Transport au Maroc : les indicateurs 2022-2025 révèlent une reprise robuste, assure Abdessamad Kayouh
Le ministre du Transport et de la Logistique, Abdessamad Kayouh, a indiqué, lundi à Rabat, que les indicateurs enregistrés entre 2022 et 2025 montrent une reprise du secteur des transports, tous modes confondus, qui atteint et dépasse, dans plusieurs domaines, les niveaux d’avant la pandémie de Covid-19.
Présentant le projet de budget sectoriel de son département devant la Commission de l’Intérieur, des Collectivités locales et des Infrastructures à la Chambre des conseillers, M. Kayouh a souligné que cette évolution concerne l’ensemble des composantes du système national de transport public. Selon lui, les services de transport ont pu répondre de manière continue aux besoins de mobilité des citoyens, y compris lors des périodes de pointe, comme Aïd Al-Adha, les vacances d’été et l’opération Marhaba.
Le ministre a relevé que ce fonctionnement régulier a permis d’assurer l’approvisionnement des marchés nationaux en biens et produits de première nécessité, en soutenant les chaînes d’approvisionnement internes. Le système de transport contribue également, a-t-il noté, à relier les unités de production aux marchés extérieurs, que ce soit à travers l’importation de matières premières ou l’exportation de produits marocains, ce qui en fait un élément important du dispositif de compétitivité de l’économie nationale.
S’agissant du transport ferroviaire, M. Kayouh a indiqué que ce segment a connu une amélioration des indicateurs de trafic voyageurs et fret. L’Office national des chemins de fer (ONCF) a transporté plus de 55 millions de passagers en 2024, contre 45,9 millions en 2022. Le volume de fret ferroviaire a atteint 21 millions de tonnes en 2024. Selon le ministre, ces chiffres traduisent l’impact des investissements réalisés sur le réseau et les services, ainsi que le rôle du rail dans le transport des marchandises.
Le transport aérien a, de son côté, poursuivi sa reprise. M. Kayouh a fait état d’une progression du trafic aérien international, avec un total de 32,6 millions de passagers (arrivées et départs) enregistrés dans les aéroports marocains en 2024, contre 20,5 millions en 2022. Il a estimé que cette évolution confirme la place du Maroc en tant que destination touristique et économique, tout en soulignant l’effet des mesures prises pour relancer l’activité du secteur après la pandémie.
Concernant l’opération Marhaba 2025, organisée du 5 juin au 10 septembre, le ministre a fait savoir que 3,19 millions de passagers et 738.000 véhicules ont franchi les frontières dans les deux sens, ce qui représente une hausse de 7 % pour les passagers et de 6 % pour les véhicules par rapport à l’édition 2024. Ces chiffres, a-t-il précisé, rendent compte de l’évolution des flux et de l’adaptation des dispositifs d’accueil et de gestion du trafic, notamment en direction des membres de la communauté marocaine résidant à l’étranger.
Le transport maritime de marchandises a également enregistré une progression sur la période 2021-2024. Le volume global du trafic portuaire est passé de 192,1 millions de tonnes en 2021 à 241,2 millions de tonnes en 2024, soit une augmentation de près de 25 %. Selon M. Kayouh, cette tendance confirme la capacité des chaînes logistiques maritimes à accompagner la croissance des échanges commerciaux et à s’ajuster aux exigences du commerce international.
Pour ce qui est du transport routier, le ministre a mis en avant la poursuite des efforts en matière de formation et de régulation. Il a évoqué l’agrément de nouveaux centres de formation de conducteurs, ainsi que la délivrance d’un nombre important d’autorisations exceptionnelles durant les périodes de forte demande, en particulier lors de l’Aïd Al-Fitr et de l’Aïd Al-Adha. Ces mesures visent, a-t-il indiqué, à mieux répondre aux besoins ponctuels de mobilité et à maintenir un niveau de service jugé satisfaisant.
Abordant la situation financière des établissements et entreprises publics opérant dans les transports et la logistique, M. Kayouh a fait état d’une amélioration des indicateurs entre 2021 et 2024. Selon lui, cette évolution traduit l’effet des mesures et réformes engagées pour rationaliser la gestion, améliorer la performance et renforcer la viabilité des opérateurs du secteur.
Au cours des échanges, plusieurs conseillers ont pris la parole pour souligner l’importance stratégique du secteur des transports pour l’économie nationale, le commerce extérieur, la cohésion sociale et le développement territorial. Ils ont relevé la diversité des modes concernés – routier, ferroviaire, aérien et maritime – et insisté sur la nécessité de poursuivre les efforts de modernisation.
Les intervenants ont en particulier mis l’accent sur la logistique, considérée comme un levier essentiel pour réduire les coûts de transaction, améliorer les délais et renforcer l’intégration du Maroc dans les chaînes de valeur internationales. Ils ont appelé à la mise en œuvre de mesures supplémentaires pour optimiser les plateformes logistiques, fluidifier les corridors de transport et soutenir la compétitivité des entreprises.
LNT
