
Depuis 2018, les habitants de Dar Bouazza ainsi que des associations de la société civile militent pour la préservation du site de la Daya de Dar Bouazza et faire en sorte qu’il soit classé « Réserve naturelle ».
« C’est la dernière zone humide littorale naturelle de la région de Casablanca-Settat, et elle subit en ce moment une grave atteinte à son intégrité qui menace l’écosystème et sa biodiversité (destruction partielle du remblai de protection, sondages, travaux à proximité des sources…) », expliquent les associations dans un communiqué. Et d’ajouter : « La poursuite de ces travaux risque de faire disparaitre les richesses animales et végétales de la daya ainsi que ses fonctionnalités écologiques, essentielles dans la lutte contre le changement climatique et ses conséquences ».
Il est à rappeler que ces dernières années, plusieurs associations sont intervenues auprès des autorités compétentes et ont correspondu avec les ministères de tutelle afin de protéger ce site. Dans leur communiqué, elles déplorent l’absence de réaction de toutes ces parties, et dénoncent le silence et l’indifférence des responsables concernant ce sujet.
« Nous condamnons les tentatives de spoliation du domaine public hydraulique de la part des lobbies visant à annexer les terres de la Daya pour l’urbaniser et artificialiser ces terrains. Et nous condamnons les actions allant à l’encontre des lois protégeant l’environnement et des traités internationaux signés par le Maroc, notamment le traité relatif aux zones humides, et le manque de respect des articles de la Constitution de 2011 dans le domaine environnemental et de la loi 12-03 relative aux études d’impact sur l’environnement et la loi 36-15 sur l’eau et la charte nationale 99-12 pour l’environnement et le développement durable », peut-on lire dans le communiqué rédigé par plusieurs associations.
Ces dernières demandent : la suspension immédiate et urgente des travaux de construction dans le périmètre immédiat de la Daya de Dar Bouazza dans l’attente de création d’une zone tampon pour protéger cette zone humide, et la responsabilisation et l’engagement des ministères de tutelle et les eaux et forêts pour qu’ils s’opposent à l’artificialisation du site et à ses effets négatifs sur la fonctionnalité de l’écosystème.
Les associations demandent égalent que l’Agence du Bassin Hydraulique du Bouregreg et de la Chaouia (ABHBC) puisse exercer efficacement les fonctions qui lui sont confiées quant à la protection de cette zone humide et que les zones humides soient enfin reconnues et protégées en tant que facteurs efficaces dans l’atténuation des conséquences des changements climatiques qui s’annoncent particulièrement aigues dans notre pays.
Il est à rappeler que la Daya de Dar Bouazza présente un réservoir de biodiversité exceptionnel : une flore et une faune très diversifiées avec près de 180 espèces d’oiseaux, dont certaines sont rares et menacées.
AL