Sahara marocain : Dans l’attente du 30 octobre…
Dans quelques jours seulement, les Etats Unis d’Amériques vont présenter au Conseil de Sécurité de l’ONU un projet de résolution soutenant le Plan d’Autonomie pour le Sahara marocain. Fortement soutenue également par la France, le Royaume-Uni, l’Espagne et bien d’autres puissances occidentales, la résolution proposée par les Américains appelle à une reprise des négociations sur la base du Plan marocain d’Autonomie, qualifié de la solution la plus crédible et réaliste.
Ainsi, la copie américaine exhorte l’Algérie et le Polisario à s’engager rapidement dans un processus politique pragmatique autour de la proposition marocaine. Et par rapport au mandat de la MINURSO, Washington propose cette fois-ci de le prolonger de trois mois seulement, soit jusqu’au 31 janvier 2026, instaurant ainsi un calendrier clair pour une solution durable et mutuellement acceptable.
Mais du côté d’Alger et son enfant chéri le Polisario, on compte vivement et comme à l’accoutumée sur un éventuel véto russe pour bloquer l’élan diplomatique américain. Néanmoins, il s’agit cette fois-ci là d’un pari qui risque de ne rien donner, tant que les relations entre Alger et Moscou se sont refroidies ces derniers temps, en attestent les propos du chef de la diplomatie russe Serge Lavrov sur « les frontières artificielles de l’Algérie » et, pour la première fois, son « oui, mais » au sujet du Plan d’Autonomie marocain.
De là, tous les regards sont tournés aujourd’hui vers la Russie dont le vote pourrait faire basculer la donne. Moscou, allié stratégique d’Alger, continue quand même d’entretenir le mystère sur sa position. Néanmoins, on constate aujourd’hui que cette position n’est plus aussi catégorique qu’elle l’a été les années passées. En effet et pour la première fois, la Russie évoque l’initiative marocaine comme étant une solution pragmatique, et affirme que rien n’empêche d’entreprendre l’auto-détermination dans le cadre d’un Plan d’Autonomie. Un revirement de situation certes timide, mais qui compte énormément dans l’équation onusienne en faveur de la cause marocaine.
De plus, l’échec cuisant d’Alger en tant que leadership sécuritaire dans le Sahel, notamment dans le pourtour Mali-Niger-Burkina, n’aurait pas permis à son allié russe de mener, en comptant bien entendu sur l’Algérie, à bon port ses desseins stratégiques, géopolitiques et militaires dans cette grande partie du Sahel subsaharien. Ce qui aurait déçu, entre autres, Moscou, en quête depuis de longues années d’une pole-position en Afrique subsaharienne ! Très vite et à cause d’Alger, Moscou a perdu sa place d’allié stratégique et crédible des pays du Sahel dans leur lutte contre le terrorisme, le banditisme et le trafic d’armes.
Très attendue donc, cette date fatidique du 30 octobre prochain ne manquera certainement pas de chambouler la donne d’un dossier ensablé depuis plus de 50 ans. En attendant, les tractations s’intensifient. Washington annonce l’ouverture d’un consulat à Laâyoune, et par la même occasion insiste sur la stabilité régionale et la sécurité sans le Sahel. Mais ce qui est à retenir, c’est que les Etats-Unis semblent être plus que jamais été déterminés et mobilisés pour mettre un terme à ce conflit monté de toute pièce par un voisin qui ne cesse d’investir des milliards de dollars pour faire durer le statuquo dans une région qui redevient au fil des années un véritable espace de rivalité géopolitique y compris entre les grandes puissances.
Et on ne s’arrête pas en si bon chemin. Il semble que dans le cadre d’un nouvel ordre mondial qui se dessine, les Etats-Unis souhaitent aller plus loin dans cette affaire en défiant l’Algérie, tout en présentant un projet de résolution affirmant que le Plan d’Autonomie marocain est la solution la plus réalisable et le seul cadre de négociations crédible. Voilà ce qui place clairement et encore fois de plus Washington aux côtés de Rabat, et qui ne fait qu’isoler de plus en plus Alger.
Des experts internationaux estiment que le moment est propice pour résoudre le conflit du Sahara. Ce tournant force les acteurs à choisir entre une nouvelle réalité de coopération ou une prolongation du conflit. Pour l’Algérie, cela pourrait être l’occasion de revoir son approche et de contribuer à la stabilité régionale.
Lors d’un entretien diffusé sur la chaîne américaine CBS, Steve Witkoff, envoyé spécial du président Donald Trump pour le Moyen-Orient, a indiqué que son équipe travaillait sur un accord de paix entre le Maroc et l’Algérie.
En présence de Jared Kushner, Steve Witkoff a saisi cette occasion pour préciser dans les dernières minutes de cet entretien, qu’un accord pourrait être conclu d’ici 60 jours entre le Maroc et l’Algérie : « Notre équipe travaille actuellement sur un accord de paix entre le Maroc et l’Algérie. Il y aura un accord, à mon avis, d’ici 60 jours ».
Autrement dit et comme on le voit, on peut espérer que ce dossier connaisse un grand tournant, voire que sa conclusion se dessine !
Hassan Zaatit
