La présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde, à Londres le 15 juin 2022
La Banque centrale européenne ouvre lundi soir son forum annuel au sud du Portugal, où banquiers centraux et économistes doivent débattre du meilleur moyen de faire face au retour de l’inflation, dopée par la guerre en Ukraine.
Le forum de la BCE se réunit en présence de près de 200 participants à Sintra, à l’ouest de Lisbonne, dans un hôtel luxueux, après deux années en format virtuel pour cause de pandémie.
La présidente de la BCE Christine Lagarde fera son retour à Sintra après être intervenue lors de la première édition du forum de l’institut en 2014, alors qu’elle était directrice générale du Fonds monétaire international.
A ses côtés à Sintra figureront le président de la Réserve fédérale Jerome Powell et le gouverneur de la Banque d’Angleterre Andrew Bailey.
Ils seront rejoints par le directeur général de la Banque des règlements internationaux Agustín Carstens, les quatre responsables étant réunis pour débattre mercredi en fin de séminaire.
Le discours de Mme Lagarde programmé mardi matin sera très scruté par les marchés, alors que la BCE se prépare en juillet, face à l’inflation, à remonter ses taux d’intérêt pour la première fois depuis onze ans.
Cette perspective a fait resurgir le risque d’une crise de la dette en zone euro, avec des écarts croissants de taux d’intérêts demandés aux Etats du Nord et du Sud de l’Europe pour emprunter et financer leurs déficits.
La BCE a dû dernièrement s’employer à rassurer les investisseurs en annonçant les préparatifs en vue d’un nouvel « instrument anti-fragmentation » pour aplanir les fameux spreads, les écarts de taux entre pays bénéficiant de bonnes conditions d’emprunt et les autres. Tout nouveau détail donné à cet égard sera scruté de près au Portugal.
Le ton risque d’être grave. Selon des sources européennes, Christine Lagarde a déclaré vendredi aux chefs d’Etats et de gouvernements de l’UE, réunis en sommet à Bruxelles, que la guerre affectait de manière tangible l’économie de la zone euro.
L’activité pâtit de la hausse des prix du gaz et des matières premières importées, alimentant une inflation appelée à durer.
Les goulots d’étranglement persistants et l’incertitude ambiante plombent aussi l’activité, a-t-elle détaillé selon les mêmes sources.
LNT avec Afp