SIM Africa 2025 : La simulation médicale mise en avant comme levier stratégique
La deuxième édition du Congrès Africain sur la Simulation en Sciences et Santé (SIM Africa 2025), organisée du 11 au 13 avril à Casablanca, a vu l’intervention du ministre de la Santé et de la Protection sociale, Amine Tehraoui, qui a souligné le rôle central que joue la simulation médicale dans le processus de transformation du système de santé marocain.
Dans son allocution d’ouverture, M. Tehraoui a affirmé que la simulation médicale constitue désormais un axe stratégique des réformes engagées dans le cadre de la refonte du système national de santé. Il a précisé que cet outil contribue à la qualité et à la sécurité des soins, tout en renforçant les compétences du personnel médical. « Jamais la première fois sur le patient » : cette devise, a-t-il insisté, illustre l’importance d’une formation préalable par simulation pour réduire les risques, mieux gérer les situations critiques et soutenir la performance managériale dans les établissements de soins.
Le ministre a également rappelé que la mise en œuvre de technologies immersives, notamment avec l’introduction du premier robot chirurgical national, place le Maroc dans une dynamique continentale de modernisation sanitaire. Il a affirmé que SIM Africa constitue à ce titre une plateforme propice à la convergence des stratégies africaines en matière de souveraineté sanitaire.
Dans la perspective des échéances internationales à venir, notamment la Coupe du Monde 2030, que le Maroc coorganisera, M. Tehraoui a mis l’accent sur la nécessité d’une préparation sanitaire rigoureuse, dans laquelle la simulation jouera un rôle déterminant. Il a également salué l’implication de la Fondation Mohammed VI pour les Sciences et la Santé, qualifiée de « locomotive du système », pour sa capacité à anticiper et à impulser l’innovation à travers une approche intégrée mêlant recherche, formation et services de soins.
Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Azzedine El Midaoui, a pour sa part mis en exergue les transformations profondes que connaît l’enseignement médical, sous l’effet des nouvelles technologies. Il a notamment cité l’usage croissant des mannequins intelligents, de la réalité virtuelle, des jumeaux numériques ou encore de l’intelligence artificielle dans les dispositifs pédagogiques. Selon lui, ces outils contribuent non seulement à améliorer la qualité de la formation, mais aussi à rapprocher l’enseignement des réalités cliniques, dans une logique éthique et humaine.
M. El Midaoui a par ailleurs rappelé le lancement récent du Programme National d’Appui à la Recherche, au Développement et à l’Innovation (PNARDI 2025-2028), qui vise à structurer l’innovation au niveau national en partenariat avec des acteurs comme le Groupe OCP. Il a également salué la vitalité des échanges scientifiques entre le Maroc et le reste du continent, soulignant la présence de plus de 27 000 étudiants étrangers dans les établissements d’enseignement supérieur du pays.
Il a insisté sur l’importance de bâtir un écosystème collaboratif intégrant universités, hôpitaux, startups, laboratoires et institutions publiques, afin d’élargir l’accès aux technologies de simulation médicale. « Il ne s’agit pas de remplacer les médecins, mais de leur offrir les outils nécessaires pour mieux former, soigner et innover », a-t-il affirmé.
Organisé par le Centre International Mohammed VI de Simulation en Sciences de la Santé (CIM655) et l’Université Mohammed VI des Sciences de la Santé (UM6SS), en partenariat avec le Centre Mohammed VI de Pédagogie Appliquée aux Sciences de la Santé (CMEPASS), le SIM Africa 2025 réunit des experts du monde de l’éducation et de la santé venus de divers pays africains. L’événement aborde les enjeux liés à la pédagogie médicale, l’intégration de la simulation clinique, la chirurgie robotique, la médecine d’urgence, l’imagerie médicale et les applications de l’IA dans la santé.
Au programme figurent des conférences, des masterclass et des ateliers pratiques portant notamment sur les stages hospitaliers, les méthodes d’évaluation, la réforme des curricula médicaux et l’intégration des technologies immersives. Des sessions spécialisées dans des disciplines telles que l’endoscopie, la médecine dentaire, la pharmacie ou encore l’ingénierie biomédicale sont également prévues.
LNT