Ramses Aaroub, Président directeur général et Meryem Benkhayat directrice exécutive finances et stratégie groupe
Le top management de Wafa Assurance, avec à sa tête M. Ramsès Arroub, Président Directeur Général, a accueilli la presse pour lui présenter ses résultats au titre de l’année 2020 et ses perspectives pour 2021 et 2022. Comme l’ensemble du secteur, et même de l’économie, la société a subi de manière nette l’impact de la crise, mais peut compter sur des fondamentaux restés solides pour envisager la relance.
Une forte montée des impayés
Ainsi, le résultat net de Wafa Assurance s’est établi à 404 MDH à fin 2020, en baisse de 37,7% par rapport à une année auparavant. Ce résultat s’explique par la contreperformance des marchés financiers couplée à la baisse des dividendes distribués par certains émetteurs, ainsi que par la montée des impayés. L’année 2020 a connu la montée en charge des filiales de Wafa Assurance dans les différents pays de présence avec un chiffre d’affaires cumulé de 1,179 MMDH en progression de 6,3% et un résultat net cumulé de 82 MDH, en hausse de 155,4%.
Le Chiffre d’affaires global se situe à 8,374 MMDH en baisse de 5,4%, impacté par le recul de l’activité Vie, note la société, ajoutant que le chiffre d’affaires Vie annuel ressort à 4,371 MMDH (-14,2%), en raison de la baisse en épargne atténuée par la percée des unités de compte et par la bonne tenue de l’activité prévoyance.
Quant au chiffre d’affaires Non-vie, il a atteint près de 4 MMDH, en progression de 6,5%. Si à ce niveau, le début 2020 pouvait laisser présager d’une bonne dynamique, le ralentissement économique engendré par la crise a mis en difficulté des secteurs clients de la compagnie. Le segment automobile, pour sa part, a totalisé un chiffre d’affaires de 1,73 MMDH à fin 2020, en léger recul de 1,3%. Le ratio de la sinistralité nette de réassurance, retraité de la hausse du coût des impayés, s’est situé à 70,4%, en amélioration de 11,3 pts suite aux actions de redressement déployées et aux impacts du confinement. Le résultat financier Non-Vie atteint 114 MDH, en repli de 586 MDH, la mauvaise performance des marchés financiers impactant la provision pour dépréciation des titres de placements. Pour sa part, le résultat financier Vie s’élève à 956 MDH, en léger retrait, grâce, comme pour les autres sociétés du secteur, à des placements plus résilients face à la crise.
Au 31 décembre 2020, les fonds propres se sont élevés à 5,98 MMDH.
Interrogé sur le sujet des mouvements de rachat suite à la panique de début de crise notamment, M. Arroub a rassuré : « Nous avons à peu près 30 de milliards de DH sous gestion, dont à peu près 25 milliards de DH en épargne. On s’attendait à ce que les clients viennent retirer leur argent, mais ça n’a pas été le cas. Le taux de rachat est resté en 2020 très semblable à ce qu’on constatait lors des années précédentes ». Et de préciser : « Nous n’avons pas vu de retrait massif ni de changement des plans d’épargne. Mais, nous avons constaté un recul des gros tickets », continue-t-il. Par contre, la « forte hausse des impayés » a impacté le coût du risque qui a « fortement augmenté par rapport aux années précédentes ».
Relance en 2021, mais surtout en 2022
Pour le début de l’année 2021, le PDG constate « le maintien du portefeuille, la continuité de l’épargne, et la relative stabilité du taux de rachat, en ce qui concerne la partie Epargne. Le reste des activités continue à progresser ». Mais si, en se basant sur les prévisions de l’évolution de l’économie marocaine données par le HCP et Bank Al-Maghrib, Wafa Assurance anticipe un retour à la croissance en 2021, le retour à la « normale » devrait plutôt arriver vers 2022.
SB
Quel bilan d’étape pour l’assurance inclusive ?
Si la crise et le confinement ont forcément ralenti la percée de l’assurance inclusive au Maroc, que Wafa Assurance promeut notamment avec le produit Taamin Iktissadi, elle reste malgré tout sur un trend positif, selon M. Arroub, qui rappelle que « le gouvernement, avec la banque centrale, a lancé un programme ambitieux, qu’est la SNIF (Stratégie Nationale d’Inclusion Financière), où une dizaine de millions de personnes, qualifiées de démunies, seront ciblées par la distribution de crédits et la couverture en assurance ».
Après les tests avec Barid Bank, qui se sont principalement concentrés sur le produit obsèques, « Attijariwafa bank (son partenaire, ndlr) a lancé une gamme qui lui est propre, dénommée Amane. Ce produit a pu rencontrer son marché. Le début a été très important. Pour les premiers mois, nous étions à plus de 10.000 contrats vendus par moi ». A ce rythme, « sur 1 année nous avons entre 120.000 et 150.000 contrats. Cela veut dire que sur 3 ans, nous pouvons atteindre 500.000 personnes couvertes. S’il y a une montée en charge, on peut viser entre 500.000 et 1 million de personnes à un horizon de 3 ans ». Notons que le CA de l’assurance inclusive s’est élevé à 20 MDH au titre de l’année 2020.