photo Ahmed Boussarhane, La Nouvelle Tribune
Ils viennent de différents pays : Cameroun, Guinée, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, etc. et sont au Maroc pour une vie meilleure, espérant atteindre l’Europe en traversant le détroit de Gibraltar.
Il faut dire que le flux migratoire s’est revitalisé ces dernières années à cause des guerres, de la sécheresse, de l’instabilité politique, du chômage, etc.
Plusieurs dizaines d’immigrés traversent ainsi chaque mois les frontières Sud ou Est, le Maroc étant un pays de « transit » où les plus chanceux parvient à atteindre le Vieux continent, les autres restent au Royaume en espérant être régularisés.
Victimes de discriminations et de mauvais traitements, aujourd’hui ils crient leur ras-le-bol et ne supportent plus d’être maltraités.
La gare routière de Ouled Ziane à Casablanca est devenue, depuis fin novembre, le théâtre d’affrontements entre migrants subsahariens et habitants du quartier Derb El Kebir.
Ce samedi encore, la situation a encore une fois dégénéré et certains éléments des forces de l’ordre ont même été blessés par les jets de pierres.
« Donnez-nous du travail ou renvoyez-nous chez nous », « nous sommes fatigués au Maroc » « libérez-nous de cette prison » scandent-ils aujourd’hui à l’adresse des autorités.
Vivants dans des conditions inhumaines et dans l’indifférence de leurs ambassades respectives, ces Subsahariens sont aujourd’hui désespérés et demandent à être renvoyé chez eux.
« Nous ne nous sentons pas bien ici, nous sommes détestés, marginalisés… nous ne sommes pas satisfait de notre situation, nous dormons là où nous faisons nos besoins… nous vivons dans des conditions difficiles, nous ne n’avons pas de sanitaires…
Aujourd’hui, la police nous arrête si elle nous voit faire la manche comme si nous avions le choix!
C’est la seule issue que nous avons sinon nous mourons de faim… nous aurions bien voulu travailler plutôt que de devoir tendre la main… nous ne sommes pas des fainéants, nous sommes des travailleurs, nous avons pour la plupart un métier mais sans papiers personne ne nous engage…
Les gens ont peur de nous alors que tout ce que nous voulons c’est aider nos familles et leur envoyer de l’argent… » s’indigne un migrant.
Les autorités sont dépassés par cette situation et ne savent plus comment canaliser cette frustration et cette colère exprimées aussi par certains de nos concitoyens qui disent ne plus se sentir en sécurité en présence des Subsahariens, tandis que ces derniers se plaignent d’être attaqués et maltraités. La peur de l’autre règne des deux côtés et aucune solution n’est visible pour l’instant.
Il est à noter que depuis que le Maroc a adopté en 2013 une nouvelle politique migratoire, deux campagnes de régularisation de clandestins ont été menée. La première avait permis la régularisation de plus de 23 096 personnes. La deuxième, lancée en décembre 2016 a permis d’en accueillir, plus de 25.600.
A. Loudni