Amine Louali, Président de l'Association des Sidérurgistes du Maroc (ASM)
« Steel Impulse » initié par l’association des Sidérurgistes au Maroc (ASM) regroupant les huit opérateurs du secteur de la sidérurgie au Maroc, a organisé un séminaire, mardi 14 novembre à Casablanca, sous le thème « La sidérurgie marocaine, cap vers la haute performance ». Une panoplie d’experts et décideurs du secteur ont pris part à cet évènement pour se pencher sur les enjeux et perspectives de la Sidérurgie au Maroc.
À cette occasion, le ministre de l’Industrie, du commerce et de l’investissement et de l’économie numérique Moulay Hafid El Alamy, déclare que » le secteur de la sidérurgie au Maroc s’avère stratégique et encourage les structures qui ont pris le risque des investissements lourds dans un tel secteur complexe ». « C’est un secteur qui accompagne fortement l’ensemble de l’infrastructures du pays, notamment le BTP, l’énergie, l’énergie renouvelable et l’industrie dans toutes ses formes », ajoute le ministre.
De sa part, M.Amine Louali, président de l’association des Sidérurgistes du Maroc (ASM), note que « le secteur de la sidérurgie est considéré un indicateur du développement du pays ». En termes de chiffres, » Le Maroc consomme actuellement 50 kg d’acier par habitant; une moyenne faible par rapport à l’Egypte (120 kg) par habitant. En revanche, la Turquie, le 4ème pays producteur de l’acier, consomme 400 kg d’acier par habitant », rétorque Louali.
Par ailleurs, « Steel Impulse » a réalisé une étude de perception sur le secteur à travers une consultation publique auprès de 63 organismes ciblés, 18 organismes rencontrés ( fédérations professionnelles, universitaires..), ainsi que 24 décideurs interviewés. Sur ce point, plusieurs thématiques ont été abordées lors de ces entretiens, à savoir :
- Le rôle du secteur dans le développement économique du pays
- Les leviers de performance et de compétitivité
- Les perspectives de croissance et de développement
- L’innovation et la recherche et développement
- L’environnement et l’éco-industrie
- Le cadre réglementaire et les politiques publiques
Pour ce qui est des enjeux du marché de la Sidérurgie, la première édition de l’initiative « Steel Impulse » a relevé cinq défis majeurs sur le plan national, entre autres, la compétitivité via la l’exploitation de la filière énergies renouvelables à travers la loi 13-09 d’auto-production, et la diversification des produits à travers la signature des conventions cadre entre le secteur de la sidérurgie et l’industrie automobile, ainsi que l’investissement dans le R&D.
Sur le plan international, la plateforme des spécialistes de la sidérurgie n’a pas manqué de mettre le doigt sur l’élaboration d’une stratégie d’export massive comme l’un des objectifs ciblés, notamment à travers des approches commerciales intégrées , tel que le modèle Turque, sans oublier l’appréhension du marché africain à travers la probable adhésion du Maroc à la CEDEAO.
En termes de chiffres, le secteur de la sidérurgie au Maroc créé plus de 5000 emplois directs et plus de 12.000 indirects, avec un investissement de plus de 15 MMDH d’investissement total réalisé.
En 2016, la sidérurgie marocaine a généré plus de 10 MMDH de chiffre d’affaires. La capacité de production installée en laminage s’est établi à +5,5 MT et 2,8 MT de capacité de production installée en aciérie.
Rappelons que l’association des sidérurgistes au Maroc (ASM) a été fondé en 2009. Elle regroupe huit opérateurs du secteur, à savoir Maghreb Steel, SONASID, Univers Acier, MIS ( Moroccan Iron Steel), Ynna Steel, Soma Steel, UIS (Universal Industrial Steel), et RIVA Industries, avec comme mission principale d’accompagner le développement de l’industrie et contribuer ainsi aux fortes ambitions industrielles du Royaume.
La finalité de « Steel Impulse » est de mettre en place un cadre constructif et participatif de réflexion sur le secteur, notamment à travers trois problématiques majeurs, entre autres, l’état des lieux et quelles perspectives du secteur de la sidérurgie au Maroc et les attentes et principales recommandations des parties prenantes vis-à-vis du secteur.
Imane JIRRARI