Des flammes près de l'aéroport international de Damas à la suite d'une explosion, le 27 avril 2017 en Syrie © AFP/Archives Sameer Al-Doumy
Au moins 16 personnes sont mortes lundi dans un double attentat suicide contre un commissariat de police de Damas, visé il y a environ 10 mois par un attentat similaire.
Principal bastion du régime de Bachar al-Assad, la capitale syrienne a été secouée par plusieurs attentats sanglants depuis le début de la guerre en 2011, mais elle a été relativement épargnée par les combats.
Le double attentat suicide de lundi intervient au moment où le régime inflige depuis des mois des revers aux jihadistes et aux rebelles à travers le pays.
L’attaque a visé un commissariat du quartier de Midane, un secteur commercial dans le sud de la capitale syrienne.
« Deux kamikazes se sont fait exploser (…) faisant des morts parmi les civils et les membres de la police », a annoncé le ministère de l’Intérieur.
Au moins 16 personnes ont été tuées – dont huit policiers, quatre civils et quatre victimes non identifiées -, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Un des deux assaillants a réussi à monter au premier étage du commissariat, a indiqué le ministre de l’Intérieur, Mohammed Ibrahim al-Chaar, interrogé par la télévision d’Etat.
– Murs noircis, fenêtres soufflées –
La chaîne a montré une pièce aux murs noircis et aux fenêtres soufflées par une explosion, où s’amoncelaient sur le sol les blocs de béton d’un mur écroulé, tandis que la chemise noire de l’uniforme d’un policier gisait au milieu des gravats.
« Je rentrais du travail quand j’ai entendu le bruit d’une explosion, puis une deuxième explosion quelques minutes plus tard, et les immeubles ont tremblé », a rapporté à l’AFP Manal, une enseignante de 28 ans qui habite le quartier.
« Après, j’ai entendu des coups de feu », a-t-elle souligné.
Selon l’OSDH, le double attentat suicide a été précédé par l’explosion d’une voiture piégée aux abords du commissariat.
La capitale syrienne est aux mains du régime de Bachar al-Assad, même si les rebelles y tiennent quelques secteurs, notamment le quartier de Jobar, quasiment détruit dans l’est de la ville.
Damas est parfois la cible de tirs d’obus lancés par les rebelles, qui tiennent certaines localités des environs, notamment dans la Ghouta orientale.
En décembre, ce même commissariat du quartier de Midane avait déjà été visé par un attentat.
– 10 membres du Hezbollah tués –
Une déflagration avait secoué le commissariat quand une ceinture explosive portée par une fillette de sept ans avait été déclenchée à distance, faisant trois blessés parmi les policiers.
Le dernier attentat dans la capitale date d’il y a trois mois, jour pour jour.
Début juillet, au moins 18 personnes avaient été tuées dans un attentat suicide dans l’est de Damas, attaque la plus meurtrière depuis des mois dans la capitale.
Déclenché en 2011 par la répression gouvernementale de manifestations pacifiques, le conflit en Syrie s’est complexifié au fil des ans avec l’implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé.
Il a fait plus de 330.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.
Soutenu par l’aviation russe, le régime concentre actuellement ses opérations militaires contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).
Lundi, au moins dix combattants du Hezbollah libanais, allié du régime, ont péri dans une attaque aérienne menée par un drone dans le centre du pays, selon l’OSDH.
L’Observatoire n’était pas en mesure d’identifier le drone, mais il a indiqué que le raid avait visé une position du Hezbollah près de la ville d’al-Soukhna, dans le désert de la province de Homs, tuant huit combattants.
LNT avec AFP