Avec son parc automobile de plus d’un million de véhicules, Casablanca souffre d’un grand problème de stationnement. Le manque de parkings réglementaires a pendant longtemps laissé libre cours aux gardiens de voitures d’appliquer leur loi dans les rues et boulevards de la ville. Ces derniers exercent les prix qu’ils veulent sans pour autant se soucier de l’arrêté fiscal qui fixe les tarifs. Il est vrai que le prix des licences varie d’un quartier à un autre, mais est-ce une raison de justifier cette anarchie des prix ?
Dès le début de la saison estival, sur la corniche de Ain Diab, les gardiens obligent les automobilistes à se ranger en bataille de façon à optimiser au maximum les places de stationnement, quitte à être hors la loi, et fixent leur tarif à 10DH. Une scène qui se répète chaque année en l’absence de tout contrôle.
Depuis quelques jours, les casablancais ont eu l’agréable surprise de voir installer des panneaux, notamment à Ain Diab, affichant les tarifs qui doivent être appliqués par les gardiens de voiture.
Désormais les tarifs seront de 3 dirhams la journée pour stationner sa voiture, 5 dirhams pour les camions et 2 dirhams pour les motos, et le double de ce prix durant la nuit.
Cette initiative, très appréciée par les automobilistes, met ainsi fin à l’anarchie qui règne depuis des années sur ce secteur. En effet, le quartier de Ain Diab a toujours été l’endroit où les gardiens encaissent le plus d’argents avec les nombreux restaurants, pubs, et boites de nuit qui s’y trouvent. Le tarif affiché est souvent fixe et non négociable et varie entre 10 et 20 Dh. Des tarifs justifiés par le prix élevé de la sous-location des zones de stationnement qui s’élève à 4000 dhs la semaine dans certains endroits. «C’est difficile de rentabiliser le loyer avec 3 dhs par véhicule», explique un gardien de voiture qui se dit victime de cette nouvelle tarification.
Mais ce que le citoyen ne sait pas, c’est que ces tarifs affichés sur les panneaux ne sont pas nouveaux, mais sont les tarifs légaux de stationnement régis par le conseil de la ville de Casablanca depuis des années.
«Le tarif de stationnement dans n’importe quel quartier casablancais qui dispose d’une zone de stationnement gratuite est de 3 dirhams», explique Mohamed Bourhim, l’adjoint du président du conseil de la ville chargé du transport à nos confrères de 2M.
Dorénavant, les gardiens qui pratiquaient des tarifs excessifs, surtout durant l’été, n’auront plus que le choix de se conformer à la loi, au risque de voir leur autorisation retirée.
A. Loudni