Le Roi Mohammed VI prononce un discours devant le 28ème sommet de l'Union africaine (UA) à Addis-Abeba.
Le Roi Mohammed VI a assuré, mardi à Addis-Abeba, que le Maroc rentre dans l’Union Africaine (UA) par la « grande porte », comme en témoigne l’accueil chaleureux réservé par les frères africains au retour du Royaume à cette institution panafricaine.
« Le Maroc ne rentre pas dans l’UA par la petite, mais par la grande porte. L’accueil chaleureux que nos frères africains nous réservent aujourd’hui en témoigne », a affirmé le Souverain, dans un discours prononcé devant le 28 sommet de l’UA qui se tient dans la capitale éthiopienne.
Le Roi a ainsi saisi cette occasion pour inviter, avec enthousiasme, les nations africaines à s’associer au dynamisme du Maroc et à donner un élan nouveau au Continent africain tout entier.
« Il est temps que les richesses de l’Afrique profitent à l’Afrique. Nous devons œuvrer afin que notre terre, après avoir subi des décennies de pillages, entre dans une ère de prospérité », a-t-il dit.
Le Roi a noté que pendant longtemps, les pays africains ont tourné leur regard ailleurs, « pour prendre une décision, un engagement ». « N’est-il pas l’heure de faire cesser ce tropisme ? N’est-il pas l’heure de nous tourner vers notre continent ? De considérer ses richesses culturelles, son potentiel humain ?, s’interroge le Souverain.
Pour le Roi, l’Afrique peut être fière de ses ressources, de son patrimoine culturel, de ses valeurs spirituelles et l’avenir doit porter haut et fort cette fierté naturelle !
L’Afrique, qui dispose des outils de régulation et des institutions judiciaires, telles que les Conseils constitutionnels et les Cours Suprêmes, à même de trancher les contentieux et les recours électoraux, « peut et doit valider elle-même ses processus électoraux, et cautionner ainsi le choix libre de ses citoyens », a affirmé le Souverain, avant de noter que ces organismes pourraient, le cas échéant, être renforcés.
Le Roi a constaté, dans ce sens, que « l’Afrique est aujourd’hui dirigée par une nouvelle génération de Leaders décomplexés, qui œuvrent en faveur de la stabilité, de l’ouverture politique, du développement économique et du progrès social de leurs populations ».
« Ils agissent avec détermination, fermeté et conviction, sans se soucier d’être ‘notés’ ou évalués par l’occident », a indiqué le Souverain.
Depuis plusieurs années, a-t-il noté, le taux de croissance de certains pays du Nord ne dépasse pas celui de certains pays africains; la faillite de leurs sondages révèle combien ils ont perdu toute capacité de comprendre les aspirations de leurs peuples !
Et pourtant, ces pays à la situation sociale et économique défaillante, au leadership faiblissant « s’arrogent le droit de nous dicter leur modèle de croissance ! »
Le tiers-mondisme est « dépassé »
Le Roi a tenu à réitérer que la notion de tiers-mondisme est « dépassée ».
« Je le répète ! La notion de tiers-mondisme me paraît dépassée ! », a-t-il martelé, ajoutant que ces agissements relèvent plutôt de l’opportunisme économique : la considération et la bienveillance accordées à un pays ne doivent plus dépendre de ses ressources naturelles et du profit qu’on en espère !
Le Roi a, par ailleurs, souligné que le Royaume du Maroc a choisi la voie de la solidarité, de la paix et de l’union, réaffirmant son engagement en faveur du développement et de la prospérité du citoyen africain.
« Nous, peuples d’Afrique, avons les moyens et le génie ; et nous pouvons ensemble, réaliser les aspirations de nos peuples », a-t-il lancé à la Tribune du sommet de l’UA.
La flamme de l’UMA s’est éteinte
Le Roi Mohammed VI a regretté, par ailleurs, que la flamme de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) se soit éteinte, parce que la foi dans un intérêt commun a disparu.
L’élan mobilisateur de l’idéal maghrébin, promu par les générations pionnières des années 50 se trouve « trahi », a ajouté le Roi dans son discours.
Le Souverain a également regretté de voir l’UMA comme « la région la moins intégrée du continent africain, sinon de toute la planète ».
Alors que le commerce intra-régional s’élève à 10% entre les pays de la CEDEAO, et à 19% entre les pays de la SADEC, il stagne à moins de 3% entre les pays du Maghreb, a-t-il constaté.
Le Souverain déplore que les pays du Maghreb sont à un niveau de coopération économique « très faible », au moment où la Communauté Economique d’Afrique de l’Est avance dans des projets d’intégration ambitieux, et que la CEDEAO offre un espace fiable de libre circulation des personnes, des biens et des capitaux.
Le Souverain a averti, dans ce cadre, que si les membres de l’UMA n’agissent pas et prennent exemple sur les sous-régions africaines voisines, « l’UMA se dissoudra dans son incapacité chronique, à rencontrer les ambitions du Traité de Marrakech, qui lui a donné naissance il y a 28 ans ».
Ce constat conforte le Maroc dans son choix de l’Afrique. « Ainsi faisant, Mon pays opte pour le partage et le transfert de son savoir-faire ; il propose de bâtir concrètement un avenir solidaire et sûr. Nous enregistrons, avec fierté, que l’histoire nous donne raison », s’est réjoui le Souverain.
Donner le leadership à l’Afrique
Le Maroc a pour ambition d’apporter sa contribution à l’agenda des activités de l’Union Africaine (UA), d’agir pour fédérer et à aller de l’avant, et « c’est à l’Afrique que le Royaume cherche à donner le leadership ».
« Certains avancent que, par cet engagement, le Maroc viserait à acquérir le leadership en Afrique. Je leur réponds que c’est à l’Afrique que le Royaume cherche à donner le leadership », a rétorqué SM le Roi.
« Nous n’ignorons pas que nous ne faisons pas l’unanimité au sein de cette noble assemblée. Loin de nous, l’idée de susciter un débat stérile ! Nous ne voulons nullement diviser, comme certains voudraient l’insinuer ! », a dit le Souverain.
« Vous le constaterez : dès que le Royaume siègera de manière effective, et qu’il pourra apporter sa contribution à l’agenda des activités, son action concourra, au contraire, à fédérer et à aller de l’avant », a promis le Roi.
« Nous avons participé à l’avènement de cette belle construction panafricaine, et nous souhaitons tout naturellement y retrouver la place qui est la nôtre », a-t-il affirmé, ajoutant que « pendant toutes ces années, et sans ressources naturelles, le Maroc est devenu un pays émergent, à l’expertise reconnue ; il est aujourd’hui l’une des nations les plus prospères d’Afrique ».
La contribution sécuritaire du Maroc
Le Roi Mohammed VI a mis en avant la contribution du Maroc aux efforts de maintien de la sécurité et de la paix en Afrique, ainsi que la portée de la politique migratoire adoptée par le Royaume, qui s’inscrit dans un esprit de solidarité et d’humanisme.
Les liens du Maroc avec l’Afrique « sont restés puissants en termes de sécurité et de paix. Faut-il rappeler que nous avons toujours été présents, lorsqu’il s’est agi de défendre la stabilité du Continent ? », a affirmé le Souverain.
« Ainsi, depuis son indépendance, le Maroc a participé à six opérations de maintien de la paix des Nations-Unies en Afrique, déployant des milliers d’hommes dans les différents théâtres d’opération. Les troupes marocaines sont, aujourd’hui encore, déployées en RCA et RDC », a-t-il rappelé.
« De même, le Maroc a mené des médiations qui ont permis de faire avancer substantiellement la cause de la paix, notamment en Libye et dans la région du Fleuve Mano », a ajouté le Souverain.
Par ailleurs, il a mis en avant la politique migratoire adoptée par le Royaume, qui s’inscrit dans un esprit de solidarité et d’humanisme.
« Ma vision de la coopération Sud-Sud est claire et constante : mon pays partage ce qu’il a, sans ostentation », a affirmé à ce propos le Souverain, ajoutant qu’à « l’intérieur de mon pays, les Subsahariens sont accueillis dans les termes que nous avions annoncés : plusieurs opérations de régularisation ont été lancées ; la première phase avait déjà bénéficié à plus de vingt-cinq mille personnes. (…) la deuxième vient d’être lancée avec succès, il y a quelques semaines, selon le même esprit de solidarité et d’humanisme ».
« Nous sommes fiers de ces actions. Elles étaient nécessaires, vitales pour ces hommes et ces femmes qui ont trop longtemps souffert de la clandestinité. Et nous agissons pour que ces personnes ne vivent plus en marge, sans emploi, sans soin, sans logement, sans accès à l’éducation », a fait valoir SM le Roi.
« Nous agissons pour que les couples, en particulier les couples mixtes, composés de marocains et de conjoints subsahariens, ne soient pas séparés », a encore souligné SM le Roi, affirmant que « toutes ces actions constructives, en faveur des immigrés, ont ainsi justement conforté l’image du Maroc, et renforcé les liens que nous avions d’ores et déjà constitués ».
Fortes relations bilatérales
Des relations bilatérales fortes ont été développées de « manière significative » entre le Maroc et l’Afrique au cours des dernières années, a affirmé SM le Roi Mohammed VI dans un discours prononcé mardi devant le 28e sommet de l’Union africaine (UA), à Addis-Abeba.
Depuis l’an 2000, le Maroc a conclu, dans différents domaines de coopération, près d’un millier d’accords avec les pays africains, a précisé le Souverain, soulignant qu’à titre de comparaison, « entre 1956 et 1999, 515 accords avaient été signés, alors que depuis 2000, il y en a eu 949, c’est-à-dire près du double ! ».
Le Roi a rappelé que « pendant ces années, j’ai moi-même souhaité donner une impulsion concrète à ces actions, en multipliant les visites dans les différentes sous-régions » du continent, précisant qu’ »au cours de chacune des 46 visites, que j’ai effectuées dans 25 pays africains, de nombreux accords dans les secteurs public et privé ont été signés ».
« Notre action s’est particulièrement attachée à la question de la formation qui est au cœur de notre coopération avec les pays frères », a affirmé le Roi.
Le Souverain a, à cet égard, indiqué que des ressortissants africains ont pu poursuivre leur formation supérieure au Maroc, grâce aux milliers de bourses qui leur ont été accordées.
L’importance du maintien de la paix
SM le Roi Mohammed VI a mis en avant la contribution du Maroc aux efforts de maintien de la sécurité et de la paix en Afrique, ainsi que la portée de la politique migratoire adoptée par le Royaume, qui s’inscrit dans un esprit de solidarité et d’humanisme.
Les liens du Maroc avec l’Afrique « sont restés puissants en termes de sécurité et de paix. Faut-il rappeler que nous avons toujours été présents, lorsqu’il s’est agi de défendre la stabilité du Continent ? ».
« Ainsi, depuis son indépendance, le Maroc a participé à six opérations de maintien de la paix des Nations-Unies en Afrique, déployant des milliers d’hommes dans les différents théâtres d’opération. Les troupes marocaines sont, aujourd’hui encore, déployées en RCA et RDC », a rappelé SM le Roi.
« De même, le Maroc a mené des médiations qui ont permis de faire avancer substantiellement la cause de la paix, notamment en Libye et dans la région du Fleuve Mano », a ajouté le Souverain.
Par ailleurs, SM le Roi a mis en avant la politique migratoire adoptée par le Royaume, qui s’inscrit dans un esprit de solidarité et d’humanisme.
« Ma vision de la coopération Sud-Sud est claire et constante : Mon pays partage ce qu’il a, sans ostentation », a affirmé à ce propos le Souverain, ajoutant qu’à « l’intérieur de Mon pays, les Subsahariens sont accueillis dans les termes que nous avions annoncés : plusieurs opérations de régularisation ont été lancées ; la première phase avait déjà bénéficié à plus de vingt-cinq mille personnes. (…) la deuxième vient d’être lancée avec succès, il y a quelques semaines, selon le même esprit de solidarité et d’humanisme ».
« Nous sommes fiers de ces actions. Elles étaient nécessaires, vitales pour ces hommes et ces femmes qui ont trop longtemps souffert de la clandestinité. Et nous agissons pour que ces personnes ne vivent plus en marge, sans emploi, sans soin, sans logement, sans accès à l’éducation », a fait valoir SM le Roi.
« Nous agissons pour que les couples, en particulier les couples mixtes, composés de marocains et de conjoints subsahariens, ne soient pas séparés », a encore souligné SM le Roi, affirmant que « toutes ces actions constructives, en faveur des immigrés, ont ainsi justement conforté l’image du Maroc, et renforcé les liens que nous avions d’ores et déjà constitués ».
LNT avec MAP