Des élus démocrates américains ont sommé la banque allemande Deutsche Bank de faire la lumière sur ses relations d’affaires avec Donald Trump et sur de possibles liens financiers entre le président américain et des Russes.
« La participation de Deutsche Bank à des opérations de blanchiment d’argent associant principalement des Russes, sa relation peu conventionnelle avec le président, ses violations répétées des lois bancaires américaines, tout cela soulève d’importantes questions », écrivent ces cinq parlementaires démocrates dans une lettre au PDG de la banque, John Cryan.
Les parlementaires veulent notamment connaître les conclusions d’un audit interne de la banque sur les prêts accordés à Donald Trump quand il était à la tête de son empire immobilier, afin de détecter d’éventuelles ramifications russes.
« Le Congrès ne sait pas si les prêts accordés par Deutsche Bank au président Trump étaient garantis par le gouvernement russe ou étaient liés d’une quelconque manière à la Russie », assurent ces membres de la commission de la Chambre des représentants sur les services financiers.
Le FBI et plusieurs commissions du Congrès enquêtent depuis plusieurs semaines sur l’ingérence présumée de la Russie dans l’élection présidentielle et sur la possible collusion entre des membres de l’entourage de Donald Trump et Moscou.
Dans leur courrier, les élus rappellent que Deutsche Bank a été une des seules banques à continuer à prêter de l’argent au groupe de M. Trump après la mise en faillite de plusieurs de ses casinos dans les années 90, aboutissant à des créances aujourd’hui évaluées à 330 millions de dollars.
L’inquiétude des élus vient également de l’implication répétée de la banque dans des opérations financières illégales associant des Russes.
Ces parlementaires veulent ainsi obtenir des détails sur les protagonistes d’un vaste blanchiment d’argent russe qui a valu à Deutsche Bank une amende de 630 millions de dollars en janvier aux Etats-Unis.
« Il n’y a aucune transparence sur l’identité des acteurs et des bénéficiaires de cette opération (…) qui a permis l’évaporation de 10 milliards de dollars hors de Russie », assurent-ils.
Deutsche Bank a, eu plusieurs fois, maille à partir aux Etats-Unis et avait notamment dû verser 7,2 milliards pour son rôle dans la crise financière de 2008 et 258 millions pour des violations d’embargo américain.
Contactée par l’AFP, la filiale américaine de la banque n’a pas souhaité faire de commentaires.
LNT avec Afp