Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, a affirmé lundi à Rabat que le Maroc ne négocie ni à propos de son Sahara, ni sur sa souveraineté ou son unité nationale. Selon lui, la question saharienne relève d’un conflit régional avec un pays voisin, et non d’un débat sur la souveraineté marocaine.
Cette déclaration a été faite lors d’un point de presse à l’issue de la rencontre de Nasser Bourita avec son homologue estonien, Margus Tsahkna. Le ministre réagissait aux informations relayées par les médias concernant une proposition avancée par l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Staffan de Mistura, portant sur une éventuelle partition du Sahara. M. Bourita a réitéré que ni l’intégrité territoriale du Maroc ni son unité nationale n’ont jamais été mises en discussion dans le cadre des négociations, et qu’elles ne seront jamais objets de compromis.
M. Bourita a rappelé que la position du Royaume sur cette question est claire depuis longtemps. Il a souligné que cette position avait déjà été exprimée en 2002, lorsque l’ancien envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, James Baker, avait également proposé l’idée d’une partition, une suggestion émanant de l’Algérie. Le ministre a précisé que cette idée avait été fermement rejetée par le Maroc à l’époque, et que cette position n’a pas changé.
Concernant la proposition plus récente de M. de Mistura, M. Bourita a indiqué que la délégation marocaine avait clairement signifié à l’envoyé onusien que cette idée était inacceptable et ne correspondait en aucun cas à la position de principe du Royaume. Le ministre a souligné que le Maroc n’a jamais accepté, et n’acceptera jamais, de telles propositions qui vont à l’encontre de sa position nationale, soutenue par l’ensemble de la population marocaine.
M. Bourita a également critiqué M. de Mistura pour ne pas avoir précisé la source de cette idée et la partie qui l’aurait suggérée. Le ministre a suggéré que l’envoyé personnel aurait dû clarifier s’il s’agissait d’une initiative personnelle ou d’une idée encouragée par d’autres acteurs. Selon lui, il est important de comprendre la logique et les motivations des parties qui auraient relancé cette proposition, qu’il qualifie de « mort-née » et qui avait été catégoriquement rejetée dès son introduction.
En ce qui concerne l’initiative marocaine d’autonomie pour le Sahara, Nasser Bourita a également répondu aux suggestions de M. de Mistura selon lesquelles le Maroc devrait davantage développer et détailler cette initiative. Le ministre a rappelé que la position du Maroc repose sur trois points principaux.
Premièrement, l’initiative d’autonomie est considérée comme un aboutissement, et non comme un point de départ. Deuxièmement, cette initiative bénéficie d’un soutien international croissant, en raison de la dynamique impulsée par le Roi Mohammed VI. Ce soutien se manifeste notamment par l’ouverture de consulats dans le Sahara et les positions favorables de grandes puissances et d’institutions internationales comme l’Union européenne. Pour la communauté internationale, cette initiative représente un cadre de résolution du conflit régional.
Enfin, le troisième point soulevé par M. Bourita concerne les « lignes rouges » que l’initiative d’autonomie fixe, et qui ne peuvent être franchies. Selon lui, il est possible de discuter de certains aspects détaillés de cette initiative, mais certains principes fondamentaux sont intouchables.
Le ministre a précisé que tant que les autres parties au conflit ne manifestent pas une disposition sérieuse et claire à s’engager dans le processus sur la base de l’initiative d’autonomie, en respectant les lignes rouges fixées par le Maroc, aucune discussion supplémentaire ne serait envisageable. M. Bourita a conclu que, dans ces conditions, les propositions de Staffan de Mistura, et d’autres idées similaires, sont prématurées et ne sont pas à l’ordre du jour.
LNT