Il semble que notre Saad Lamjarred national ne soit pas seul à être dans la tourmente. Kathryn Mayorga, une américaine de 34 ans, accuse Cristiano Ronaldo de l’avoir violée à Las Vegas.
Les faits remontent au 12 juin 2009. CR7, alors âgé de 24 ans, est au sommet du football. Récemment élu Ballon-d’or pour la première fois, il est sur le point de réussir le transfert de Manchester United à l’emblématique Real Madrid. Après une soirée au Club Rain de Las Vegas, le joueur, accompagné par son beau-frère et un de ses cousins, invite plusieurs personnes dans la suite qu’il occupe à l’hôtel Palms Place pour continuer la fête.
Kathryn Mayorga- à l’époque jeune modèle dont l’activité principale consiste à enchaîner les boites de nuits dans le but d’attirer les clients fortunés- fait partie des invités. Elle déclare que la soirée dérape lorsqu’elle est en train de se changer dans la salle de bain pour rejoindre le jacuzzi. Le footballeur aurait fait irruption dans la pièce et l’aurait ensuite poussée dans une chambre à côté où il l’aurait violée.
La jeune femme dépose plainte le jour même au commissariat, et des lésions sont constatées par un examen médical. Kathryn signale à la police que l’auteur des faits est un footballeur connu mais refuse de donner son nom. Quelques semaines plus tard, l’enquête est abandonnée faute d’éléments nouveaux, mais les éléments matériels et les résultats de l’examen médical sont conservés.
L’affaire refait surface quelques années plus tard, au début de l’année 2017. Des journalistes de l’hebdomadaire allemand Der Spiegel découvrent ainsi qu’un accord a été passé quelques mois après le viol présumé. Cristiano Ronaldo aurait versé 375 000 dollars en échange du silence absolu de la jeune femme et de l’abandon de toute poursuite. Mais les journalistes allemands se heurtent au refus de parler des deux partis. Faute de témoignages, le scandale se tasse une nouvelle fois.
German Magazine, Der Spiegel publishes @Cristiano‘s signed agreement with Mayorga to keep silent over the rape incident in 2009.#EnergySports pic.twitter.com/ka2pZYshhj
— Samuel Apam Sammer (@apamone) 8 octobre 2018
C’était sans compter l’ampleur du phénomène #Metoo qui semble avoir encouragé la victime à parler. Le dossier a été rouvert il y a un mois, à la demande la plaignante, qui souhaite « obtenir justice, et ainsi « encourager toute les victimes d’agressions sexuelles à poursuivre leurs auteurs, aussi célèbres, riches ou puissants puissent-ils être ».
L’hebdomadaire allemand est alors revenu à la charge en affirmant avoir eu accès à la première version que Cristiano Ronaldo aurait livré par écrit à ses avocats, dans laquelle il reconnaissais que la jeune femme lui avait dit « non » à plusieurs reprises, le sommant d’arrêter. Un document qui pourrait peser lourd en cas de procès.
Face à l’étendue de l’affaire, CR7 a finalement réagit sur ses réseaux sociaux : « Je nie fortement les accusations portées contre moi, le viol est un crime abominable qui va à l’encontre de tout ce que je suis et ce en quoi je crois (…) Ils veulent se faire de la publicité sur mon nom. C’est normal, ils veulent devenir célèbre ».
La Juventus le soutient dans un communiqué où elle déclare : « Cristiano Ronaldo a montré ces derniers mois un grand professionnalisme et dévouement, ce qui est apprécié par tout le monde à la Juventus. Les prétendus événements datant d’il y a presque dix ans ne changent rien à cette opinion ». Néanmoins, les sponsors du joueur commencent à s’inquiéter, à l’instar de Nike qui a signé avec lui un contrat à vie et qui se dit « profondément préoccupé » par ces accusations « inquiétantes ».
Fort heureusement, ailleurs que dans notre pays des merveilles, la présomption de culpabilité (ou d’innocence) est de mise. Ainsi, nous pouvons simplement considérer l’éventualité que même le plus beau, riche et célèbre des hommes peut commettre l’erreur de céder à des pulsions pressantes sans pour autant rejeter la faute sur la (présumée) victime, ou pis encore, développer des théories incongrues relevant du coup monté.
Tazi Aicha