Ce qui se passe actuellement dans les classes est inquiétant. Des élèves qui osent agresser leur professeur de la manière la plus violente, dans l’enceinte des écoles et en classe, cela devrait être condamné de la manière la plus ferme.
A Sidi Bennour, un élève de 20 ans du lycée ‘’30 juillet’’ a agressé physiquement le directeur de cet établissement scolaire à l’aide d’un objet tranchant (tournevis), après avoir refusé d’obéir aux orientations du cadre pédagogique, lui causant des blessures nécessitant un arrêt temporaire de travail de 20 jours. La brigade de la police judiciaire du district provincial de Sidi Bennour a procédé en ce début de semaine à son arrestation pour son implication présumée dans une affaire de coups et blessures à l’arme blanche à l’encontre du directeur d’un établissement scolaire. L’objet tranchant utilisé dans cette agression a été saisi, et le prévenu a été placé en garde à vue pour les besoins de l’enquête, menée sous la supervision du parquet compétent en vue de déterminer les tenants et aboutissants de cet incident.
A Ouarzazate, le juge des mineurs près le tribunal de Première Instance de la ville, vient de décider de placer en détention au pavillon des mineurs de la prison locale, l’élève ayant violenté physiquement son enseignant, dans un établissement scolaire de la ville, pour « atteinte à un fonctionnaire lors de l’exercice de ses fonctions et violence physique à son encontre », et ce dans l’attente de son jugement.
A Rabat, les éléments de la police judiciaire du 3ème district de Rabat ont ouvert une enquête judiciaire à l’encontre d’un élève au lycée « Ibn Batouta », soupçonné d’agression physique à l’encontre d’un enseignant du même établissement. Les investigations menées ont abouti à l’arrestation du mis en cause, âgé de 18 ans, qui sera déféré devant la justice dès clôture de l’enquête préliminaire, menée sous la supervision du parquet général près la Cour de Première Instance de Rabat.
Mais pourquoi et comment on est en arrivé là ? Pour beaucoup, cela démontre, de nouveau, à quel point l’enseignement du Royaume est malade, pour ne pas dire mourant.
Et de loin, cela prouve également à quel point la société marocaine est très mal à l’aise dans ses valeurs et dans son identité…
Ce qui se passe dans les écoles, pépinière des citoyens de demain, atteste sans aucun doute et dans un premier temps d’une situation de démission complète de la famille marocaine, devenant de plus en plus incapable d’assurer à ses enfants l’éducation nécessaire. Car entre les matchs de foot que les pères adorent regarder dans les cafés et les feuilletons marathoniens turcs minutieusement suivis par les mères, la Toile, elle, est bel et bien là pour s’occuper du reste. La pauvreté, la discrimination, les tentations et bien d’autres maux propres à notre société, contribuent de la manière la plus négative à ce résultat final, certes désolant, mais loin d’être étonnant : des jeunes perdus ne sachant pas à quel saint se vouer !
Hassan Zaatit