Le Président Directeur Général de Wafa Assurance, M. Ramsès Arroub
L’an dernier, Wafa Assurance avait émis un profit warning dû à ses contre-performances sur la branche Non-Vie, fortement impactée par la sinistralité automobile qui rongeait le résultat technique de l’ensemble du secteur, et qui avait conduit à un résultat net en baisse de 25,8%.
Mais, confiant, son Président Directeur Général, M. Ramsès Arroub, avait assuré à l’époque que la situation de la Non-Vie allait grandement s’améliorer, d’un côté grâce à une entente au niveau de la profession pour limiter au maximum le dédommagement rapide, ainsi que la fraude, et de l’autre grâce à des réévaluations tarifaires, notamment au niveau des garanties complémentaires.
Et c’est sûrement avec une grande satisfaction que M. Arroub et le top management de Wafa Assurance ont reçu la presse vendredi 20 septembre pour lui présenter les résultats semestriels de la société. En effet, pour ce premier semestre, c’est l’activité Non-Vie, assainie, qui a principalement porté la croissance du chiffre d’affaires de 3,1% à 4,7 MMDH, avec un accroissement de 13,3% du CA Non-Vie à 2,4 MMDH. Elle a permis d’absorber la baisse du CA Vie de -5,8% à 2,3 MMDH, à cause de la faiblesse de l’épargne, qui est constatée au niveau du secteur.
Une sinistralité très maîtrisée
Le ratio de sinistralité nette de réassurance, qui avait atteint des taux inquiétant en début 2018, se trouve en très nette amélioration en ce premier semestre, avec un S/P en amélioration de 6,9 pts à 76,7%. En effet, le 1er semestre 2018 avait vu la survenance de 3 sinistres exceptionnels, dont une partie était restée à la charge de la compagnie, et le 1er semestre 2019 voit une inflexion de la sinistralité de masse.
Selon M. Arroub, Wafa Assurance a fourni de gros efforts en matière de réduction des charges, avec un recentrage sur les talents qui faisaient défaut, et des plans de renégociation avec les fournisseurs, notamment certains contrats qui n’avaient pas été revus depuis longtemps.
En résultat, on voit un ratio de frais de gestion qui baisse de 13 pb pour atteindre 14,9% des primes acquises pour la Non-Vie, et, pour la Vie, une baisse du ratio de 12 pb à 0,56% de l’encours moyen, grâce à la forte augmentation de 10,2% de l’encours en épargne sur l’année.
Les efforts sur le mix produits ont permis pour leur part au taux de frais d’acquisition de baisser de 1,4 pt à 12,9% pour la Non-Vie, tandis que pour la Vie, il est en hausse de 0,9 pt à 6,7%, car le décès, plus commissionné que l’épargne, a fortement progressé.
Cela permet au ratio combiné Non-Vie de profiter d’une spectaculaire baisse de 9,7 pts à 104,4%.
Amélioration du résultat
Ainsi, le résultat technique a bien rebondi après 2018, avec une progression de 28,7% à 370 MDH en Non-Vie. En ce qui concerne la vie, la bonne performance du décès a permis une hausse de 7,4% à 186 MDH.
Côté financier, explique M. Arroub, le résultat en Non-Vie est en baisse de 100 MDH, en raison de la baisse voulue des plus-values réalisées. Côté Vie, le décalage de détachement de certains dividendes au S2-2019 a causé une baisse du résultat financier de 3,3% à 530 MDH.
Ainsi, le résultat net se retrouve en hausse de 3,7% à 431 MDH, tiré par les éléments cités précédemment.
Les fonds propres sont restés à peu près stables, avec +0,2% à 5 779 MDH, et la solvabilité a sensiblement progressé de 47 pts à 362%, en intégrant les plus-values latentes.
En ce qui concerne le reste de l’année, M. Arroub a tenu à préciser que le chiffre de 800 MDH pour le résultat net reste un pallier qui ne sera pas atteint chaque année, rappelant que le résultat du 1er semestre est généralement supérieur à celui du 2nd, en raison des dividendes perçus en début d’année.
Enfin, en ce qui concerne les filiales africaines, certains commencent à atteindre leurs seuils de rentabilité, notamment au Cameroun, et Wafa Assurance attend l’agrément pour commencer son activité en Egypte, qui présente des potentialités parmi les plus élevées du continent.
Selim Benabdelkhalek