Depuis son avènement, les discours du Roi ont tracé des orientations claires et ambitieuses pour le développement du pays, de véritables feuilles de route pour nos gouvernants.
Le discours du Roi Mohammed VI à l’occasion de l’ouverture du Parlement est de nouveau structurant pour le devenir du Maroc. Il est désormais évident que la volonté au plus haut niveau de l’État marocain est de construire durablement les bases d’un État social au bénéfice du plus grand nombre de Marocains. C’est le premier volet auquel le Chef de l’État s’est attaqué en initiant une politique sociale multiaxes du RAMED à l’AMO en passant par le revenu universel ou la réforme des retraites. Dans un contexte où la pandémie et la crise inflationniste ont fortement impacté à la baisse les revenus des ménages marocains et où 3,2 millions de nos compatriotes ont basculé dans la pauvreté ou la vulnérabilité depuis 2020 selon le HCP, ces chantiers ne sont pas des luxes mais l’urgence absolue du moment.
Le second volet de la feuille de route voulue par le Roi Mohammed VI est celui du financement afin de dynamiser l’investissement public face à la crise qui plombe l’économie du pays. L’objectif étant d’orienter les efforts de l’État vers des projets d’infrastructures et des stratégies sectorielles ambitieuses, pour renforcer la compétitivité du produit national et la souveraineté nationale alimentaire, sanitaire et énergétique.
C’est la mission principale du Fonds Mohammed VI qui est donc lancé effectivement et doté de 45 milliards de dirhams. En diversifiant son financement par des moyens innovants, l’État marocain contribue à hauteur de 15 milliards à ce fonds souverain grâce notamment aux excellentes performances des OPCI qui ont permis à l’État de collecter quelque 25 milliards de dirhams à ce jour. Les 30 milliards restants seront quant à eux levés auprès d’investisseurs institutionnels, nationaux et internationaux.
Mais, l’ambition royale et le message du dernier discours font appel à un effort plus large et plus collectif de tous les Marocains qui doivent se sentir investis de la même mission. L’appel du Souverain pour un « Pacte National pour l’Investissement » avec pour objectif 550 milliards de dirhams d’investissement privé à horizon 2026, permettant de créer 500.000 emplois, est autrement plus difficile à atteindre sans l’implication de tous.
D’ores et déjà, la CGEM et le secteur bancaire ont confirmé leur mobilisation notamment autour de la nouvelle Charte d’investissement adoptée par le Conseil des Ministres. Dans un contexte économique peu favorable et de crise qui semble durable, cette Charte est sensée apporter une nouvelle dynamique pour soutenir l’investissement privé et sa compétitivité, à travers des avancées telles que la fiscalité, le foncier, la digitalisation et la simplification des procédures administratives ou encore l’accès à la commande publique.
L’appel du Roi à structurer et refondre les instances dédiées aux Marocains de l’Étranger et à stimuler leurs relations économiques avec le Maroc, est une brique supplémentaire qui pourrait contribuer fortement à l’atteinte des objectifs d’investissements privés et de création d’emplois.
Les ambitions sont réelles et chiffrées et les bonnes intentions sont là suite à l’impulsion royale. Pas à pas, chaque Marocain doit apporter sa pierre à l’édifice en construction d’un Maroc nouveau, alors même que nos moyens sont limités. Le challenge est de taille, à la hauteur des enjeux.
Zouhair Yata