Musical Performance by Malika Zarra at Moroccan Cultural Event during the 2023 Spring Meetings of the World Bank Group and International Monetary Fund in Washington on April 13, 2023.IMF Photo/James Mertz
Par Zouhair Yata
Les Réunions annuelles du Groupe de la Banque mondiale (GBM) et du Fonds monétaire international (FMI) sont les principales rencontres annuelles de la communauté financière internationale, réunissant les principales personnalités, les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des 189 pays membres de ces institutions, ainsi que des représentants du secteur privé, des ONG et du monde universitaire. Un événement d’envergure mondiale aux enjeux planétaires qui sera organisé cette année en octobre au Maroc à Marrakech. Surtout, la désignation du Maroc n’est pas anodine, elle est au contraire porteuse de nombreux messages. D’abord, la tenue de cet événement au Maroc, démontre la capacité éprouvée du Royaume en tant que destination privilégiée pour l’organisation de grandes conférences internationales, et le choix de Marrakech renforce sa réputation en tant que ville internationale ouverte sur le monde.
Les réunions se tiendront à Bab Ighli, vaste étendue de plus de 300 hectares situés juste à l’extérieur des remparts de la ville, vers la vallée de l’Ourika, a été le lieu où s’est tenue la COP22 pour le climat en novembre 2016, accueillant quelque 30 000 participants, ainsi que le premier sommet africain sur l’action climatique. En 2014, le 5e Sommet mondial de l’entrepreneuriat s’est tenu au même endroit, réunissant des chefs d’État, des représentants gouvernementaux de haut niveau et plus de 3 000 entrepreneurs. Plus récemment, c’est le GITEX Africa qui s’y est tenu avec succès.
Étant donné le niveau élevé de participation des parties prenantes, les Réunions annuelles de 2023 offrent l’opportunité au Royaume de renforcer son attractivité et de promouvoir son image : un pays stable et tolérant, ouvert et dynamique, riche de son patrimoine immatériel, de son histoire séculaire, de sa culture, de sa gastronomie, et marqué également par les progrès réalisés au cours des 20 dernières années sur les plans démocratique, social et économique. « Le Maroc est une source d’inspiration pour le monde dans le domaine de l’énergie solaire », souligne Jim Yong Kim, Président de la Banque mondiale, faisant également référence aux grands projets et programmes socio-économiques en cours dans le Royaume.
La désignation du Maroc a par ailleurs été actée dès octobre 2018, avant même que le Maroc ne démontre sa résilience face aux crises qui s’en sont suivies, Covid-19 en tête, ou qu’il ne bénéficie d’une visibilité mondiale grâce à l’exploit des Lions en Coupe du monde. En réalité, l’autre raison qui a motivé l’attribution de l’organisation au Maroc, est que cet événement marquera le grand retour du FMI et de la BM en Afrique, les dernières assemblées annuelles organisées sur le continent datant de tout juste 50 ans, à Nairobi en 1973.
De même, le choix de l’Afrique n’est pas une simple posture ou une nécessité de passer d’un continent à l’autre pour des instances mondiales. D’ailleurs, les prochaines échéances annuelles, celles de 2026, se tiendront à Bangkok qui a déjà été hôte en 1991. L’Afrique est une priorité parce qu’elle est à la fois le catalyseur des défis mondiaux, de la question climatique à celle de la pauvreté, et l’espoir d’une autre voie grâce à son dynamisme démographique et son potentiel de croissance, dont le reste du monde dépendra.
Les Assemblées annuelles ne sont pas des événements de représentation, mais répondent à un cahier des charges bien précis et chargé. Elles rassemblent gouverneurs de banque centrale, ministres des finances et du développement, dirigeants du secteur privé, représentants de la société civile, médias et universitaires pour débattre des questions les plus urgentes auxquelles est confrontée l’économie mondiale et le Maroc aura un rôle à y jouer en tant que porte-voix des pays du Sud. Une posture qu’il aura à cœur de défendre par son statut privilégié de pays hôte.