L'émotion de Rafael Nadal à l'issue de sa victoire expéditive sur Stan Wawrinka à Roland-Garros, le 11 juin 2017 © AFP GABRIEL BOUYS
Rafael Nadal a remporté son dixième Roland-Garros en balayant dimanche le Suisse Stan Wawrinka 6-2, 6-3, 6-1 dans une finale à sens unique d’à peine plus de deux heures.
L’Espagnol est le seul joueur de l’histoire à avoir remporté dix fois un même tournoi du Grand Chelem. Il ajoute un quinzième titre majeur à son palmarès, trois ans après son dernier, à Paris également, en 2014. Il prend seul la deuxième place au nombre des titres majeurs derrière Roger Federer (18) et devant Pete Sampras (14).
« Revenir en finale et gagner la +decima+, c’est incroyable. Je suis très ému. Le sentiment que j’ai est indescriptible. L’adrénaline que je ressens en jouant ici est impossible à comparer avec un autre endroit. C’est le tournoi le plus important de ma carrière », a dit le vainqueur aux spectateurs du Central.
Nadal, âgé de 31 ans, avait entamé son retour au premier plan en début d’année en atteignant la finale de l’Open d’Australie contre Roger Federer. Puis il avait dominé la préparation sur terre battue avec trois titres à Monte-Carlo, Barcelone et Madrid.
Le Majorquin va remonter dès lundi à la deuxième place mondiale, derrière Andy Murray. Pendant sa traversée du désert de 2015, il était descendu jusqu’au 10e rang.
En s’imposant à Roland-Garros, il efface un des pires souvenirs de sa carrière, son abandon de 2016 avant le troisième tour, à cause d’une blessure à un poignet. Cet incident avait mis un coup d’arrêt à sa reconquête.
La finale contre Wawrinka a confirmé la domination écrasante de Nadal sur le tournoi. C’est la troisième fois que l’Espagnol gagne Roland-Garros sans perdre un set après 2008 et 2010. Il n’a perdu que 33 jeux au total en sept rencontres.
Nadal a été éblouissant de maîtrise. Commettant très peu de fautes (12 au total), il a mis en échec les tentatives du Suisse pour prendre l’initiative en tout début de rencontre. Puis c’est lui qui a dicté le jeu avec son grand coup droit, mais aussi avec son revers à deux mains, redevenu une arme fiable et redoutable. Il a été très solide au service, ne concédant aucun break et seulement une occasion au Suisse.
Le suspense n’a pas duré plus de cinq jeux, le temps pour l’Espagnol de réussir son premier break, puis d’enchaîner sur une série de sept jeux gagnés d’affilée (6-2, 3-0). La suite n’a été qu’une promenade de santé.
– Vers la première place mondiale? –
Wawrinka, le plus vieux finaliste à Paris, à 32 ans, depuis Niki Pilic en 1973, n’a jamais trouvé de solution. Il a fait trop de fautes au début du match en tentant de jouer agressif. Ensuite, c’est lui qui a couru après la balle.
Désormais N.2 mondial, Nadal a une grosse marge de progression au classement ATP, dès Wimbledon (début juillet), un tournoi auquel il n’avait pas participé l’an passé en raison de sa blessure au poignet.
Certes la saison sur terre battue, qu’il termine avec une seule défaite contre l’Autrichien Dominic Thiem à Rome (rival qu’il a écrasé en demi-finale de Roland-Garros), est la plus favorable à son jeu.
Mais en restant sur sa lancée, il peut espérer récupérer la première place mondiale, d’autant que Murray, qui avait presque tout gagné pendant le deuxième semestre 2016, aura beaucoup de mal à conserver ses points. Le Majorquin est déjà très nettement N.1 à la « Race », sur les seuls résultats de 2017.
Wawrinka disputait sa quatrième finale de Grand Chelem après l’Open d’Australie 2014, Roland-Garros 2015 et l’US Open 2016. C’est la première fois qu’il en perd une.
LNT avec AFP