
L’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC) a introduit en 2019 une circulaire qui stipule que le rapport financier annuel des sociétés cotées en bourse doit contenir un chapitre « Environnement, social et de gouvernance ». Ce dernier est destiné à informer le public sur l’impact des activités de l’entreprise sur l’environnement, ses relations avec les employés et ses parties prenantes externes ainsi que sa gouvernance.
Selon l’article 2.59 de la circulaire du 20 février 2019 de l’AMMC, le rapport ESG doit contenir des éléments d’information généraux et spécifiques. A titre d’exemple, sur le volet environnementale, l’émetteur doit présenter l’ensemble des activités ayant un impact sur l’environnement, décrire sa politique en la matière, décrire tout litige ou poursuite relatif à des problématiques d’ordre environnementale, etc.
Il est à noter que jusqu’à très récemment, un nombre très limité d’entreprises intégrait la RSE (la responsabilité sociale de l’entreprise) dans leur rapport financier annuel. Aujourd’hui, elles sont toutes tenues d’inclure des informations environnementales, sociales et de gouvernance.
Dans sa première édition du baromètre des rapports ESG publiée en 2020, l’Institut Marocain des Administrateurs, en partenariat avec Utopies, s’est penché sur l’information publique (extra financière) disponible dans les rapports financiers au titre de l’exercice 2019.
Cette étude portait sur un panel de 78 émetteurs faisant appel public à l’épargne, dont 82% de sociétés cotées.
Il en ressort que plus de la moitié des sociétés du panel font référence, à égalité, à l’ISO 26000 ou au Global Reporting Initiative (GRI) pour l’élaboration du rapport ESG.
Plus de 80% des entreprises décrivent leur politique en matière environnementale, à savoir les mesures prises et les normes et objectifs fixés en la matière, et 72% communiquent sur les actions et mesures mises en place pour évaluer et minimiser les impacts environnementaux de l’activité.
Globalement, cette étude montre que la majorité des entreprises respecte cette nouvelle exigence de l’AMMC et se plie à la réglementation.
La BMCI, qui avait mis en place un plan RSE en 2012, a inclus dans son rapport financier au titre de l’année 2020 son rapport ESG. La banque détails sur plusieurs pages, comme stipulé par l’AMMC, toutes ses actions en matière de RSE notamment sa responsabilité environnementale.
Cette dernière se traduit par l’engagement de la BMCI à soutenir la stratégie nationale pour satisfaire une demande croissante d’électricité au moindre coût et dans le respect de l’environnement, affirme la banque dans son chapitre ESG.
Disklosure, éditeur de solutions logicielles pour la performance durable des entreprises, avait dévoilé, pour sa première étude annuelle sur le reporting ESG (Environnement, social et gouvernance) réalisée en septembre 2020, les meilleurs rapport ESG au Maroc. Dans le Top 3, on retrouvait OCP, Taqa Morocco et BMCI.
Le mois dernier, ce sont 17 entreprises sur les 44 premières capitalisations du Maroc qui ont obtenu la distinction de Top Performers RSE, une reconnaissance indépendante et gratuite issue d’une évaluation réalisée par V.E Maroc, entité découlant de Moody’s ESG Solutions.
Il s’agit d’OCP, Attijariwafa bank, BCP, Bank of Africa, BMCI, LafargeHolcim Maroc, Itissalat Al Maghrib, Lydec, Managem, SMI et Sonasid. En parallèle, Colorado, Cosumar, Crédit du Maroc, les Eaux Minérales d’Oulmès, Marsa Maroc et Taqa Morocco se distinguent par leur performance sur des thèmes spécifiques. Cette reconnaissance Top Performers ainsi que l’indice ESG de la Bourse de Casablanca en partenariat avec V.E Maroc ont pour vocation d’accompagner les entreprises marocaines à intégrer les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leurs activités et politiques afin de répondre aux exigences croissantes des investisseurs internationaux.
Il est à noter que les efforts fournis depuis quelques années par l’AMMC, la CGEM et autres entités pour promouvoir la culture de la Responsabilité Sociétale des Entreprises au niveau des sociétés ont contribuer à préparer ces dernières aux obligations du reporting ESG.
En effet, les rapports financiers au titre de l’année 2020 montrent que les émetteurs ont bien intégré la RSE dans leur réflexion stratégique.
Asmaa Loudni