Rachid Hamimaz, Économiste, Professeur IAV Hassan II
« Celui parmi vous qui constate un acte répréhensible qu’il le change par l’action.
S’il ne le peut pas, qu’il le fasse avec la parole.
À défaut, qu’il le désapprouve en son cœur,
et cette attitude constitue le plus faible degré de la foi »
« Nul n’est croyant s’il n’aime pour son frère ce qu’il aime pour lui-même »
Prophète Muhammad (sur lui les prières et la paix d’Allah)
Remarque préliminaire : Pour épargner au lecteur des développements scientifiques rebutants, cet article a été travaillé de telle manière qu’il peut être compris facilement. Ceci dit nous gardons, pour l’occasion, toutes les données scientifiques, preuves, résultats de laboratoires, publications d’autorités internationales en matière de sécurité sanitaire à l’appui de ce que nous avançons et qui ne fait pas l’ombre d’un doute.
Avec la libéralisation des échanges, les accords de l’OMC qu’a entérinés le Maroc, depuis plus d’une vingtaine d’années, notre marché s’est progressivement ouvert aux produits importés. Les thuriféraires du libéralisme nous avaient promis que le consommateur allait être le grand gagnant, que l’éventail de ses choix allait se diversifier, qu’il pourrait accéder aux produits les moins chers en vertu de la loi de l’économiste du 19ème siècle David Ricardo sur les avantages comparatifs relatifs. De même on prônait que la qualité allait être assurée par le simple jeu de l’offre et de la demande désormais libéré de l’interventionnisme néfaste de l’État. Le prix allait être l’indicateur de la qualité. Qui paye un prix bas aura une qualité basse. Qui paye un prix élevé disposera d’une qualité élevée. Mais de quelle qualité parle-t-on ? De la qualité organoleptique ou de la qualité sanitaire minimale qui évite au consommateur de tomber malade ? Force est de constater que cette qualité sanitaire, normalement préalable indispensable à tout échange international, varie également en relation inverse avec le prix. Si je vise un miel ou un thé au prix très bas bourré de pesticides, je prends le risque de développer un cancer dans quelques années. Seuls les riches, ceux qui peuvent se permettre de consommer les meilleurs produits aux prix les plus élevés, peuvent se prémunir contre ces risques et finir leurs vieux jours en paix.
Il est inadmissible, pour le consommateur marocain, que le libéralisme des échanges transforme notre pays en « poubelle » des pays occidentaux et asiatiques ! Cela ne saurait être accepté par le consommateur ni par les associations de consommateurs qui se respectent et qui malheureusement ne s’acquittent que partiellement de leurs missions. Il est inconcevable que les produits dangereux pour la santé des américains ou des européens trouvent preneur sur notre marché. Le citoyen marocain vaut-il moins que son homologue européen ou américain ? Que les fournisseurs et certains importateurs tentés par l’argent facile le sachent.
Cet article vise à jeter un éclairage sur ce que nous disons : comment se fait le contrôle de la qualité à l’importation ? Ce contrôle est-il efficace ? Les produits essentiels importés, type miel ou thé, sont-ils inoffensifs pour le consommateur ? Que font les responsables de la qualité dans notre pays ? Nous défendent-ils ? Défendent-ils notre santé comme la police elle défend notre sécurité quotidienne ? C’est ce que nous allons voir.
Nous allons donc jeter l’éclairage dans un premier point sur le déroulement du contrôle de la qualité à l’importation qui s’articule autour de trois types de contrôle : documentaire, qualitatif et analytique. Nous allons ensuite illustrer deux types de contrôles à travers des cas réels de produits que nous, ou nos enfants, consomment très souvent. Dans un second point, le contrôle documentaire à travers les exemples des nouilles et des chips. Dans un troisième point, le contrôle analytique c’est-à-dire en laboratoires à travers l’exemple du thé et du miel, deux produits que nous avons achetés chez l’épicier. Nous terminerons notre analyse par la traditionnelle interpellation des responsables et autres acteurs institutionnels et nous formulerons certains conseils pratiques destinés aux consommateurs.
- Description du processus de contrôle de qualité à l’importation
Les produits importés sont débarqués aux postes officiels d’inspection frontaliers dont la liste est régie par un arrêté ministériel. Les grands ports du Royaume sont dotés de Directions de Contrôle de la Qualité (DCQ) relevant des Directions Régionales de l’ONSSA composés d’un Service vétérinaire, d’un service contrôle des végétaux, du contrôle des semences et d’un service du contrôle de la conformité des produits.
Après déclaration préalable de la marchandise importée à la douane, le contrôle des produits importés aux postes frontières comprend 4 étapes :
- Dépôt d’une demande d’inspection par l’importateur au niveau du guichet unique de la douane et dépôt d’une copie écrite de la déclaration et de la demande d’inspection au niveau de la DCQ
- Contrôle documentaire obligatoire réalisé par le guichet unique. Ce contrôle porte sur :
- Les documents exigés d’usage permettant d’identifier les produits (DUM, facture, liste de colisage, copie de connaissement…) ;
- Documents prévus par la réglementation en vigueur selon la nature des produits importés (certificats sanitaire ou phytosanitaire, Attestation Halal…) ;
- Documents conformes aux modèles réglementaires sur le fond (quantité, origine, producteur, importateur) et sur la forme (signature, cachet autorité compétente, date…) ;
- Correspondances entre les documents.
- Le contrôle d’identité physique portant sur
- L’identification physique de la marchandise et vérification de sa correspondance aux documents présentés ;
- L’inspection physique de la marchandise et son emballage. Il s’agit de contrôler les denrées importées et de vérifier s’elles sont exemptes de vermines, de contaminants visibles ou décelables et si elles ont été acheminées dans le respect des conditions requises (i.e. respect de la Température requise et de la chaîne de froid…)
- La vérification des inscriptions obligatoires de l’étiquetage qui doivent être rédigées en langue arabe d’une manière claire, lisible et indélébile.
En fonction des volumes importés, le contrôle est réalisé par sondage de la marchandise.
- Le Contrôle analytique :
En fonction du produit importé, le service compétent de la DCQ peut procéder aux prélèvements d’échantillons en présence des agents de la douane. Des échantillons identiques sont constitués, dont un est transmis au laboratoire d’analyse agréé ; les autres servent de pièces à conviction et éventuellement pour une deuxième analyse ou une expertise.
Cependant il convient de noter que :
- Le contrôle analytique systématique ne concerne que quelques produits (huiles végétales, café vert, épices moulus, pesticides et engrais…) ; des denrées de première nécessité ou de grande consommation ne sont pas systématiquement analysés (Thé, céréales, miel…)
- Des contrôles renforcés ne sont mis en œuvre que pour quelques produits (miel…) à l’approche des périodes de grande consommation (Ramadan, période estivale…) ou suite à la découverte de substances toxiques ou dangereuses pour la santé humaine (résidus de pesticides élevés, taux d’aflatoxines dépassant la limite maximale…) ;
Au cours du processus de contrôle à l’import, l’inspecteur est pénalement responsable. On nous a raconté plusieurs situations où les autorités judiciaires sont venues enquêter sur des marchandises non conformes ou présentant des risques sanitaires avérés introduites dans le pays.
Plusieurs cas d’introduction au Maroc de denrées non conformes ou dangereuses pour la santé humaine ou animale ont été rapportées, notamment par la presse, durant la dernière décennie (Thé contenant des résidus de pesticides, lasagne fraudée à la viande chevaline contenant des résidus d’antibiotiques, miel fraudé, grains de céréales…). Les failles de notre dispositif de contrôle à l’import sont bien connues et exploitées par certains importateurs peu scrupuleux et leurs fournisseurs étrangers.
A titre d’exemples, certaines denrées importées à base de viande ou contenant de la gélatine sont accompagnées d’un certificat halal délivré de manière complaisante par des associations islamiques douteuses, comme rapporté dans des émissions télévisées en France, miel fraudé ou contenant des résidus d’antibiotiques introduit en grande quantité … Certaines denrées importées et non étiquetés en conformité avec la réglementation en vigueur sont admises contre un engagement de ré-étiquetage et sont frauduleusement ré-étiquetés une fois introduits sur le territoire national.
Parallèlement, l’importateur d’une denrée non conforme et refusée d’accès au port de Tanger ou de Casa, peut essayer de l’introduire par Agadir ou vice-versa. Existe-t-il une coordination entre les postes d’inspection frontaliers marocains à l’image du système RASFF mis en place en Europe ? (Voir encadré)
Le système d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF) : outil important de l’Union européenne en matière de sécurité des aliments
Le RASFF permet un échange rapide et efficace d’informations entre les États membres et la Commission lorsqu’un risque pour la santé humaine est détecté dans la chaîne alimentaire humaine ou animale. Depuis 1979, soit près de quarante ans, un outil informatique, le système d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF), permet aux autorités nationales d’échanger, dans des délais très courts, des informations sur les risques sanitaires liés à des denrées alimentaires ou aliments pour animaux Grâce au RASFF, de nombreux risques en matière de sécurité des aliments ont été écartés avant qu’ils n’entraînent des conséquences néfastes pour les consommateurs. Lorsqu’un tel produit est repéré, le RASFF informe le pays tiers concerné afin d’éviter que le problème ne se reproduise En 2008, le RASFF a de nouveau été mis à l’épreuve lors d’incidents liés à la sécurité alimentaire comptant parmi les plus notables de ces dernières années. Entre autres, de l’huile minérale a été découverte dans de l’huile de tournesol en provenance d’Ukraine (39 pays concernés, 99 notifications de suivi), de la mélamine a été trouvée dans des produits alimentaires originaires de Chine (incident de portée mondiale, 84 notifications RASFF et 101 notifications de suivi) et des dioxines ont été mises en évidence dans de la viande de porc provenant d’Irlande (54 pays concernés et 230 notifications de suivi). Lorsqu’un État participant au réseau détecte un danger pour la santé, il renseigne les autres membres du réseau sur le produit concerné et les mesures prises pour parer au risque. Selon le cas, les produits concernés peuvent ainsi être bloqués, rappelés, saisis ou encore refusés. Tout commence par la notification, par un membre du réseau RASFF, de l’existence d’un risque grave, direct ou indirect, pour la santé publique lié à une denrée alimentaire ou à un aliment pour animaux. Cette information parvient à la Commission européenne, gestionnaire du système, qui vérifie alors la notification et la transmet immédiatement aux autres membres du réseau. Dès réception des informations, les autres États membres du réseau vérifient s’ils sont concernés. Si le produit est présent sur leur marché, ils sont en mesure de le localiser sur la base des informations fournies dans la notification. Ils font alors part de leurs constatations et signalent les mesures prises, de sorte que tous les membres du RASFF s’informent mutuellement et en toute transparence. Lorsque le produit concerné provient de l’Union européenne, l’État membre dont le produit est originaire fait également part du résultat de ses investigations quant à l’origine, à la distribution et à la cause du problème détecté, de sorte que les autres États membres du réseau peuvent prendre rapidement les mesures qui s’imposent, le cas échéant. En outre, lorsqu’un membre du RASFF transmet une notification, le système permet aux autres États membres de demander des éclaircissements en ce qui concerne le moment, la portée ou la nature de la notification. Par exemple, lorsque des éléments donnent à penser qu’un incident aurait pu être signalé plus tôt, il est possible de demander une explication à l’État à l’origine de la notification. Les notifications découlent ensuite de contrôles officiels réalisés sur le marché intérieur. Enfin, d’autres notifications peuvent résulter d’une plainte d’un consommateur, du signalement, par une entreprise, du résultat d’un contrôle qu’elle a effectué de sa propre initiative ou encore d’un cas d’intoxication alimentaire. |
Ce système RASFF européen a été mis en place il y a plus de quarante ans à l’échelle de l’Europe. Avons-nous été capable de mettre en place un tel système à l’échelle du territoire national ? Comment peut-on s’assurer qu’une marchandise avariée, dangereuse, refusée au port de Casablanca ne rentrera pas par le port de Nador ?
Par ailleurs, notre dispositif de contrôle à l’import intègre-t-il une approche d’analyse des risques ? Il n’est pas possible d’analyser tout ce qui arrive. En Europe, avec laquelle nous avons une convergence réglementaire en matière de sécurité sanitaire, les importateurs et exportateurs qui posent problèmes sont intégrés dans une liste noire (Black List). Dans la cadre du partenariat avancé avec le Maroc, les européens communiquent –ils cette Black List au Maroc ? Notre pays en tient-t-il compte ? Il y a quelques années les européens ont communiqué le cas d’une épice contaminée à la salmonelle. Les USA l’ont fait dans le passé. Mais le problème c’est que tout cela n’est pas systématique. Les autorités compétentes peuvent-elle nous garantir qu’un fournisseur qui a été bloqué à la frontière européenne par le système RASFF ne va pas chercher, au Maroc, à nous refiler son produit non conforme ou dangereux ? Car les fournisseurs malhonnêtes distinguent d’une science certaine les frontières imperméables, des frontières passoires. Sommes-nous une frontière passoire ?
- Le contrôle documentaire : les additifs chimiques présents dans les produits importés au Maroc
Cas des Nouilles
Nous avons procédé avec les moyens de bord, à l’analyse documentaire de certains produits importés. Nous avons pris un produit qu’on trouve dans n’importe quelle épicerie et qui est très prisé par nos enfants notamment : des nouilles instantanées d’importation. Nos enfants en raffolent car faciles et rapides à préparer. Les arômes chimiques permettent de jouer sur le goût et émerveiller les enfants : nouilles au poulet, aux crevettes, au bœuf, aux légumes.
Si on regarde la composition déclarée, on retrouve une panoplie d’additifs : Huile de palme végétale, Régulateur d’acidité : carbonate de potassium E 501, Carbonate de sodium : E 500, Polyphosphate de sodium : E 452, Épaississant : Gomme de Guar E 412, Colorant Riboflavine B 2 (E 319), E 101), (Antioxydant : TBHQ, (Antioxydant : TBHQ, Poudre d’arôme artificiel de poulet (E 101).
Nos enfants baignent donc dans le chimique. Nous avons réalisé une recherche poussée. Nous nous sommes référés à liste des additifs chimiques publiée par l’Efsa, par des associations de consommateurs et par la Food Drug Administration, l’instance américaine qui contrôle la qualité sanitaire des produits importés sur le marché américain. Nous nous sommes également référés à des sites de santé américains très sérieux. Nous nous sommes également appuyés sur les résultats publiés par la revue française « Que choisir » de l’Union fédérale des consommateurs (UFC). À travers une revue de la bibliographie scientifique et un examen des avis rendus par l’Autorité européenne de sécurité des aliments l’Efsa), Que Choisir propose une grille d’appréciation des additifs alimentaires autorisés, des plus acceptables à ceux qu’il faudrait éviter (voir site : https://www.quechoisir.org/comparatif-additifs-alimentaires-n56877/)
En procédant à des comparaisons, liste des additifs avec les résultats d’analyse, nous sommes arrivés à relever les constatations suivantes s’agissant des nouilles importées : le Polyphosphate de sodium : E 452 est considérée comme peu recommandable par la revue Que choisir. Une publication scientifique allemande a tiré la sonnette d’alarme en 2012 sur ces phosphates inorganiques. Selon les auteurs et les données antérieures, une consommation excessive de ces additifs augmente les risques de maladies rénales, de maladies cardiovasculaires (par dépôt de calcium dans les artères), d’une plus faible densité osseuse car le phosphore précipite le calcium et réduit son absorption. L’autre additif chimique très contesté et peu recommandable selon Que « choisir » est l’Antioxydant : TBHQ (E 319). Dans des quantités corrélées à ce qu’une personne moyenne pourrait consommer chaque jour, le TBHQ peut inhiber les processus de soutien immunitaire dans le corps. Il est possible que cela endommage le fonctionnement du système immunitaire et peut-être nous rendre plus vulnérable aux maladies.
En tant qu’antioxydant, il semblerait que le TBHQ puisse éventuellement favoriser la croissance des cellules cancéreuses. Cependant, il interagit avec divers gènes du corps.
Il semble vrai que le TBHQ provoque des effets cancéreux ou précancéreux chez les animaux. Il peut également augmenter la résistance aux médicaments de chimiothérapie et aider les cellules cancéreuses à vivre plus longtemps.
Dans certaines études en laboratoire et sur des animaux, la TBHQ inhibe ou ralentit la croissance de certaines cellules cancéreuses (y compris les cancers du poumon et du côlon).
Il est possible que le TBHQ endommage la structure des membranes des globules rouges. Bien qu’il ne soit pas clair quels problèmes à long terme cela pourrait causer, les chercheurs de cette étude de laboratoire ont déclaré dans leur conclusion que « des effets délétères sur d’autres membranes biologiques sont également susceptibles de se produire. »
L’un des dangers les plus récents (et les plus prononcés) du tBHQ est probablement son potentiel d’induire ou d’aggraver des allergies alimentaires.
Quant à la poudre d’arôme artificiel de poulet, de crevettes ou de bœuf, La revue française « Que choisir » déclare qu’il est impossible à quiconque de prouver l’innocuité d’une quelconque substance aromatisante. Le seul conseil clair au consommateur est : « Fuyez tous les produits où le mot arôme n’est pas suivi du mot naturel, car il s’agit à coup sûr de produits chimiques de synthèse ».
Sur 7 additifs, 2 occasionnent des problèmes de santé et sont fortement suspectés de développer dans un cas minime des allergies et dans des cas extrêmes des cancers. A la lumière de ces éléments : comment ce type de produits est-il autorisé à être commercialisé librement sur le marché sans aucune information sur ces additifs ? Dans la mesure où ce sont nos enfants qui les consomment, ne sommes-nous pas en train de les exposer à développer des allergies, des cancers lorsqu’ils seront un peu plus âgés ?
Les autorités compétentes de contrôle des produits à l’importation ne sont-elles pas censées protéger la santé des citoyens conformément la législation et réglementation en vigueur ? Pourquoi laisse-t-on ce type de produit à la portée de nos enfants ? Pourquoi ne pas rendre obligatoire une information claire pour que tout un chacun puisse prendre sa décision d’achat en connaissance de cause ? Que font les associations de consommateur ? N’est-ce pas ce travail que nous avons réalisé qu’ils auraient dû faire ?
Cas des chips
Le second produit concerné par l’analyse documentaire est un sachet de chips connu et très consommé dans notre pays. La première chose intéressante qu’on note dans l’étiquetage c’est la composition savamment travaillée. Pour ne pas faire apparaitre la quantité d’additifs chimiques dans les produits (les fameux E…) ce qui rebuterait le consommateur, on s’est contenté de donner les appellations scientifiques.
Ce qui donne :
« Mono- et diglycérides d’acides gras, Acétates de sodium, Acide acétique, Exhausteurs de goût : glutamate monosodique, Guanylate disodique, Inosinate disodique ». Si on donne le code correspondant à ces appellations, on aurait une autre liste affichée sur l’étiquetage et c’est ce que veut absolument éviter l’industriel : E471, E262, E260, E621, E627, E631.
Franchement, une personne avertie, voudrait-elle offrir ce type de produits à ses enfants, avec cette liste impressionnante d’additifs chimiques ? Non, et bien les industriels sont plus astucieux que nous, c’est ce qu’on appelle les « astuces marketing ».
Passons en revue les additifs chimiques présents dans ces chips et que la revue « Que Choisir » (dans une analyse scientifique très détaillé) considèrent comme peu recommandables. Le E471 pose le problème des constituants. Le porc ou le bœuf entre dans sa composition. Ainsi, les personnes qui ne mangent pas de viande, de porc ou de bœuf éviteront les produits contenant cet additif, sauf s’il est certifié d’origine végétale ou possédant le label religieux adéquat.
L’Exhausteur de goût : glutamate monosodique (E621) fait partie des additifs les plus contestés. Il est soupçonné d’avoir une influence sur le cerveau en ce qui concerne la régulation de la faim et de la satiété.
Ce sont Exhausteurs de goût synthétiques (sur une base végétale ou animale), mais peuvent également être le résultat d’OGM (Organismes Génétiquement Modifiés).
Soupçonné de jouer un rôle dans le développement de maladies neurodégénératives provoquant la destruction des cellules nerveuses, telles que la maladie d’Alzheimer, de Parkinson ou encore la sclérose en plaque.
D’après le Dr Blaylock (neurochirurgien et nutritionniste américain), ce serait une excitotoxine pouvant accélérer la progression d’un cancer et des métastases cancéreuses.
Dr Blaylock rappelle que les effets peuvent être d’autant plus nombreux et variés qu’en dehors du cerveau, il y a de nombreux récepteurs de glutamate dans les organes et les tissus. Ainsi, des troubles pourraient apparaître au niveau cardiaque (tacchycardie, arythmie…), digestif (diarrhées/constipations ; ballonnements, gaz…), musculaire (douleurs musculaires…), neurologique (hyperactivité chez les enfants, troubles de l’attention, dépression…), respiratoires (asthme…), uro-génitaux (vessie non contrôlable, troubles de la prostate, infertilité…), cutanés (démangeaisons…), de la vue (pression derrière les yeux…).
Le Guanylate disodique E627 pose un problème pour nous autres musulmans. Certains scientifiques conseillent d’éviter les exhausteurs de goût synthétiques d’origine animale. Quelle est la source d’origine animale ? Il n’est pas précisé dans l’étiquetage.
Il semblerait qu’à fortes doses, ils stimulent l’appétit et l’organisme transforme ces derniers en acide urique, ce qui favorise les crises de goutte.
Voici donc un second exemple de produit, les chips, contenant un additif particulier très contesté quant à ses effets sur la santé : le glutamate monosodique. Les constituants de cette chips sont-ils halal ? Notamment le E471 et l’exhausteur de goût le Guanylate disodique E627. On peut en douter. Qui peut nous rassurer ? Le bon Dieu !
L’affaire du miel importé d’un pays d’Asie Cette histoire qui date de quelques années nous a été révélée par d’anciens cadres de l’ONSSA (Office national de sécurité sanitaire des aliments) qui ont vécu cette affaire et ont en été des témoins oculaires Le miel qu’on importe notamment d’un grand pays asiatique, ne semble pas être un miel, mais seulement un sirop reconstitué, un « miel » de synthèse, un miel rallongé avec du sirop de glucose. A l’approche du Ramadan, ce sont des quantités importantes qui sont importées. On estime que 1/3 des besoins sont couverts à ce moment-là par les importations. Le miel est acheté à moins de 10 Dh (1000 à 1500 $ la tonne) le kilogramme toutes taxes comprises y compris les droits de douane. La marge bénéficiaire est donc stupéfiante. Ce sont donc des importateurs peu scrupuleux qui s’approvisionnaient sur le marché chinois et se livraient à un mélange subtil pour ensuite commercialiser leurs produits sous une marque connue. A l’arrivée, au Maroc, ce « miel » analysé ne correspondait pas aux normes. Des indicateurs montrent que ce « miel » a été chauffé, manipulé. La cargaison a été immobilisée au port et les résultats ont été reconfirmés suite à une 2ème analyse. Des pressions ont été exercées sur l’autorité compétente de contrôle pour débloquer la cargaison immobilisée au port. L’importateur concerné bénéficiait en effet d’appuis politiques puissants. L’autorité compétente a convenu avec cet importateur influent, contre un engagement écrit, de ne destiner ce « miel » qu’aux confiseries et industries de tabac. Il n’a malheureusement pas honoré ses engagements et a interdit l’accès de ses sites aux inspecteurs. Le soi-disant miel a été écoulé sur le marché national |
L’affaire du thé importé d’un pays d’Asie Cette histoire qui date de quelques années nous a également été révélé par d’anciens cadres de l’ONSSA qui ont vécu cette affaire et ont en été des témoins oculaires. Dans le cadre d’un contrôle analytique renforcé de cette denrée de première nécessité consommée par toutes les catégories sociales (du nourrisson au vieillard), plusieurs contingents de thé importés se sont révélés contenir des résidus de plusieurs dizaines de pesticides à des doses dépassant les limites maximales tolérées. Ils furent en conséquence bloqués au port. Les secondes analyses menées par le même laboratoire officiel sur les 2èmes échantillons démentirent par miracle les premières ! Pour solutionner à l’avenir ce problème, une réunion a été tenue entre l’autorité compétente et les représentants des importateurs de thé. Il leur a été proposé d’élaborer un cahier de charge à remplir par les fournisseurs. Les importateurs ont refusé prétextant que les prix allaient augmenter. En plus, certains thés importés sont soumis à une fraude incroyable, étant préparés à base de « farines » de thés (les déchets du thé) recyclés. On nous a appris qu’on pouvait reconstituer les brindilles de thé pour donner l’impression que c’est un véritable thé. Quelles mesures prennent les services de contrôle face à ces situations ? pour l’instant c’est une énigme ! La récurrence et la chronicité de la présence de résidus de pesticides dans le thé a été démontrée il y a deux ou trois ans par le journal Tel Quel (23 février 2018) sur la base d’analyses qu’il a effectuées auprès d’un laboratoire français. L’enquête sur les pesticides présents dans 11 marques de thé importées d’un pays d’Asie a montré que des « résidus de 29 pesticides différents ont été détectés dans l’ensemble des échantillons fournis, avec en moyenne 20 pesticides par échantillon ». A l’époque, l’autorité compétente avait effectué ses propres analyses. Non seulement celles-ci confirmèrent celles communiquées par le journal mais elles tombèrent sur des pesticides obsolètes autrement dit dangereux et interdit par toutes les réglementations des pays qui se respectent : Europe et Codex notamment. |
Mêmes questionnements que dans le cas précédent. Pourquoi n’a-t-on pas un contrôle strict sur ces chips prisés par nos enfants. Organismes de contrôle de la qualité, que faites-vous ? Comment peut-on autoriser ce constituant le glutamate monosodique très controversé pour ses effets redoutables sur la santé ? Qui peut nous rassurer sur l’origine non animale du E 471 et de l’exhausteur de goût le Guanylate disodique E627 ? Les services de contrôle de la qualité et les associations de consommateurs savent-ils que le Maroc est un pays musulman et que ses habitants consomment le halal ?