
La star brésilienne Neymar Jr à son arrivée à l'aéroport de Porto, quelques heures après son départ de Barcelone, le 2 août 2017 © AFP MOVENOTICIAS
La France attend avec impatience Neymar, qui doit signer sous peu au PSG pour faire entrer le club et la Ligue 1 dans une nouvelle dimension, un transfert du siècle que la Ligue espagnole tente de freiner.
Attendu d’abord jeudi, l’attaquant brésilien devrait finalement atterrir à Paris vendredi, a appris l’AFP de sources aéroportuaires. Son entourage a réservé une chambre à l’hôtel Royal Monceau pour vendredi, a pu vérifier l’AFP, confirmant l’information de plusieurs médias européens.
Neymar pourrait être présenté vendredi et/ou samedi, en marge de la réception d’Amiens au Parc des Princes pour la reprise de la Ligue 1 (17h00).
Transfert du siècle, car il fait plus que doubler le record actuel des 105 millions d’euros, hors bonus, dépensés à l’été 2016 pour le transfert de Paul Pogba de la Juventus Turin à Manchester United. Neymar, 3e au Ballon d’Or 2015, est considéré comme le joueur au plus grand potentiel sportif et marketing du monde.
Le feuilleton qui dure depuis la mi-juillet semble sur le point d’aboutir, surtout depuis que le joueur a fait ses adieux à ses coéquipiers du FC Barcelone et que son conseiller, Wagner Ribeiro, a affirmé que la clause libératoire des 222 millions allait être réglée et que le joueur serait présenté à Paris « sans doute en fin de semaine ».
– ‘Attractivité’ vantée par Macron –
La France attend le prodige brésilien. Même Emmanuel Macron a salué son arrivée imminente: « C’est l’attractivité. Oui, c’est une bonne nouvelle », a dit le président de la République en visite sur la base de loisirs des Boucles de la Seine à Moisson (Yvelines).
« Félicitations, j’ai compris qu’il y avait de bonnes nouvelles », a dit le chef de l’Etat en croisant sur place le président du PSG, Nasser Al-Khelaïfi, qui n’a pas souhaité s’exprimer.
Le gouvernement se frotte les mains. Le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin s’est réjoui à la perspective des « impôts » que Neymar « va pouvoir payer en France », jeudi sur France Inter, sans donner de montant sur les revenus fiscaux attendus.
Côté sportif, Jean-Michel Aulas, patron de l’Olympique lyonnais, membre du comité exécutif de la Fédération (FFF) et un des hommes les plus influents du foot français, a félicité sur Twitter son homologue parisien « pour la réalisation de cette opération unique dans le monde ».
« Même si l’arrivée de Neymar suscite des questions sur le coût réel, on félicite tous le PSG de +Nasser+. Une immense opération de notoriété pour la L1 », s’est-il félicité.
« Cela va élever le niveau de la Ligue 1. Cela va amener plus de spectacle et l’exposition à l’étranger sera plus grande encore », a abondé Nabil Fekir, le nouveau capitaine de l’OL.
Mais un coup de théâtre est intervenu jeudi matin. « Nous pouvons confirmer que les représentants légaux du joueur se sont présentés à la Ligue pour y déposer (la somme de) la clause, qui a été rejetée », a affirmé un porte-parole de l’entité du football professionnel espagnol. Dans la procédure habituelle, c’est elle qui est censée recevoir les 222 millions d’euros pour les reverser ensuite au club qui libère son joueur, le Barça en l’occurrence.
Le président de la Liga, Javier Tebas, était monté au créneau ces derniers jours pour s’emporter contre le « dopage financier » dont bénéficierait le PSG grâce à son propriétaire, un fonds souverain du Qatar, annonçant son intention de saisir les autorités politiques (Union européenne) et sportives (UEFA).
« Par nos actions, nous n’avons pas l’objectif d’empêcher le transfert. Nos actions sont faites pour empêcher qu’on utilise la Liga comme un mécanisme pour une fin illicite », a-t-il précisé dans L’Equipe de jeudi.
– Liga vs LFP –
La Ligue française (LFP) lui a sèchement répliqué dans un communiqué en lui demandant « de s’en tenir au règlement de la Fifa et à ses attributions ». La LFP, qui « souhaite la venue de Neymar » en L1, assure mettre ses services juridiques à la disposition du PSG « pour que le contrat de Neymar soit homologué dans les meilleurs délais ».
L’UEFA a pour sa part affirmé à l’AFP qu’elle étudierait les détails du transfert pour s’assurer qu’il respecte le fair-play financier.
La presse espagnole se montrait amère et sans pitié jeudi à l’encontre de Neymar, qui « s’en va pour l’argent. Seulement pour l’argent », d’après Sport, quotidien catalan dont la Une était barrée d’un énorme « A jamais! ». « Paie et va-t-en », titrait pour sa part le quotidien madrilène As.
« Neymar part comme il est venu, d’embrouille en embrouille, et les poches pleines », estimait El Pais, le journal le plus lu du pays, évoquant son transfert au Barça en 2013.
Son arrivée en Catalogne en provenance de Santos, le club mythique de Pelé, avait engendré des péripéties judiciaires et fiscales. Le transfert, annoncé à 57 millions, avait été réévalué à environ 88 M EUR par la justice espagnole.
Le Barça a été condamné pour avoir camouflé au fisc une partie des coûts de la transaction. Il doit affronter prochainement un nouveau procès pour escroquerie et corruption entre particuliers, durant lequel seront également jugés Neymar et son père, Neymar Sr.
Reste également une histoire de prime à régler: le Barça a gelé auprès d’un notaire une somme de 26 millions d’euros qui devait revenir au clan Neymar cet été aux termes de la prolongation de contrat signée l’année dernière, jusqu’en 2021.
LNT avec Afp