Des palestiniens prient dans la mosquée Al-Omari à Gaza, le 27 mai 2017, premier jour du mois sacré du ramadan © AFP
De Jakarta à Casablanca en passant par Mossoul, le mois sacré de jeûne et de prières du ramadan a débuté samedi pour près d’un milliard et demi de musulmans dans le monde.
Mais, dans plusieurs pays, notamment du Moyen-Orient, ces célébrations sont assombries cette année encore par les violences ou les difficultés économiques.
Ainsi, en Afghanistan, un attentat à la voiture piégée revendiqué par les talibans et visant apparemment une milice financée par la CIA a fait samedi 13 morts civils et militaires à Khost, dans l’est.
En Libye, le début du ramadan a coïncidé avec une reprise des violences à Tripoli, où des groupes rivaux ont tenté vendredi de reprendre des positions dans le centre. Un bilan des autorités a fait état de 28 morts tandis que les forces loyales au gouvernement d’union nationale (GNA) en Libye déploraient 52 morts.
« C’est le cadeau (des groupes armés) aux citoyens pour le mois de ramadan », a dénoncé le GNA.
Pour les habitants de Mossoul-Ouest, le début du mois saint n’offre aucun répit puisque les forces irakiennes ont annoncé samedi avoir lancé une offensive simultanée sur plusieurs quartiers encore contrôlés par les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).
Au Yémen, l’émissaire des Nations unies Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, n’a pas réussi à promouvoir l’idée d’une trêve pour le ramadan dans les combats opposant les rebelles chiites Houthis aux forces gouvernementales.
Les civils y paient un lourd prix puisque 19 millions de personnes, soit 60% de la population, vivent en situation d’insécurité alimentaire, selon l’ONU.
– ‘Un ramadan heureux’ –
Le début du ramadan a aussi été endeuillé en Egypte par l’attentat revendiqué par l’EI ayant visé la veille les chrétiens coptes et fait 29 morts à Minya (centre).
Le mufti d’Egypte, Mohammad Mokhtar Gomaa, avait annulé vendredi soir la cérémonie de célébration accompagnant chaque année l’observation de la lune et l’annonce du début du mois saint.
« Malgré le coeur brisé et les larmes aux yeux, je souhaite quand même à tous mes amis un ramadan heureux », a écrit samedi matin sur sa page Facebook Nabil Hakim, un Egyptien copte vivant aux Etats-Unis.
L’acteur Abbas Abol Hassan a pour sa part regretté que l’Etat n’ait pas suspendu, par égard aux victimes, « la diffusion de toutes les séries télévisées » qui envahissent les écrans de télévision durant le ramadan.
Dans une adresse aux Saoudiens et aux musulmans en général, publiée samedi par les médias de Ryad, le roi Salmane d’Arabie saoudite a qualifié l’islam de « religion de miséricorde, de modération et de coexistence pacifique ». Le président américain Donald Trump a souhaité « un joyeux ramadan à tous les musulmans » en appelant à rejeter la violence prônée par les extrémistes et à oeuvrer pour la paix, dans un communiqué publié vendredi.
Dans les pays du Golfe, les sociétés et les particuliers proposent, notamment dans les mosquées, des repas gratuits de rupture du jeûne aux nombreux travailleurs étrangers de confession musulmane ou autre.
– Jours les plus longs –
En Tunisie, le président Béji Caïd Essebsi a affirmé vendredi soir à la télévision que les autorités avaient fait « un effort spécial » pour baisser les prix de certains produits alimentaires pour le ramadan, étant donné que « le pouvoir d’achat est un peu faible ».
De nombreux croyants font en effet d’importantes courses alimentaires en prévision des repas pris en famille ou entre amis durant ce mois saint.
Le ramadan risque d’être particulièrement éprouvant cette année car il se déroule durant une période où les jours sont les plus longs et où les températures sont très élevées dans la plupart des pays musulmans. Il prendra fin le 25 ou 26 juin, selon les pays, par la fête de l’Aïd el-Fitr.
LNT avec AFP