
Le président turc Recep Tayyip Erdogan (g) salue ses supporteurs au lendemain de sa victoire au référendum sur le renforcement de ses pouvoirs, le 17 avril 2017 à Istanbul © Service de presse de la présidence turque/AFP/Archives YASIN BULBUL
Le parti islamo-conservateur au pouvoir en Turquie se réunit mardi pour réintégrer le président Recep Tayyip Erdogan, mettant en oeuvre le premier volet de la révision constitutionnelle validée lors d’un référendum le 16 avril.
M. Erdogan avait officiellement coupé ses liens avec le Parti de la Justice et du Développement (AKP), au pouvoir depuis 2002, lorsqu’il a été élu président en 2014, comme le prévoyait alors la Constitution.
La révision constitutionnelle adoptée le 16 avril autorise désormais le président à réintégrer un parti politique. Cette mesure est la première du texte à être appliquée, la plupart de ses dispositions entrant en vigueur en 2019.
Une fois redevenu membre de l’AKP, qu’il a cofondé en 2001, M. Erdogan doit en briguer la présidence lors d’un congrès extraordinaire le 21 mai, remplaçant l’actuel Premier ministre Binali Yildirim qui dirige le parti depuis 2016.
« Lors du congrès, une élection aura lieu et nous prévoyons que notre président de la République sera élu à la tête du parti », a déclaré lundi le porte-parole de l’AKP, Yasin Aktay.
Même s’il n’en était plus membre depuis son élection à la présidence, M. Erdogan a dans les faits continué, dans une certaine mesure, de tenir les rênes de l’AKP, un parti qui domine le paysage politique turc depuis 15 ans.
Le référendum sur la révision constitutionnelle renforçant les prérogatives du président a été remporté par le camp du oui à 51,41%.
L’opposition conteste ce résultat, dénonçant notamment la décision par le Haut-Conseil électoral (YSK), le jour du scrutin, de compter comme valides les bulletins de vote non marqués du sceau officiel.
Ses recours ayant été rejetés à la fois par l’YSK et le Conseil d’Etat, le principal parti d’opposition (CHP, social-démocrate) a annoncé la semaine dernière vouloir saisir la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).
LNT avec Afp