Vendredi 12 octobre, le Souverain donnera un discours à l’occasion de l’ouverture de la session parlementaire d’automne. Dans les esprits, une seule question : que va dire le Roi à El Othmani et son équipe ? En effet, cette rentrée intervient dans un contexte où le Chef du Gouvernement est appelé à mettre le turbo. D’ailleurs, il n’a pas le choix. Lors du dernier Conseil des Ministres, le Souverain a accordé au patron pjdiste de l’Exécutif trois semaines pour lui répondre au sujet de la restructuration de la formation professionnelle. Aussi, El Othmani est appelé à prendre en considération les orientations royales relatives au dialogue sociale, l’emploi, l’enseignement, le social, la jeunesse… Des orientations toutes données à l’occasion des fêtes nationales de l’été dernier. En attendant, il est également important de rappeler que politiquement, cette session parlementaire d’automne s’annonce électrique et promet des débats houleux. La situation politique, particulièrement les dossiers-polémiques de l’heure, donne un avant-goût de ce que sera cette session législative automnale.
Le dossier de la Darija dans les manuels scolaires ne passera certainement pas inaperçu. Le ministre de l’Education Nationale Amzazi est très attendu, par les uns comme par les autres. L’autre dossier, non moins brûlant, est celui de l’opération d’El Haj de cette année. Comme Amzazi, Ahmed Taoufiq, ministre des Habous, est appelé à rendre des comptes. Nos concitoyens partis pour le “voyage de leur vie” à la Mecque cette année ont été très déçus. Clairement, ils ne s’attendaient pas à ce que les conditions d’accomplissement de ce cinquième pilier de l’Islam, soient aussi catastrophiques et humiliantes. Le dossier social, lui, n’est pas des moindres. Les grands chantiers socio-économiques, notamment l’emploi des jeunes et la santé publique, pressent le gouvernement, appelé à les concrétiser dans le cadre du projet de loi de finances 2019, ainsi qu’à travers les projets de lois soumis à l’approbation des deux Chambres. En priorités aussi, le projet de loi relatif au service militaire, le projet de loi-cadre relatif au système d’éducation, de formation et de recherche scientifique, le texte relatif aux CRI et le PLF 2019, ainsi que plusieurs conventions internationales et projets relatifs aux engagements du Maroc envers ses partenaires. Sans oublier le soutien aux PME/PMI.
L’élection d’un nouveau président de la Chambre des Conseiller, au menu également lors de cette session, n’intéresse apparemment que peu de monde. Benchammas ou autre, cela n’a aucun intérêt pour le citoyen lambda, englouti dans un quotidien difficile.
Par ailleurs, la question du Régime de Retraite des parlementaires devrait susciter un débat intense entre les différentes composantes de l’institution législative. Le Dialogue Social qui n’avance toujours pas n’est pas en reste. Autant dire que la session d’automne ne sera pas de tout repos pour le Gouvernement El Othmani, qui ne cesse de décevoir, à vrai dire. Le dernier rapport de Jettou en dit long. Al Fassad continue de polluer le pays. Certains citoyens, eux, prennent leur mal en patience. Beaucoup d’autres n’ont plus ni l’envie, ni la force de croire aux réformes annoncées, tellement celles-ci piétinent.
H. Zaatit