L’association Sourire de Reda a récemment publié son rapport d’activité 2019, qui s’articule autour des trois métiers clés de l’association : la sensibilisation, la prévention et l’intervention. Cette année encore, les bénévoles et contributeurs se sont résolument engagés en faveur de la prévention du suicide chez les jeunes, déclare-t-on auprès de l’association.
En termes de sensibilisation, Sourire de Reda a renforcé sa présence médiatique. S’appuyant sur la communauté des influenceurs, l’association a largement diffusé son message #ana-m3ak qui promeut le rôle que chaque citoyen peut jouer dans la prévention du suicide chez les jeunes. En matière de prévention, Sourire de Reda a pu toucher 240 adultes et 320 jeunes en 2019 à travers une série d’ateliers dans les établissements scolaires en faveur des élèves mais également des enseignants, du corps administratif et des parents. Cette année, les conférences ont porté sur la thématique du harcèlement et du cyber- harcèlement. « Il s’agit d’un fléau sociétal reflétant un mal- être généralisé », prévient l’association qui partage les chiffres édifiants de son enquête terrain. « Plus de 77% des jeunes ont été impliqués de près ou de loin dans des situations de violence physiques, morales ou verbales dans leur environnement de vie ou sur le web », souligne ainsi le rapport. Quant au volet intervention, Sourire de Reda a créé et gère depuis 11 ans la helpline « Stop Silence ». « Stop Silence » est une ligne de soutien émotionnel anonyme, gratuite et confidentielle accessible depuis un site web et une application mobile. En 2019, Sourire de Reda a traité 348 demandes d’aide via la helpline et 696 requêtes via les mails et les réseaux sociaux. Sourire de Reda a été pionnière dans la mise en place d’une helpline par chat, moyen de communication de prédilection des jeunes. « Le chat est plus intuitif et user-friendly pour un jeune. Qui plus est, il lui offre la possibilité de communiquer avec un écoutant sans être ‘surveillé’ par son entourage immédiat et favorise une plus grande liberté d’expression que le téléphone », précise le rapport.
Dans son rapport d’activité 2019, Sourire de Reda propose en fil rouge une série de mesures qui pourraient contribuer à l’élaboration de la stratégie nationale de prévention du suicide et qui sont en phase avec les recommandations de l’OMS. Membre actif de cette stratégie nationale, Sourire de Reda s’appuie sur son expertise métier et son expérience terrain pour dresser les contours de ce plan national. Sourire de Reda balaie ainsi l’ensemble du spectre des mesures de prévention du suicide chez les jeunes : le choix des moyens et messages de communication, le rôle et formation des médias, le rôle de la prévention par les pairs, l’importance d’agir en réseau, la place de la « postvention » (c’est-à-dire le suivi des familles endeuillées par suicide) et les facteurs de succès du soutien émotionnel en ligne.
L’association rappelle également que durant la pandémie du COVID- 19, elle a connu un pic de sollicitations et a dû mobiliser des ressources humaines et matérielles sans précédent. En effet, « la helpline Stop Silence a enregistré une hausse des appels de 92 % entre Mars et Juin 2020 par rapport à la même période en 2019. Le taux des appelants évoquant le suicide, lui, n’a pas évolué pendant la pandémie du COVID-19. 65% des appelants parlent d’idées suicidaires et 35% ont commis ou sont sur le point de commettre une tentative de suicide », confie Sourire de Reda.
LNT