Dans cet ouvrage, Yasmina Sbihi nous présente des femmes tantôt méconnues tantôt peu connues, des saintes du Maroc d’hier et d’aujourd’hui. Elle nous fait découvrir leurs parcours mais également, voire surtout, leurs enseignements et leurs sagesses.
À propos du livre
Ce livre est dédié à la femme marocaine et toutes les femmes du monde. Il s’inscrit autant dans la sensibilisation à la préservation d’un patrimoine sacré que dans la réhabilitation de la place de la femme dans la société, et surtout, il répond aux stigmatisations du radicalisme religieux, avec humilité et conviction, grâce à la spiritualité.
C’est un voyage dans le temps et dans l’espace qui honore la mémoire des saintes femmes du Maroc : parcours de vie, enseignements, prodiges et symboles, principalement dans le Souss et Fès, axe représentant l’unité spirituelle du pays dans sa diversité culturelle.
Extrait de l’avant-propos de l’autrice
« C’est un devoir de mémoire aussi, l’histoire des femmes qu’on ne nous raconte pas et la transmission d’un legs sacré. Plus de 99 noms sont cités, certaines connues, d’autres pas. Du Souss, au sud du Maroc, où le projet a été initié, en remontant jusqu’a Fès et en passant par Marrakech, Rabat et Chaouen. C’est aussi un hymne à l’unité nationale matérialisée par son axe spirituel du nord au sud du royaume à travers l’histoire de la sainteté au féminin. Nous citerons, dans un premier temps, les saintes en Islam, parmi elles, les mères et épouses de prophètes citées dans le Coran, celles qui ont côtoyé notre Prophète et ses descendantes. Ses héritières spirituelles, comme l’icône Rabea al-Basriya, seront reconnues pour leur sainteté, par la lignée, par l’expérience extatique et par l’ascèse. Elles seront identifiées pour leur savoir, par leurs qualités humaines ainsi que leurs prodiges, et leur renommée se bâtira selon leurs parcours spirituels. Elles ont fondé des zaouias et des médersas (écoles traditionnelles) ou se sont consacrées au service de la communauté. Leur sainteté est dans notre patrimoine une inscription sociale autant qu’une référence mystique. »
Extrait de la présentation de l’ouvrage du Dr Driss Fassi Fihri, Imam et vice-président de la Qaraouiyine Trabelsi
« … si l’on se penche sur la symbolique soufie la plus épurée, comme dans le Cantique des oiseaux de Attar, nous verrons qu’il se focalise sur un personnage féminin ‘anq.’ (ou phénix) qui se retrouve au sommet de la pyramide de l’autorité soufie, qui gouverne les différentes stations et états spirituels, porteuse de la sagesse suprême, qui n’est en fin de compte rien d’autre que le pouvoir de l’Amour. C’est pour cette raison que l’approche symbolique du Féminin dans le discours soufi est, en fait, le schéma directeur de cet ouvrage, à travers les différents noms et histoires contées des saintes femmes, du Souss et de Fès en particulier, dans lesquelles la charge symbolique est intimement liée à leurs propos et prodiges qui caractérisent leurs empreintes respectives. Voici donc la présentation qu’il convenait d’offrir à cet ouvrage, en vous souhaitant une immersion fructueuse parmi les perles cueillies par la sensibilité de l’auteur et les images particulières captées par sa caméra. »
Extrait de la préface de Bahaa Trabelsi, Écrivaine, journaliste et directrice de la collection Kayna
« Au-delà de sa dimension spirituelle, le soufisme libère les femmes de cette emprise théologique et les révèle comme agissantes, libres et engagées. Elles sont porteuses de savoir. ‘’Dans le féminisme, on conçoit l’homme d’un côté la femme de l’autre. Mais je défends l’idée que dans les responsabilités spirituelles, la femme et l’homme sont égaux. Je ne considère pas que ce soit du féminisme ça, c’est la réalité. Vous pouvez séparer d’un point de vue physiologique homme et femme, en vérité cette distinction n’existe pas. Il n’y a que l’humain avec un grand H.’’ a souligné Cheikha Nur Artiran, guide spirituelle soufie et spécialiste du grand penseur soufi Mevlânâ Jalâluddîn Rûmî. Yasmina Sbihi, quant à elle, est une dame de cœur, une disciple tijanie, généreuse, pétillante, engagée, lumineuse, sa contribution est avant tout un acte de foi. Et bien plus encore, parce qu’elle nous offre l’opportunité de découvrir toutes ces femmes extraordinaires qui ont contribué à construire nos valeurs et qui font partie de notre patrimoine historique et culturel. Par cet ouvrage et son précieux témoignage, elle nous ouvre les portes du savoir et donne
du sens à nos questionnements existentiels, en tant que femmes et en tant qu’êtres humains. »