
A Agadir, le weekend dernier, Aziz Akhannouch, Président du RNI, est revenu sur le PJD ! Le qualifiant de parti prônant le populisme plus qu’autre chose, le Chef du Gouvernement a saisi l’occasion d’un meeting des jeunes rnistes, pour s’adresser, de nouveau, aux amis de Benkirane. Populisme, inaction, immobilisme… En somme, l’expérience PJD, soit deux mandats successifs à la tête de l’Exécutif, a couté cher au Maroc en termes de cadence de développement, selon le patron de la Colombe. Ainsi, les chantiers des réformes de la Santé et l’Education auraient été hypothéquées pendant dix ans. Pour Akhannouch, la machine du développement a été gravement ralentie : « Dix ans, c’est beaucoup… La victoire écrasante du RNI lors des dernières législatives est révélatrice ». Voilà, entre autres, ce qu’Aziz Akhannouch a déclaré à Agadir sur son principal rival, le PJD.
Très vite, à Rabat, la Lampe a réagi et lui a répondu. Et qui mieux placé pour une telle mission qu’Abdelilah Benkirane, qui n’a pas, à son tour, fait dans la dentelle pour réagir aux propos du Président du RNI. A sa manière, bien entendu, l’ex-Chef du Gouvernement, a mis au défi Aziz Akhannouch de tenir à ses promesses, notamment les aides directes aux démunis de 65 ans et plus, soit 1 000 Dhs mensuellement, pour un total de 22 MMDH : « Vous n’avez pas les ressources suffisantes, et si vous arrivez à garantir 1 000 Dhs/mois à ces personnes, je présenterai ma démission de la vie politique. Juré ». Et Benkirane de s’interroger : « Aujourd’hui vous êtes bizarrement pour les aides directes, alors que vous étiez contre auparavant ! ».
Sans rentrer dans les détails, Benkirane s’est montré défiant et menaçant à l’égard du Chef du Gouvernement : « Vous nous avez cherché, vous allez nous trouver. On a été jusqu’à présent gentil et collaboratif à votre égard en vous laissant travailler sans ‘’Tachwich’’, mais maintenant, fini la trêve… Je me demande toutefois pourquoi M. Akhannouch continue de nous attaquer alors que notre parti est classé huitième ! ».
Mais, soyons honnêtes : était-il vraiment pertinent et nécessaire de la part d’Aziz Akhannouch de rappeler à l’opinion publique un PJD chaotique et son Benkirane, un vieux de la vieille à bout aujourd’hui d’idées politiques novatrices ? Est-ce vraiment le temps d’en débattre ? C’est un combat dont on se serait probablement passé devant toutes ces problématiques intérieures ainsi que géopolitiques auxquelles fait face le Maroc.
Beaucoup vous diront que les enjeux de l’heure sont tellement décisifs et complexes que chaque jour est précieux pour aller de l’avant. Aujourd’hui, les yeux des citoyens sont plutôt rivés sur les réalisations que sur un duel RNI/PJD qui n’intéresse probablement personne, ou presque.
Hassan Zaatit