition 2018 hautement dédiée à Brahms avec sa belle « Symphonie n°1 », son « Quatuor pour Cordes » et son légendaire « Sonate pour violoncelle et piano », a tenu toutes ses promesses, celles d’honorer cette belle cité et de conforter sa place de choix en tant que havre d’ouverture, de partage, de tolérance et du vivre-ensemble à l’échelle planétaire.
Pour nombre de festivaliers présents, ce Festival a acquis toutes ses lettres de noblesse pour devenir un rendez-vous « incontournable » au cours duquel, la musique classique, de chambre et l’art lyrique se jouent avec la même qualité, par de grands artistes qu’on voit très honorés et heureux de se retrouver dans la cité des alizés, destination qui s’est forgée une place dans le calendrier des festivals internationaux dédiés à ce style élégant.
Le Festival « Printemps Musical des Alizés » peut se targuer déjà d’offrir « cette magie, et cette particularité » qu’on ne trouve nulle part au monde, celle d’une proximité effective entre musiciens, artistes, et le grand public et où, la réaction a été toujours au rendez-vous combien « vive » et d’une spontanéité inouïe.
LNT avec MAP