La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a organisé, jeudi à Rabat, une rencontre avec différentes collectivités territoriales du Royaume en vue de promouvoir son programme « Villes Vertes » dédié au financement des projets durables.
Cette rencontre, à laquelle ont pris part des experts de la Direction générale des collectivités territoriales (DGCT) et de l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC), vise à explorer le rôle crucial des villes pour relever les défis liés au changement climatique et mettre en avant les modèles de financement disponibles pour soutenir leurs programmes d’investissement.
S’exprimant à cette occasion, le directeur de la BERD pour le Maroc, Antoine Sallé de Chou, a souligné que le programme « Villes Vertes » s’adresse aux collectivités territoriales des pays où la Banque opère, et plus précisément aux communes et régions, notant qu’il s’agit d’accompagner ces dernières dans le développement de leurs programmes d’investissement pour relever les défis inhérents aux changements climatiques et à la transition énergétique.
Ce programme, déployé dans 50 villes à travers le monde, mobilise un financement de 5 milliards d’euros destiné à renforcer les infrastructures de développement durable, notamment en matière de mobilité durable, d’éclairage public et d’eau, a-t-il ajouté. M. Sallé de Chou a, en outre, précisé que la BERD a déjà lancé ce programme dans la commune d’Agadir et, plus récemment, dans la région Guelmim-Oued Noun.
De son côté, la présidente du Conseil de la région Guelmim-Oued Noun, Mbarka Bouaida, a indiqué que la coopération avec la BERD s’inscrit dans le cadre de la diversification des sources de financement pour remédier à la problématique de la pénurie d’eau, précisant qu’un accord de prêt de 131 MDH a été signé avec la BERD afin d’approvisionner en eau les zones rurales et moderniser les stations de traitement des eaux usées.
Ce partenariat, a-t-elle poursuivi, ne vise pas seulement le financement de ces projets structurants mais aussi un accompagnement technique important au regard de l’expérience internationale de la BERD, outre la mise en place du programme « Villes vertes intelligentes » de la BERD dans les quatre provinces de la région. Pour sa part, le président du Conseil de la région de Rabat-Salé-Kénitra, Rachid El Abdi, a affirmé que cette rencontre constitue l’occasion d’échanger avec les experts pour approfondir notre compréhension de l’approche de conception et d’investissement des villes durables.
M. El Abdi a également relevé que le Maroc fait face à des défis environnementaux croissants, notamment la désertification, la pollution de l’air et le stress hydrique, auxquels il faudrait faire face avec détermination et innovation.
Dans ce sens, il a souligné que la notion de « Ville Verte » émerge en tant que solution prometteuse pour construire un avenir plus durable et harmonieux, ajoutant, à cet égard, que le Maroc a montré son engagement pour le développement durable à travers plusieurs initiatives et projets innovants, dont la mise en place d’un parc solaire, et la promotion de l’agriculture durable. Pour réussir la transition vers des villes vertes il est essentiel d’aller plus loin et renforcer ces efforts, a-t-il noté, indiquant que le pari environnemental a constitué le cœur de la stratégie du Conseil Rabat-Salé-Kénitra et qu’il est impératif d’encourager les collectivités territoriales, les entreprises et les citoyens à adopter des pratiques éco-responsables. Le premier vice président de la commune d’Agadir, Mostafa Bouderka, a, quant à lui, fait savoir que la commune urbaine d’Agadir a été la première collectivité territoriale à avoir eu recours aux marchés financiers (emprunt obligataire) pour le financement du plan de développement urbain.
Il s’agit d’un grand programme d’investissement dans la ville d’Agadir qui a un impact tangible sur les citoyens et la ville, qui gagne en attractivité avec un afflux important de touristes, a-t-il ajouté, notant que la BERD a pris en charge presque 40% de cet emprunt obligataire, à savoir 400 millions de dirhams sur 10 ans.
Au programme de cette rencontre figurent deux panels sur « Quelles assistances techniques pour accompagner la préparation et la mise en œuvre durable des projets pour les collectivités territoriales marocaines? » et « Les emprunts obligataires, un outil de financement d’avenir pour le financement des collectivités territoriales ».