La Corée du Nord a qualifié jeudi d’acte « imprudent et provocant » la vente par les Américains d’hélicoptères Apache à la Corée du Sud, affirmant qu’elle y répondrait par un renforcement de son propre arsenal.
« Il s’agit d’un acte imprudent et provocant » qui vise à « délibérément augmenter l’instabilité sécuritaire dans la région », a fustigé dans un communiqué le ministère nord-coréen de la Défense.
« Nous nous opposons fermement (…) au renforcement militaire (…) des forces vassales » des Etats-Unis, a-t-il déclaré, critiquant par la même des ventes récentes américaines au Japon et à d’autres alliés de Washington en Asie-Pacifique.
Cet accord va amener Pyongyang à « renforcer encore » ses propres moyens de « dissuasion stratégique », a souligné le régime nord-coréen.
« La situation actuelle exige de toute urgence de garantir l’équilibre militaire dans la région en augmentant les capacités de défense de toutes les manières possibles, en proportion directe avec les défis et les menaces en matière de sécurité qui peuvent résulter des ventes d’armes américaines », a-t-il encore souligné.
Le ministère sud-coréen de l’Unification a jugé de son côté vendredi que la Corée du Nord était celle qui « menaçait la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne » en voyant les deux pays comme « deux nations hostiles » et en ne cessant de « développer armes nucléaires et missiles illégaux ».
Le gouvernement sud-coréen « surveille de près et évalue minutieusement les activités de la Corée du Nord grâce à une coopération étroite avec les agences concernées », a déclaré à la presse Kim In-ae, vice-porte-parole du ministère.
Les Etats-Unis ont annoncé lundi avoir approuvé la vente de jusqu’à 36 hélicoptères d’attaque Apache, ainsi que du matériel lié, dont des missiles, à la Corée du Sud pour environ 3,5 milliards de dollars (3,1 milliards d’euros).
Selon l’agence américaine pour la coopération en matière de défense (DSCA), elle doit permettre « d’améliorer les capacités de la République de Corée (nom officiel de la Corée du Sud) à faire face aux menaces actuelles et futures » avec « une force capable de dissuader les adversaires ».
La transaction doit encore être validée par le Congrès américain avant d’être effective.
L’annonce de la vente est intervenue au premier jour des traditionnels exercices militaires annuels menés conjointement par Washington et Séoul. Baptisées « Ulchi Freedom Shield », elles mobiliseront des milliers de militaires jusqu’au 29 août.
Washington est le principal allié de Séoul en matière de sécurité.
LNT avec Afp