Très attendue, et une fois n’est pas coutume, la rentrée parlementaire se profile. La situation politique, particulièrement les dossiers-polémiques de l’heure, donne un avant-goût de ce que sera la prochaine session législative. A vrai dire, elle s’annonce chaude, et cela promet certainement des débats houleux. Les parlementaires, eux, sont invités à interagir avec un certain nombre de dossiers qui continuent de faire couler beaucoup d’encre.
Le dossier de la darija dans les manuels scolaires ne passera certainement pas inaperçu. Le ministre « fantôme » de l’Education Nationale, M. Amzazi, est très attendu, par les uns comme par les autres. Sa responsabilité dans la mise en place de manuels scolaires que beaucoup jugent scandaleux et rétrogrades n’est plus à démontrer. La darija dans ces manuels scolaires démontre de nouveau que son département manque de compétences et de ressources humaines capables d’offrir aux élèves marocains des manuels méthodiques performants et à jour de l’évolution continue touchant les domaines aussi bien de la science, le savoir que la technologie. A souligner que les parents d’élèves, très déçus, rejettent en bloc ces manuels, car en réalité, ils considèrent qu’une telle méthodologie d’apprentissage est une moquerie de l’intelligence des Marocains. Pour rappel, le groupe de travail chargé de l’évaluation des politiques publiques à la Chambre des Représentants a tenu récemment sa première réunion, consacrée à l’enseignement préscolaire qui a été placé au rang des priorités grâce à un consensus de tous les groupes parlementaires. Cette réunion a en effet décidé de faire du préscolaire un axe prioritaire dans l’agenda du groupe de travail au regard de son importance stratégique dans le système de l’enseignement. Néanmoins, cette réunion est passé complètement inaperçue et sans véritable influence sur les décideurs.
L’autre dossier non moins scandaleux, est celui de l’opération d’El Haj de cette année. Comme Amzazi, Ahmed Taoufiq, ministre des Habous, est appelé à rendre des comptes. Nos concitoyens partis pour le “voyage de leur vie” à la Mecque cette année ont été très déçus. Clairement, ils ne s’attendaient pas à ce que les conditions d’accomplissement de ce cinquième pilier de l’Islam, très cher à tous les musulmans, soient aussi catastrophiques et humiliantes. En effet et d’après tout ce que l’on a pu voir sur les réseaux sociaux, l’accomplissement d’El Haj cette année a été des plus scandaleux. Abandonnés, mal considérés, et ne bénéficiant pas assez de l’encadrement nécessaire, les ‘‘pauvres’’ Houjjajs marocains n’ont pas pu s’offrir un pèlerinage épanouissant, ne serait-ce qu’avec un minimum de services. Et les responsables des Habous sont invités à rendre des comptes. Chose qui ne s’est pas faite jusqu’à présent.
Les responsables marocains, avec à leur tête le ministre des Habous, Ahmed Taoufiq, devraient reconnaître les erreurs, fautes, insuffisances et autres dysfonctionnements. Idem pour le ministre du Tourisme, Mohamed Sajid, chef de la délégation officielle pour le pèlerinage, qui n’a cessé de rassurer, au mépris de la réalité puisque ses dires ont été démentis par les vidéos et les témoignages de pèlerins victimes de l’irresponsabilité des responsables chargés des affaires d’El Haj.
De déception en déception…
Le dossier social, lui, n’est pas des moindres. Les grands chantiers socio-économiques, notamment l’emploi des jeunes, la santé publique, interpellent le gouvernement appelé à concrétiser dans le cadre du projet de loi de finances 2019, ainsi qu’à travers les projets de lois soumis à l’approbation des deux Chambres.
En priorités aussi, le projet de loi relatif au service militaire, le projet de loi-cadre relatif au système d’éducation, de formation et de recherche scientifique, le texte relatif aux CRI et le PLF 2019, ainsi que plusieurs conventions internationales et projets relatifs aux engagements du Maroc envers ses partenaires. Sans oublier le soutien aux PME/PMI.
Aussi et dans le même sens, la question du Régime de Retraite des parlementaires devrait susciter un débat intense entre les différentes composantes de l’institution législative.
Le Dialogue Social qui n’avance toujours pas n’est pas en reste.
Autant dire que la session d’octobre ne sera pas de tout repos pour les députés. Idem pour le Gouvernement El Othmani qui ne cesse de décevoir. Le dernier rapport de Jettou en dit long. Les citoyens, eux, prennent leur mal en patience.
Hassan Zaatit