Un rapport d’Attijari Global Research sur les résultats trimestriels des sociétés cotées au Maroc met en lumière une évolution notable dans un contexte de détente de l’inflation et de politiques monétaires assouplies. Voici les points clés du rapport et l’analyse des performances des sociétés cotées pour le premier semestre de 2024.
Un contexte économique favorable à l’investissement
Le premier semestre de 2024 a été marqué par une baisse significative du taux d’inflation moyen au Maroc, qui est passé de 7,9 % l’année précédente à 1,0 %. En réponse à cette détente de l’inflation, Bank Al-Maghrib a abaissé son taux directeur de 25 points de base pour le ramener à 2,75 %, une première depuis mars 2020. Cette nouvelle phase d’assouplissement monétaire vise à soutenir la dynamique d’investissement au Maroc et à encourager la croissance économique.
Une légère accélération de la croissance des revenus
Au deuxième trimestre de 2024, les revenus agrégés des sociétés cotées ont atteint 79,2 milliards de dirhams, enregistrant une croissance de 4,8 %, en hausse par rapport aux trimestres précédents (+4,0 % au T1-24 et +2,3 % au T4-23). Cette amélioration est principalement attribuable à trois secteurs : les banques, les travaux publics et les mines, qui ont contribué de manière significative à cette performance globale.
Des performances sectorielles contrastées
Les différents secteurs cotés ont affiché des performances variées :
- Le secteur bancaire a continué de soutenir la croissance avec une augmentation significative de ses revenus, tirée par l’augmentation du produit net bancaire consolidé. Les résultats de ce secteur montrent une capacité à profiter du contexte économique plus favorable et à générer une croissance soutenue.
- Le secteur des travaux publics (BTP) a également affiché une belle progression, soutenue par les projets en cours et l’activité accrue de certains grands groupes.
- Le secteur minier a bénéficié d’un effet positif sur les prix et les volumes, contribuant également à la croissance des revenus.
En revanche, certains secteurs ont accusé des baisses :
- Le secteur cimentier a souffert de la mise en service d’une nouvelle usine non cotée, entraînant une baisse des prix et une concurrence accrue sur le marché local. De plus, la chute des exportations de clinker a aggravé la situation, impactant négativement les revenus des sociétés cotées dans ce secteur.
- Les télécommunications, l’agroalimentaire, les nouvelles technologies de l’information, l’énergie et le ciment ont enregistré des baisses de leurs revenus semestriels, pesant sur la performance globale du marché.
Perspectives de croissance et prévisions maintenues
Les résultats semestriels des sociétés cotées s’alignent avec les prévisions de croissance pour l’année 2024 établies par Attijari Global Research. Le taux de réalisation des revenus se rapproche des 50 %, justifiant le maintien des prévisions de croissance, avec une hausse attendue des revenus de 5,3 % en 2024 et de 8,0 % en 2025.
En termes de rentabilité, la croissance des bénéfices récurrents devrait s’établir à 7,3 % en 2024 avant d’accélérer à 10,4 % en 2025, portée par l’entrée en vigueur de nouveaux projets d’investissement. Ces projections reflètent une confiance dans la capacité des entreprises à tirer parti des conditions économiques favorables pour accroître leur profitabilité.
Analyse des Réalisations Sectorielles
L’analyse des résultats semestriels montre que les performances des secteurs cotés sont globalement en ligne avec les attentes :
- Le secteur bancaire affiche un taux de réalisation annuel de 53 %, montrant une performance solide et un alignement avec les prévisions annuelles.
- Le secteur cimentier, malgré un taux de réalisation plus faible de 43 %, pourrait voir une amélioration au second semestre grâce à un effet de rattrapage attendu dans la consommation nationale.
- Le secteur de la grande distribution présente un taux de réalisation de 44 %, avec des perspectives positives pour le second semestre soutenues par l’ouverture de nouveaux points de vente.
Les résultats trimestriels des sociétés cotées marocaines au premier semestre de 2024 montrent une reprise modeste mais encourageante, soutenue par des politiques monétaires favorables et une légère amélioration des conditions économiques. Le secteur bancaire continue de jouer un rôle central dans la croissance des revenus, tandis que les secteurs des travaux publics et des mines apportent également une contribution significative. Malgré quelques contre-performances, notamment dans le ciment, la dynamique générale reste positive avec des prévisions de croissance soutenues pour 2024 et au-delà.
LNT