Le ministre yéménite des Affaires étrangères Ahmed ben Moubarak s’est engagé jeudi à « rétablir la stabilité » dans son pays ravagé par la guerre, au lendemain d’une attaque meurtrière à l’aéroport d’Aden (sud) qui a visé les membres du nouveau gouvernement d’union nationale.
Des explosions ont fait au moins 26 morts, dont des humanitaires, et plus de 50 blessés mercredi à l’aéroport d’Aden, la capitale provisoire du Yémen, où venait d’arriver le nouveau gouvernement d’union, sans faire de victime parmi les ministres.
« Le gouvernement est déterminé à remplir ses devoirs et à oeuvrer pour restaurer la stabilité au Yémen. Cet acte terroriste ne l’en dissuadera pas », a déclaré à l’AFP le chef de la diplomatie, Ahmed ben Moubarak.
Le conflit au Yémen oppose le gouvernement reconnu par la communauté internationale aux rebelles Houthis, qui lui ont raflé une grande partie du nord du pays dont la capitale historique Sanaa en 2014.
Les forces fidèles au pouvoir sont appuyées depuis 2015 par une coalition militaire dirigée par la puissante Arabie saoudite voisine, souhaitant contrer les rebelles soutenus par son grand rival régional, l’Iran.
Le conflit a plongé le Yémen, pays très pauvre de la péninsule arabique, dans la pire crise humanitaire au monde selon l’ONU, avec des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et une population au bord de la famine.
« Les informations et enquêtes préliminaires confirment que la milice des Houthis a commis cet acte terroriste odieux, en lançant des missiles à partir des zones qu’elle contrôle », a assuré Ahmed ben Moubarak.
Des preuves et détails seront rendus publics à l’issue d’une enquête menée sous l’égide du ministère de l’Intérieur, a ajouté le chef de la diplomatie yéménite.
D’autres responsables ont refusé d’accuser directement les Houthis, préférant attendre les conclusions de l’enquête, le gouvernement ayant également été par le passé pris pour cible par les organisations jihadistes Al-Qaïda et Etat islamique.
Le gouvernement d’union réunit différentes factions rivales au sein du camp anti-Houthis. Les divergences entre les partisans du pouvoir central et les séparatistes du Sud avaient dégénéré en violences armées sur le terrain.
Pour resserrer les rangs, Ryad a négocié un accord de partage du pouvoir dans le Sud et a chapeauté la formation du nouveau gouvernement afin de maintenir l’unité de la coalition face aux rebelles.
LNT avec Afp