Des combattants séparatistes du sud du Yémen visent des forces progouvernementales, dans la province d'Abyane, le 11 mai 2020 © AFP Nabil HASAN
Des combats ont éclaté lundi dans le sud du Yémen entre les séparatistes et des forces alliées au gouvernement qui ont tenté de reprendre Zinjibar, la capitale de la province d’Abyane, selon les séparatistes.
Ces combats sont les premiers affrontements militaires significatifs depuis que les séparatistes du Sud ont proclamé le 26 avril l’autonomie de leur région après l’échec d’un accord de paix avec le gouvernement, qui prévoyait le partage du pouvoir entre les deux parties.
D’après un responsable militaire des combattants séparatistes, Nabil al-Hanachi, des forces appartenant à l’aile armée du parti islamiste Al-Islah –allié au gouvernement– ont lancé une opération pour reprendre Zinjibar, le chef-lieu de la province d’Abyane, dans le sud du Yémen.
Les séparatistes ont réussi à stopper leur avance en faisant de « nombreux tués » et prisonniers dans les rangs progouvernementaux, a assuré à l’AFP M. Hanachi. Aucun bilan précis n’était disponible.
Des images tournées par l’AFP aux alentours de Zinjibar montrent un véhicule blindé en feu et des combattants séparatistes célébrant « la victoire » sur les forces progouvernementales.
Depuis 2014, la guerre au Yémen oppose les rebelles Houthis –soutenus par l’Iran et qui contrôlent le nord du pays, dont la capitale Sanaa– aux forces gouvernementales appuyées militairement depuis 2015 par une coalition emmenée par l’Arabie saoudite.
Mais le camp anti-Houthis est traversé par de profondes divisions entre le gouvernement en exil et un mouvement séparatiste exigeant l’autonomie du Sud du Yémen, le Conseil de transition du sud (STC).
L’accord entre le gouvernement et le STC avait été signé le 5 novembre à Ryad, après la prise de contrôle par les séparatistes d’Aden, la deuxième ville du pays, située dans le sud et non loin de Zinjibar.
Selon des sources yéménites et saoudiennes, cet accord prévoyait d’intégrer des membres du STC au gouvernement, en contrepartie du retour de celui-ci à Aden.
Ce pacte a toutefois vite été caduc, en raison de la non-application dans les temps de mesures clés, notamment la formation d’un tel gouvernement.
Selon des ONG, des dizaines de milliers de personnes, essentiellement des civils, sont mortes depuis 2014 au Yémen, pays qui subit la pire crise humanitaire au monde, selon les Nations unies.
LNT avec Afp