Russie: Poutine s'inquiète de la hausse de la pauvreté
Vladimir Poutine a jugé jeudi « préoccupante » la progression de la pauvreté subie par les Russes ces dernières années à cause de la crise, promettant des mesures pour leur niveau de vie et appelant à augmenter la productivité du travail pour favoriser l’emploi.
A neuf mois de la présidentielle, la traditionnelle émission de questions-réponses que tient chaque année le président russe en direct à la télévision s’est ouverte sur plusieurs questions sur la situation économique et la faiblesse des revenus d’une grande partie de la population, notamment en province.
« La récession est terminée », a insisté M. Poutine, soulignant que l’économie russe avait connu trois trimestres de croissance « modeste » après deux ans de crise due à l’effondrement des prix du pétrole et aux sanctions occidentales liées à la crise ukrainienne.
Pour autant, « les revenus réels de nos concitoyens ont reculé ces dernières années. Et ce qui est particulièrement préoccupant, c’est que le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté a augmenté », a-t-il relevé.
« Dans l’ensemble, nous devons avancer dans une direction faisant que les gens ressentent réellement des changements pour le meilleur », a poursuivi le président russe.
La crise, marquée par une envolée des prix, s’est caractérisée par une baisse marquée du pouvoir d’achat des Russes qui peine à rebondir malgré la reprise actuelle.
Selon les statistiques officielles russes, le nombre de Russes vivant sous le seuil de pauvreté a approché l’an dernier 19,8 millions, soit 13% de la population, plus de trois millions et demi de plus par rapport à 2014 et un bond en arrière de dix ans en termes d’amélioration du niveau de vie après d’importants progrès au début des années 2000.
« Il y des problèmes non résolus dans l’économie et cela se reflète, avant tout sur les revenus », a estimé Vladimir Poutine.
« Quels sont ces problèmes? C’est la structure de l’économie qui ne nous convient pas et à ce sujet on peut parler de la faible productivité du travail. Si nous ne l’augmentons pas, il n’y aura pas de créations d’emplois et les revenus n’augmenteront pas », a-t-il prévenu.
Les autorités russes ont reconnu que l’économie russe risquait de devoir se contenter de très faibles taux de croissance faute de réformes importantes répondant à des freins structurels, tels que sa dépendance au pétrole et au gaz, la faible productivité du travail et la baisse de sa population active.
LNT avec AFP