Un homme regarde Jean-Luc Mélenchon s'exprimant sur sa chaîne de télévision en ligne le 19 février 2017 à Paris © AFP/Archives ALAIN JOCARD
« La Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) a récemment publié son programme économique. Malgré quelques avancées sociales, il n’est ni sérieux ni crédible et s’apparente à une guillotine économique. Loin d’être un compromis entre les forces d’extrême gauche et parti modérés, il émane directement du programme présidentiel de Jean-Luc Mélenchon. Karim Ben Cheikh, candidat NUPES de la 9ème circonscription des Français de l’étranger, doit désormais en assumer la teneur.
Les principales mesures du programme, profondément démagogiques, ont de quoi inquiéter les économistes sensés et les Français de l’Etranger, dont le pouvoir d’achat et les intérêts seraient sacrifiés.
Commençons par la retraite à 60 ans : dans un contexte de vieillissement global de la population et de pression sans précédent sur les finances publiques, cette mesure est profondément démagogique. Le septuagénaire candidat Mélenchon ferait mieux de se l’appliquer à lui-même.
Grande « innovation » de la campagne, NUPES promet l’impôt universel, en s’inspirant de l’impôt sur la nationalité américain. Pour une fois que l’extrême gauche prend exemple sur l’Oncle Sam, elle aurait mieux fait de s’abstenir… En réalité, l’impôt universel est profondément injuste car il conduirait à la double taxation des Français de l’étranger, déjà soumis à une forte pression fiscale et à un coût élevée de la vie (éducation, santé, retraite…). Karim Ben Cheikh lui-même ne semble pas en comprendre les fondements.
La hausse du SMIC et des prestations sociales est illusoire : sans augmentation des gains de productivité elle conduirait inévitablement à une accélération de l’inflation, déjà élevée avec la hausse du cours des matières premières, conséquence directe de la guerre en Ukraine. Le programme de NUPES est un « quoiqu’il en coûte permanent », avec 250 milliards de dépenses publiques supplémentaires. Rien que ça.
L’augmentation sans précédent de la fiscalité pour les classes moyennes, l’établissement d’ l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) et la pression fiscale accrue se traduiraient nolens volens par une fuite massive des capitaux et une perte de confiance dans l’économie française. NUPES semble avoir oublié que la France ne vivait plus en autarcie au 21e siècle. Sans doute le Venezuela et Cuba sont-ils des modèles pour le candidat Mélenchon mais espérons de tout cœur que nous ne deviendrons pas le « Venezuela sans le soleil ».
Le programme de NUPES ressemble étrangement au programme Commun de 1981 qui a brillé par sa réussite et s’est conclu deux ans plus tard par le tournant de la rigueur, que la gauche serait si prompte à dénoncer aujourd’hui. En ignorant l’ouverture du monde, la concurrence entre les États et l’endettement de la France, NUPES promet un programme démagogique et illusoire, qui condamnerait la France à une catastrophe économique. Il est plus que jamais temps de stopper la guillotine économique. »
Khalid Kamili