Un total de 108 mosquées historiques ont été restaurées et réhabilitées pour un coût global de 653 MDH, dans le cadre d’un programme spécial et ambitieux visant à conserver ce patrimoine culturel, intégré par le ministère des Habous et des Affaires islamiques dans le Plan visant la promotion des mosquées lancé en 2004, a affirmé mardi le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq.
Répondant à une question dans le cadre de la séance des questions orales à la Chambre des conseillers autour du « programme du ministère pour la réhabilitation des mosquées historiques », présentée par le groupe Istiqlalien de l’unité et de l’égalitarisme, le ministre a indiqué que ce programme vise l’entretien des mosquées historiques et leur restauration selon les normes reconnues de conservation des monuments historiques.
Cette restauration, exécutée sur 20 années pour une enveloppe financière de 714 MDH, connaît actuellement la restauration de 28 mosquées pour un coût approximatif de 120 MDH, a noté le ministre, ajoutant que le programme a également inclus la mise en place de deux programmes, l’un pour la restauration de 35 mosquées historiques additionnelles à l’horizon 2026, et l’autre pour la réalisation d’une étude technique pour la restauration de 36 mosquées au titre de 2024-2026, pour un coût approximatif de 180 MDH. Le ministre a souligné, dans ce sens, que ce domaine fait l’objet d’une attention particulière de la part du ministère, ajoutant que ces programmes sont très précis car « la construction d’une mosquée historique n’est pas comme sa restauration ».
S’agissant des mosquées touchées par le séisme, M. Toufiq a relevé qu’un marché a été conclu avec le Laboratoire public d’essais et d’études pour la réalisation d’une expertise technique sur 950 bâtiments religieux répartis sur les quatre régions touchées, faisant état du démarrage des travaux de renforcement de 10 grandes mosquées et la mise à disposition de 152 lieux alternatifs pour l’accomplissement des prières afin d’assurer la continuité des rituels religieux.
Le programme de réhabilitation et de valorisation de ce patrimoine comporte aussi l’établissement d’un inventaire technique détaillé d’environ 500 mosquées historiques, le classement de 189 mosquées sur la liste du patrimoine historique du Royaume, outre l’élaboration d’un guide de restauration des bâtiments historiques et l’encadrement de l’ensemble des intervenants au sujet des techniques de préservation des éléments architecturaux et la mise en place du projet de la mémoire des mosquées, qui constitue une plateforme digitale comportant des documents et des plans architecturaux, a souligné le ministre.
Le même programme comporte également la mise en place d’un système informatique pour faire connaître les mosquées historiques et l’élaboration de plans de gestion des grandes et importantes mosquées historiques, outre la poursuite de la gestion cognitive de développement des compétences des architectes, ingénieurs et techniciens, particulièrement dans le domaine de la préservation et la protection du patrimoine religieux.
Le ministre a, dans ce sens, noté qu’une journée d’étude sera organisée sous le thème « Pour une école marocaine de restauration et de préservation du patrimoine urbain », en partenariat avec le ministère de l’Aménagement du territoire nationale, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville et l’Académie des arts traditionnels relevant de la Mosquée Hassan II, outre le renforcement de l’équipe technique à travers le recrutement de lauréats de l’Académie des arts traditionnels relevant de cette institution.
Le ministère est déterminé à intensifier cette action pour inclure la réhabilitation et la restauration des mosquées historiques sur le moyen et le long termes, a conclu le ministre des Affaires islamiques et des Habous.
Par ailleurs, le ministère des Habous et des Affaires islamiques a procédé, en coordination avec les autorités compétentes chargées du secteur de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, à l’élaboration d’un guide référentiel intégrant de nouvelles normes urbanistiques pour les mosquées, a affirmé, mardi à Rabat, le ministre de tutelle Ahmed Toufiq.
En réponse à une question sur « l’intégration des mosquées dans la planification urbaine » posée par le groupe Authenticité et Modernité dans le cadre de la séance des questions orales à la Chambre des conseillers, M. Toufiq a indiqué que ces nouvelles normes sont actuellement adoptées dans la préparation des documents d’urbanisme pour répondre aux besoins des habitants en mosquées dans les zones ouvertes à l’aménagement.
Elles déterminent en effet la superficie nécessaire à la construction de la mosquée en fonction de la densité de la population afin de pouvoir accueillir l’ensemble des fidèles, ainsi que l’emplacement du terrain de manière à ce que les mosquées occupent une place centrale au sein du quartier, en veillant à ce que la distance minimale pour se rendre à la mosquée la plus proche en vue d’accomplir les cinq prières ne dépasse pas 300 mètres et la distance maximale d’une grande mosquée soit d’environ 600 mètres, a précisé le ministre. M. Toufiq a souligné que le ministère a œuvré, dans le cadre de sa vision 2022-2026 pour les mosquées, à l’élaboration d’un nouveau plan d’offres en termes de mosquées qui renforce leur rôle sur la base d’une carte nationale des lieux de culte, répondant aux besoins de la population des zones ouvertes à l’urbanisation et aux normes définissant les modalités de construction des mosquées en milieu rural.
LNT avec Map