Le Conseil de la concurrence
Le projet de Baromètre National de la Concurrence (BNC) constituera pour le Maroc un référentiel et une des bases essentielles de l’écosystème national de la concurrence, a affirmé, mercredi à Rabat, le Président du Conseil de la concurrence, Driss Guerraoui.
S’exprimant à l’ouverture d’un atelier international de haut niveau organisé par le Conseil de la concurrence sur le projet de « Baromètre National de la Concurrence », M. Guerraoui a souligné que ce chantier « structurant majeur » se veut porteur d’une ambition qui est celle de contribuer à la réalisation des objectifs stratégiques que le Conseil s’est assignés.
En guise d’objectifs, M. Guerraoui a cité, entre autres, la protection du consommateur marocain, en préservant son pouvoir d’achat et en contribuant à son bien-être, la sécurisation de l’approvisionnement du marché intérieur en biens et denrées stratégiques, ou encore la contribution à l’amélioration du climat des affaires et au renforcement de l’attractivité de l’économie nationale.
En effet, M. Guerraoui a mis en exergue la nécessité de disposer, notamment dans le contexte de crise sanitaire lié à la pandémie de Covid-19, d’un écosystème national intégré de concurrence, porté par un système d’information capable de permettre aux Autorités nationales de régulation de se projeter dans le futur, d’anticiper les dynamiques des marchés et de développer une veille juridique et concurrentielle en phase avec les impératifs d’une gouvernance économique évoluant dans un monde incertain.
« Les impacts de la crise générée par l’actuelle pandémie de la Covid-19 sont tellement profonds que cela doit inciter nos Autorités Nationales de la concurrence à s’engager dans une réflexion collective sur les modes d’action à suivre dans le futur pour faire face aux nouveaux défis de la régulation de la concurrence impulsés par l’émergence et le développement de pratiques anticoncurrentielles d’un genre nouveau », a-t-il soutenu.
En effet, le BNC qu’entend mettre en place le Conseil, « vise à étudier et suivre la dynamique de la concurrence dans les différents secteurs de l’économie nationale, et ce pour éclairer les décideurs publics et les acteurs des marchés (entreprises, consommateurs et territoires) sur l’efficacité des politiques publiques, la pertinence des dispositifs juridiques et la cohérence des procédures encadrant la concurrence dans notre pays », a relevé M. Guerraoui.
Dans cette optique, le projet de BNC se basera sur des indicateurs et des instruments de mesure macroéconomiques, microéconomiques et méso-économiques de la concurrence, répétés dans le temps à intervalles réguliers pour réaliser des comparaisons en matière de suivi de l’état et de l’évolution de la concurrence, a-t-il fait savoir.
Ce référentiel permettra au Conseil de proposer des pistes d’amélioration sur la base de l’identification des facteurs de stagnation et des sources à la base de la détérioration éventuelle de l’état de la concurrence au sein des marchés, a ajouté le Président du Conseil.
Ce faisant, ce Baromètre contribuera à proposer les inflexions majeures indispensables à la mise en perspective des domaines de progrès et des leviers d’innovation en matière de droit et de politiques de la concurrence, a-t-il noté.
Une fois mis en place, le BNC « facilitera le travail de notre jeune Autorité pour s’ériger en instance de veille juridique, économique et concurrentielle capable de répondre à la dynamique de nos marchés, aux impératifs de la compétitive de nos entreprises et de nos territoires et aux aspirations des citoyens, principalement dans les domaines stratégiques pour leur pouvoir d’achat et leur bien-être quotidien », a-t-il encore souligné.
Par ailleurs, M. Guerraoui a indiqué que cet important atelier international sur le projet marocain de Baromètre de la concurrence est « une réelle opportunité » pour nos Autorités nationales de la concurrence, les institutions et organisations internationales présentes dans cet atelier, de développer une coopération bilatérale et multilatérale tournée vers l’avenir.
« Parce que les affaires de concurrence ne connaissent pas de frontières, c’est par l’échange d’expériences et le partage des bonnes pratiques en matière de régulation des marchés que nous pourrons ensemble faire face aux défis communs que nous aurons et devons relever dans le cadre d’une économie mondiale en crise structurelle profonde », a-t-il dit.
LNT avec MAP